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3 mai 2024

A Nice, la gauche se la joue Royal

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royal-segolene-3.jpg Elle fait la Une des journaux, est présente sur bon nombre de chaînes de télévision et caracole en tête des sondages. Ségolène Royal est au centre des attentions et des convoitises que ce soit dans son camp que dans d’autres partis qui doivent apprendre à faire aujourd’hui avec le phénomène Royal.

Nice Première a interrogé deux élus niçois pour en savoir un petit peu plus sur celle qui semble être la candidate idéale pour représenter le Parti Socialiste lors des prochaines élections présidentielles.

Nous donnons donc la parole à Dominique Boy Mottard et à Patrick Allemand qui nous offrent leur vision sur cette nouvelle voie « Royal ».

Nice Première : Que pensez-vous de la candidate Ségolène Royal ?

Dominique Boy Mottard : A partir du moment où elle est socialiste, je ne peux en penser que du bien !

allemandlogo2-2.jpg Patrick Allemand : C’est une candidate qui est une chance pour le Parti Socialiste. Elle incarne mieux que quiconque le besoin du renouvellement de la classe politique que les français nous demandent.

NP : Les attaques contre elle fleurissent au sein du PS. Quel est votre avis sur la question ?

boy-mottard-logo-2.jpg DBM : Mais il n’y a pas que des attaques. Même si au sein du PS, elle a sans doute moins de partisans qu’à l’extérieur, il y a déjà quelques ralliements à sa candidature. Les socialistes sont assez coutumiers malheureusement des combats internes. Ce qui est différent cette fois, c’est que, y compris dans son propre camp (qui est aussi celui de son compagnon et de la majorité du Parti), elle suscite de nombreuses critiques. Autant je peux comprendre les critiques d’un Laurent Fabius qui se situe clairement sur une autre ligne politique, autant je suis réservée quand les attaques viennent des amis de son propre courant. Peut-être peut-on mettre cela sur le compte du flou (très artistique au demeurant !) qui entoure pour l’instant les idées que Ségolène Royal mettra en avant en tant que candidate à l’investiture présidentielle.

PA : Oui, j’ai lu chez certains de nos leaders nationaux et leurs relais locaux des critiques concernant son inexpérience, son déficit d’idées, etc… Je pense qu’ils feraient mieux de concentrer leur efforts sur Sarkozy qui notre véritable adversaire.

NP : Internet semble être un vecteur de communication important pour Mme Royal. Pensez-vous que le web sera partie prenante des prochaines présidentielles ?

DBM : S’il ne faut pas négliger le rôle que peut jouer Internet dans le cadre d’un tel scrutin, il ne faut pas le surévaluer non plus. Souvenons-nous du rôle que le Web a joué lors des dernières élections présidentielles américaines : le fait que le candidat démocrate John Kerry l’ait utilisé au maximum n’a pas empêché Georges W. Bush de l’emporter. Il faut croire qu’il y a encore loin du virtuel aux urnes.

PA : Incontestablement. On a déjà vu l’influence du web sur le référendum et sur le conflit du CPE. Le web aura son influence.

royal-segolene-paroles-2.jpg NP : Dominique Voynet a dit « Elle a un jugement sur les femmes qui n’est pas celui d’une féministe ». D’accord ou pas d’accord sur cette affirmation ?

DBM : C’est un jugement qui me semble un peu trop idéologique. Il est vrai que le discours de S. Royal sur la question n’est pas vraiment celui qu’on a l’habitude d’entendre, il est moins combatif. Peut-être est-il effectivement trop tôt pour emprunter cette voie ? La cause féministe n’est pas encore gagnée…

PA : Pas d’accord

NP : 143 rebelles dénoncent une « peoplisation » de la politique de Ségolène Royal. Comme aurait dit Coluche, « quel est ton camp camarade » ?

DBM : Je ne peux qu’être d’accord avec la dénonciation de la peoplisation de la vie politique (qui, entre nous soit dit, ne concerne pas que S.Royal). Mais je ne peux m’empêcher de penser que, parmi ces 143 rebelles, il y en a quelques unes qui aimeraient bien être à sa place… Sans doute ai-je mauvais esprit… J’ai conscience qu’en disant ça, je risque de me faire détester par tout le monde !

PA : Je suis très hostile à cette notion de « peoplisation ». De mon point de vue elle ne s’applique pas à Ségolène Royal. Elle a actuellement une couverture médiatique qui correspond à l’intérêt qu’elle suscite, la nouveauté. Il y a Match, certes, mais aussi Le point, l’Express, Le Nouvel Observateur, Les Echos, ce n’est quand même pas Gala ou Closer.

NP : Plusieurs Présidents de Région soutiennent la candidate Royal. Ne pensez-vous pas que ces opinions expriment un réel besoin de changements au sein du PS ?

DBM : Le changement n’est pas une valeur en soi. Par exemple Sarkozy n’arrête pas de prôner le changement, Villepin a prétendu le faire avec son CPE : ils parlent de changement alors qu’ils veulent nous imposer une politique particulièrement réactionnaire. Ce qui est important, c’est : le changement pour faire quoi ? Bien sûr, l’image est importante (incarner le changement) et l’on ne peut donc l’évacuer dans une société axée sur la communication comme la nôtre. Mais on ne peut s’en contenter : tout n’est pas qu’une question de style.

PA : Oui, l’implication de nombreux présidents de Région aux côtés de l’une des leurs est significatif d’une évolution. Ce n’est plus uniquement le cartel du Bureau National qui se préoccupe de la question des présidentielles. Et depuis la réforme du mode de scrutin, les Présidents des Conseils Régionaux ont une légitimité populaire forte. Leur appel a une influence, c’est évident !

NP : Enfin, imaginez-vous une Présidente de la République Française dans l’avenir ?

DBM : Il y a déjà longtemps que je l’imagine et – heureusement – je ne suis pas la seule ! Au Parti socialiste (mais aussi dans la presse), on avait beaucoup parlé, il n’y a pas si longtemps de Martine Aubry qui, compte tenu de son cursus, paraissait pouvoir faire une excellente Présidente de la République. D’ailleurs, elle ne semble pas avoir renoncé. Je trouverais particulièrement intéressant que, parmi les prétendants au trône, figurent plusieurs femmes (et non pas une femme contre des hommes). Ce serait la garantie que le ou la candidate ne serait pas choisi(e) en fonction de son sexe.

PA : Le pays est mur pour avoir une femme présidente de la République. Il n’y a qu’à voir la montée dans les sondages qui a suivi les attaques machistes dont elle a été victime. Cela montre une évolution profonde des mentalités.

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