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4 mai 2024

Tourisme azuréen : Atouts et Faiblesses (Partie 1)

Ce dossier sur le tourisme en deux parties est un extrait d’un mémoire sur le tourisme présenté par Nicolas Capitoni diplômé en Affaires Internationales et spécialisé dans le tourisme. La seconde partie paraîtra lundi prochain.

La Côte d’Azur : son propre pouvoir d’attraction

cannice_010.jpgpub.jpg La diversité de la région PACA vient certes consolider cet attrait d’origine. Il est vrai également que la Côte d’Azur rassemble des conditions idéales pour le tourisme, elle possède de longues côtes maritimes mais aussi plusieurs stations de ski. Son patrimoine culturel est également une des forces… Mais c’est au sein de cet atout que s’est logé sa faiblesse ! Restée trop longtemps sur ses acquis, l’image de la Côte d’Azur, fixée sur ce capital, a fini par mal vieillir…Le haut de gamme ne constitue plus la part essentielle d’un tourisme désormais empreint d’un phénomène de masse dont l’aspect quantitatif n’a pas permis de compenser le ralentissement des dépenses d’une clientèle aisée. Il n’y a plus suffisamment de mise en valeur du patrimoine et, même en dépit des projets qui sont mis en place comme celui de Mémo e-Ten [[Projet Européen coordonné par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice Côte d’Azur, www.memo.fr]], un véritable dynamisme culturel azuréen semble faire défaut.

Les travaux du Tramway vont-ils contribuer à améliorer les conditions d’attractivité? Quelques incertitudes demeurent… On se doit néanmoins de demeurer confiants : les différents aménagements et rénovations des infrastructures, notamment routières sur Nice et sur sa région vont initier un regain d’intérêt. Mais cette prise de conscience a tardé. Certaines grandes villes comme Barcelone, Paris ou Londres avaient déjà déployé les efforts nécessaires quelques années auparavant pour redynamiser leur tourisme. La Côte d’Azur, elle, freinait son évolution.

Confusion des organismes

Ce premier constat établi, un autre s’impose de lui-même : il semble exister une regrettable confusion entre les différents organismes institutionnels Azuréens du tourisme. Il faut reconnaître que les positions de chacun d’entre eux (Comité Régional du Tourisme, Pôle Tourisme de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice Côte d’Azur, Conseil Général 06, Conseil Régional PACA) ne sont pas clairement identifiées. Il est important de définir les rôles de chaque institution, afin de trouver un effet de synergie, voire une complémentarité. Il est évident que, des manifestations telles que les Tourism@ Awards ou le Club Croisières parviennent à réunir les compétences de chacun. Cette coopération reste ponctuelle. Il n’existe pas de véritable organisation touristique coordinatrice dans ce domaine.

La question du Palais Acropolis de Nice

Le tourisme d’affaires ne s’est pas suffisamment développé comme cela aurait dû être le cas, en témoigne, la situation actuelle du Palais Acropolis.
Pour la ville de Nice, le palais Acropolis était géré depuis longtemps par une association, au risque de perdre sa crédibilité en matière d’affaires avec un déficit important mais aussi et surtout une qualité insuffisante en ce qui concerne les manifestations. Après une offre publique d’achat pour le moins controversée, GL Events (groupe mondial dans le secteur de l’évenementiel) s’est positionné et a remporté le rachat de la structure niçoise. Ce choix devrait s’avérer judicieux : mieux vendre Nice à « l’International » est primordial compte tenu de la conjoncture touristique. Cependant, le choix d’implantation de l’ancien député maire de Nice, étrange par certains côté, a lourdement pesé sur le fonctionnement de cette structure. Le choix est d’autant plus questionnable qu’il n’existe aucun hôtel ni restaurant de luxe à proximité du Palais.

Manque de réactivité

cannice_012.jpgpub.jpg La Côte d’Azur ne paraît pas assez réactive face aux nouvelles formes de tourisme…
Les nouvelles tendances représentent un pourcentage très intéressant pour le tourisme mondial. « Agritourisme », tourisme des jeunes, des seniors ou encore, celui de découverte économique … représentent désormais les axes majeurs à prendre en considération pour qui veut développer le tourisme azuréen.
Concernant l’Agritourisme [[Par agritourisme, il faut entendre la location de maisons à la campagne / séjour en chambres d’hôtes/ auberge]], il faut reconnaître que l’Italie s’est bien mieux comportée dans ce domaine. Alors que la Côte d’Azur ne montre aucune disposition naturelle en ce sens, l’Italie a su tirer profit de ce phénomène avec la région de Toscane. Phénomène touristique très apprécié de la clientèle étrangère, confirmé par l’engouement de 44.5 % d’habitués [[Enquête ISNART Italia]].

Une proximité géographique et culturelle…
Il faut reconnaître que depuis peu de temps, les institutions azuréennes ont très largement amélioré les conditions de sécurité pour les touristes, en particulier pour les Italiens. Certes, la délinquance 0 n’existera jamais, il faut en être conscient ! Mais la Côte d’Azur ne se donne t-elle véritablement les moyens pour combattre ce fléau ?

Une Commission « sécurité tourisme » a été créée. Il ne faut pas oublier que les chiffres d’agressions ou autre vols à la portière restent pour le moment inacceptables : plus de 746 vols à la portière sur les onze premiers mois de 2006 [[Nice Matin]]. Mentionnons par ailleurs le fait que dans la conjoncture actuelle, la sécurité est l’un des facteurs déterminants d’un choix de voyage, il convient donc ne pas relacher les efforts déjà accomplis dans ce domaine.

« Low Cost » et nouvelles destinations

L’Italie n’a rien à envier à la situation de la Côte d’Azur. C’est un marché récent, les Italiens commencent donc à découvrir leur pays et y accordent désormais un intérêt plus grand. Rien d’étonnant donc, au fait que la clientèle transalpine diminue en nombre sur la Côte d’Azur.
Plusieurs éléments sont venus accentuer cette tendance : Le développement des compagnies « Low Cost » [[chiffres low cost – direction aéroport CCI NCA]] qui a notamment joué un rôle clé dans la baisse de fréquentation italienne sur la Côte d’Azur. Ce phénomène a crû de façon beaucoup plus rapide dans les pays anglo-saxons. La clientèle britannique a donc petit à petit comblé son retard sur la clientèle italienne et la rejoint désormais à la première place azuréenne. Il est important de noter ici que, entre 1996 et 2006, le trafic « Low Cost » pour un aéroport comme celui de Nice a gagné plus de 33 points [[Chiffres 2006 : Aéroport Nice Côte d’Azur]]…Par ailleurs, la disparition de la compagnie aérienne Air Littoral fut un tournant négatif dans l’histoire italienne de la « French Riviera ». La baisse du pouvoir d’achat et la réduction de la durée des vacances principales, en Italie comme dans le monde, expliquent principalement cette chute de la fréquentation.

Concernant les comportements touristiques, les attitudes ont quelque peu changé. La tendance aujourd’hui est au court séjour et au « Last Minute » (dernière minute). L’essor d’Internet a considérablement fait évoluer l’offre et la demande dans cette perspective.

Etablir des passerelles, jeter des ponts pour créer des collaborations ponctuelles ou élargies entre l’Italie et la Côte d’Azur pourraient constituer des solutions à même de redynamiser la présence italienne dans notre région. Réinventer les atouts du tourisme, savoir mieux les mettre en valeur en vue d’offrir un nouvel élan doit désormais constituer la priorité de la Côte d’Azur.

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