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3 mai 2024

Les porteurs de l’Himalaya en photographies au Musée des Arts asiatiques de Nice

Haïkel Regaieg
Haïkel Regaieg
Journaliste correspondant à Paris pour Nice Premium. Spécialiste en Marketing, Stratégie et Communication. Passionné d'aéronautique et de musique.

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jpg_193.48.79.10-2.jpgC’est une envie irrépressible d’aller vers l’ailleurs qui a conduit Philippe Montillier dans l’Himalaya. Ainsi, depuis plus de vingt ans, ce photographe y capte lumière et émotions. C’est autour de cette lumière, de ces émotions, de ces rencontres avec ces femmes et ces hommes, que nous conduit cette exposition riche en couleur.

Pour Philippe Montillier, les voyages et les multiples rencontres engendrées forment un hymne à la vie, incommode et douloureux parfois, scintillant toujours, qui s’adresse à ceux qui savent que l’on ne peut vivre sans inconnu devant soi, sans aller voir les autres et connaître leurs vies.

C’est pourquoi ce besoin d’ailleurs consiste pour moi, hormis l’appréhension des lieux et paysages, en la découverte des autres, en l’approche de gens vivant dans un cadre hors norme ou dans des conditions difficiles ne permettant pas – ou si peu – la fantaisie : éloignement, altitude, autarcie, nomadisme, travail ou mode de survie très rudes.

L’occasion m’a été donnée de participer, notamment, à bon nombre d’expéditions en haute montagne et de longues marches en altitude, surtout au Népal. La révélation majeure s’est faite par l’approche et l’étude plus particulière des porteurs, qu’ils soient sherpas – porteurs d’altitude -, sirdars – chefs de l’équipe d’accompagnement –, coolies, simples porteurs payés à la tâche, ou encore porteurs bepari, paysans se déplaçant dans les vallées avoisinantes pour écouler des marchandises à leur propre compte. Ils s’échinent à transporter le maximum pour un salaire minimum, de l’ordre de cent euros par mois actuellement.

Tout au long de l’année et au fil des saisons, ces êtres à part parcourent le Népal. Ils ont fait de ce rempart naturel qu’est l’Himalaya un immense carrefour d’échanges. Le pays vit grâce au travail titanesque de toutes ces femmes et ces hommes qui portent au long cours et approvisionnent à la force de leurs jambes et de leur dos les vallées les plus reculées, les villages les plus inaccessibles, bravant le froid, les intempéries et l’altitude. Parmi eux, on mesure véritablement l’altruisme, le courage, la loyauté et la joie aussi malgré des conditions de vie souvent très difficiles et un incessant travail de forçat. Tout ceci leur confère un degré d’humilité que l’on ne retrouve que là-bas.

Le métier de porteur, malgré sa difficulté et ses conséquences sur l’usure de l’organisme n’est pas, comme certaines tâches, source d’indignité. Il y a de la grandeur dans cette activité. Les alpinistes, les himalayistes, ceux qui ont eu à colporter au pied des faces ou dans les camps d’altitude des lourdes charges, le savent.

A tous ces porteurs, femmes et hommes extraordinaires, qui évoluent dans les hautes vallées et en altitude avec une apparente facilité, à eux qui exercent ce métier éprouvant, à eux qui sont d’inoubliables compagnons de marche, à eux qui partent pour de longs périples à travers l’Himalaya à longueur d’année faisant reculer les limites du courage et de l’endurance, à eux qui perpétuent une des grandes traditions de ce pays, je dédie ce texte car chez eux, l’exploit se conjugue au quotidien.

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