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4 mai 2024

Les élus communistes au Conseil général réagissent aux propos de Eric Ciotti : « Tromperie pour une auto-satisfaction déplacée »

Dans un entretien publié par Nice-Matin, le Président du Conseil Général déclare avec emphase que « la solidarité sera la priorité du Conseil Général en 2012 » et illustre son propos en ajoutant que le budget dévolu aux quatre missions sociales du Département dépassera pour la première fois les 500 millions d’euros.


Ce qui sonne comme un aveu et remet cette pompeuse déclaration à sa juste place car si le montant atteint ces chiffres, ce n’est pas sous l’effet d’une politique volontariste du Conseil Général, mais en raison des transferts de compétences que l’État a multiplié sous la droite sans les accompagner des ressources financières correspondantes, comme nous le dénonçons depuis plusieurs années.

C’est le cas du handicap notamment où les dépenses ont augmenté de 8 M € depuis 2010 quand la contribution de l’État stagnait. Pareil pour le RSA où les déficits entre les dépenses assumées par le Département et la compensation de l’État ne cessent de se creuser pour se situer au Budget 2012 à 14 M €. C’est sûrement ce qui l’amène à cet assaut de démagogie sur la « fraude sociale » sans rapport avec la réalité des chiffres qu’elle représente.

Ensuite concernant les personnes âgées, pas un mot sur ce qui reste le problème majeur des Alpes-Maritimes, une prépondérance très forte, à l’inverse de la moyenne nationale, du secteur privé à but lucratif qui entraîne un fossé croissant entre le revenu médian des plus de 60 ans – 1240 €- et les prix exorbitants pratiqués dans ces établissements privés.

Et s’il est beaucoup question de sécuritaire, et non pas de sécurité, élections obligent, silence aussi sur l’accès au logement, un des problèmes majeurs dans notre département où plus de
70 % de la population est éligible au logement locatif social.

Rien non plus sur la diminution des recettes du Département et la perte d’autonomie fiscale imposée par l’État quand en 2009, elle nous permettait de décider de près d’un tiers de nos recettes alors que nous n’en maîtrisons plus aujourd’hui que 16%.

Mais comment, Eric CIOTTI, député et Président du Conseil Général, peut verser des larmes de crocodile sur la flambée du chômage, fruit de la politique qu’il soutient au niveau national et applique au niveau départemental, lorsque les investissements du Département ont reculé de près de 180 M€ depuis 2008, avec tous les impacts sur le tissu économique local, notamment toutes les PME/PMI, et les conséquences en matière de maintien d’activité et d’emploi ? Depuis 2008 moins 8M€ sur les routes, moins 23,5 M€ pour les collèges.

Voilà pourquoi le discours d’auto-satisfaction du Président du Conseil Général nous paraît aussi déplacé qu’indécent en ces temps si durs pour la majorité de nos concitoyens. Il est vrai que l’approche d’échéances électorales qui s’annoncent difficiles pour la droite incite à toutes les tromperies politiciennes mais nous voulons espérer que le débat politique pourra lui malgré tout garder de la hauteur dans son contenu pour aborder les vraies questions de fonds qui préoccupent les Français : emploi, santé, logement, éducation, pouvoir d’achat, sécurité, autant d’échecs du Président sortant soutenu avec véhémence par Eric CIOTTI.

Plus que jamais, pour que 2012 soit synonyme d’un réel changement de cap et de politique, les propositions et les politiques devront mettre l’accent sur l’humain, d’abord !

Noël ALBIN – Francis TUJAGUE – Jacques VICTOR
Conseillers Généraux communistes des Alpes-Maritimes

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