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7 mai 2024

A Nice, La Station fait de la résistance

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jpg_station_actuelle.jpgAu premier coup d’œil, on pourrait croire le lieu désert, abandonné à son sort ou encore s’être trompé d’adresse. Et pourtant c’est dans cet ancien asile aux fenêtres éclatées et portail rouillé que sont abrités les artistes du collectif La Station. En poussant la porte vétuste, Marion Orel, comme pour rassurer, offre un accueil généreux accompagné d’un large sourire et de ses yeux bleus grands ouverts. Après un rapide tour du propriétaire, on s’imprègne aisément du décor. Un véritable chantier dira-t-on. Mais aussi une maison vivante ou les artistes fourmillent en liberté. Tous mettent fièrement la main à la pâte et laissent de côté leurs travaux au profit du déménagement sur Cantaron, situé à 15 kilomètres de Nice. « Pour l’instant on s’occupe juste de stocker du matériel, c’est le plus important » précise Marion. « Certes ça va drôlement nous changer et c’est du provisoire. Mais on aura beaucoup plus d’espace une fois là-bas ».

Au détour d’un couloir, au premier étage, on croise différents ateliers. Tantôt pour le travail du bois ou encore celui du métal. La Station fait preuve d’une grande diversité dans les œuvres qu’elle couve depuis ses débuts en 1996. Marion ne peut que confirmer : « Avec d’avantage de place d’autres projets pourront voir le jour. On envisage d’installer un nouvel atelier de sérigraphie dans les nouveaux locaux ».

A l’extérieur, Jun Ko nous montre un coquet jardin japonais dont elle avait l’habitude de s’occuper. En continuant la visite, on s’aperçoit que même le sous-sol était mis à contribution. On entre alors successivement dans deux cellules où l’on pouvait s’entraîner dans des conditions strictes et rudes. « Ce sont toutes ces choses qui nous manqueront et qui faisaient partie intégrante de notre singularité. C’est grâce à cela et à notre ancienneté que l’on a su garder toute notre crédibilité ».

Survie et solidarité

jpg_demolition.jpgLa Station est une véritable ruche où gravitent six membres principaux bénévoles, dont Cédric Teisseire, un des co-fondateurs, qui s’est toujours réjoui du mode de fonctionnement. « La Station a toujours profité d’une énergie collective basée sur le bénévolat, la confiance et la générosité. Cette même énergie dont on a hérité de la Villa Arson et qui représente une dynamique extraordinaire pour les artistes de la Côte d’Azur. On peut dire qu’on a toujours agit en quelque sorte comme un tremplin dans le milieu ».

Il faut dire que l’association s’accroche tant bien que mal face au problème de l’immobilier. Pourtant subventionnés par le Conseil Général et la ville de Nice (à hauteur de 10.000 euros par an), elle ne trouve pour le moment aucun appui foncier et doit se contenter de loger dans les anciennes salles d’archives du CHU. Ce n’est pas faute d’avoir travaillé près de huit ans avec la mairie pour aboutir à une aide structurelle plus concrète.

Pour le moment La Station survit à Nice, et affiche des visites en hausse cet été en rapport aux années précédentes. Peut-être, semble-t-il, en raison de la fermeture approchante.

Affaire à suivre…

La visite se termine sur deux grandes salles d’expositions au rez-de-chaussée où l’on peut admirer jusqu’à début septembre les pièces de Dominique Figarella. « Nous n’exposons que des artistes externes à la Station. En contrepartie, les notre sont aussi réclamés à l’extérieur. Nous recevons régulièrement des invitations sur Toulouse, au Palais de Tokyo ou même à l’étranger en ce moment » confie Marion avec une once de fierté.

Pour l’heure, les membres de l’association exposent au Castello della Lucertola à Apricale en Italie. Sous le couvert du projet « Subito », vous pourrez y retrouver jusqu’au 24 août les œuvres de David Ancelin, Julien Bouillon, Natasha Lesueur ou encore Marc Chevalier.

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