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12 mai 2024

Pauvreté et précarité dans les Alpes Maritimes

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Préambule : 115 millions d’Européens menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale (source Eurostat). Et quelques autres chiffres accablantes: 16% avec un revenu disponible inférieur au seul de pauvreté; 10% des ménages à faible intensité du travail; 8% qui présentent une privation matérielle grave ( en moyenne de la population totale de l’UE à 27 en 2010). En encore, 23% des personnes relevant d’au moins un des trois critères d’exclusion, la France ayant elle une moyenne de 19,3.


480_permanencesaccueil-prinvault-480.jpg Cet article est le compendium de plusieurs rapports et notes de réflexion sur un argument délicat qui touche à la fois le droit de chacun à pouvoir satisfaire ses besoins primaires et à vivre dans la dignité ainsi qu’à l’aspiration de l’égalité des uns et des autres.

Ce qui n’est pas encore le cas, même en France, le pays qui a proclamé la liberté, l’égalité et la fraternité.

Comment y remédier ? La tâche est complexe et le chemin certes long.
Mais si on commençait simplement à être attentifs aux personnes dans leurs différences ?

UN ETAT DES LIEUX

Les Alpes-Maritimes (ainsi que le Var) , font partie des départements à pauvreté° moyenne avec un profil proche du niveau métropolitain aussi bien pour ce qui concerne le niveau et l’intensité de la pauvreté que les inégalités de revenus : 13,9 % des habitants du département vivent sous le seuil de pauvreté (mais quand même 149 000 personnes sur un total de 1 073 000 habitants), un pourcentage un peu supérieur à la moyenne nationale (13,2 %) mais inférieur à la moyenne de la Région PACA (15,5 %) où seules les Hautes-Alpes font mieux avec 13,4%.

En ce qui concerne la répartition géographique de cette pauvreté, le dossier de l’INSEE distingue :

Le secteur de Menton, zone à forte composante touristique (peut-être parce qu’il n’offrirait que des emplois peu diversifiés ) , parmi les secteurs de la Région PACA (avec le Briançonnais) les plus touchés par les bas salaires (> 27 % de bas salaires ) , avec des personnes, plutôt des hommes, en CDD et occupant des emplois saisonniers.

d’autres secteurs du département, en particulier de Nice et de Cannes-Antibes, qui sont « des zones à forte composante urbaine » , si l’on excepte le Haut Pays ( et donc avec des emplois beaucoup plus diversifiés) où les taux de bas salaires sont plus réduits (< 25 % ) surtout dans le secteur de Cannes-Antibes ; parmi ces personnes touchées par ces bas salaires, on rencontre non seulement de nombreux jeunes mais également des salariés en CDI travaillant à temps plein .

Complétant ce tableau, une étude de l’INSEE sur les revenus disponibles dans le département dans les Alpes-Maritimes montre que la pauvreté concerne surtout les catégories de personnes touchées par le chômage , vivant essentiellement de prestations sociales . Ces pauvres sont certes surtout des citadins résidant dans les centres-villes et les grands ensembles mais on en rencontre également dans certaines zones rurales . Pour ce qui est de la catégorie d’âge , on note que ce sont surtout des enfants et des jeunes (22% des 0 à 19ans et 16,4 % des 20 à 24 ans) .

Quant au type de ménage , il concerne surtout des familles monoparentales (26,2 % de pauvres) , des hommes et des femmes seules (autour de 17% de pauvres dans chaque catégorie) alors que le taux de pauvreté s’élevait déjà à 13,9 % de la population en 2006.

TROIS SYMPTÔMES DE LA PAUVRETÉ : LES PROBLÈMES DE LOGEMENT, D’ALIMENTATION ET DE SOLITUDE

Le cruel manque de logements sociaux

50 000 logements à loyer modéré dont 16 000 pour la seule ville de Nice selon l’Association ADEMONICE en 2006, 45 000 logements à loyer modéré selon la Fondation Abbé Pierre en 2008 feraient défaut dans le département alors que dans le même temps , toujours selon l’Association ADEMONICE, 30 000 appartements resteraient vacants, les propriétaires préférant payer une amende si le logement n’est pas loué au bout d’un certain temps , plutôt que de le louer à un prix inférieur à celui du marché

Dernière précision de l’Association ADEMONICE , seules 3 communes du département respectent le seuil des 20 % de logements sociaux prévue par la Loi SRU , Carros, Valbonne et St André de la Roche, les autres communes étant soumises à payer des pénalités.

Dans notre département, comme partout en France, de plus en plus d’individus manquent de moyens pour se nourrir et ont recours aux distributions de nourriture des organisations caritatives et humanitaires.
Ainsi la quantité de denrées distribuées par la Banque Alimentaire ne cesse de progresser dans les Alpes-Maritimes : on est ainsi passé de 400 tonnes distribuées en 1990 à plus de 1000 tonnes . La Banque Alimentaire déplore d’ailleurs le manque de moyens humains (bénévoles), financiers (subventions) et matériels (locaux) qui lui font défaut pour répondre aux besoins croissants en denrées alimentaires.

La part des aides attribuées par le Secours Catholique confirme ces deux graves problèmes puisque l’aide alimentaire représente 61 % et l’aide à l’habitat 28 % des aides attribuées aux personnes accueillies par les équipes du Secours Catholique .

Enfin comment ne pas évoquer la solitude , déclarée Grande cause nationale 2011, qui touche aussi de plus en plus souvent ces personnes laissées sur le bord du chemin par la pauvreté et la précarité .

Cette progression s’accompagne de l’arrivée de nombreux « primo accueillis » , et parmi eux surtout des jeunes couples en CDD, des travailleurs à temps partiel, des intérimaires , des retraités percevant une faible pension et des familles monoparentales.

Concernant la situation familiale , on peut noter

Que la part des familles a augmenté de façon assez marquée e puisqu’elle est passée de 40,1 % à 46,5% de la population accueillie, cette progression étant surtout imputable à la forte augmentation des couples avec enfants qui sont passés de moins de 10 % à plus de 16 % des personnes accueillies même si les familles monoparentales ( surtout des mères isolées ) demeurent les plus nombreuses (27 % des personnes accueillies

Que les personnes isolées demeurent cependant majoritaires même si leur part a diminué : les hommes seuls en particulier arrivent en tête avec 37,5 % de la population accueillie (40,7% en 2008) loin devant les femmes seules qui en représentent 16 % (19,2 % en 2008)

LE FORT RECOURS AUX PRESTATIONS SOCIALES CONFIRME LES EFFETS DE LA CRISE

Depuis fin 2008, le nombre d’allocataires du Revenu Minimum d’Insertion (le RMI), de l’Allocation de Parent Isolé (l’API) , remplacés tous deux à compter du 1° juin 2009 par un Revenu de Solidarité Active, le RSA, et de l’Allocation aux Adultes Handicapés (l’AAH) a fortement augmenté dans le département , résultat d’une forte dégradation de la situation économique et sociale , en particulier de la détérioration de la situation sur le marché du travail .

FORTE PROGRESSION DU NOMBRE ET DE LA PRÉCARITÉ DES ÉTRANGERS

On note une forte progression du nombre de personnes de nationalité étrangère parmi les personnes accueillies par les équipes du Secours Catholique, souvent des étrangers arrivés très récemment puisque près d’1/3 d’entre eux étaient en France depuis moins de 6 mois.

Concernant leur origine géographique , on remarque que si les pourcentages d’étrangers originaires du Maghreb (18% ) et d’Afrique subsaharienne (6%) demeurent stables , la part des étrangers originaires des pays d’Europe de l’Est croît fortement et qu’ils sont surtout des demandeurs d’asile.

Enfin, il convient de signaler que la législation de plus en plus contraignante à l’encontre des étrangers les plonge dans une plus grande précarité.

La législation est de plus en plus répressive pour les étrangers en situation irrégulière, de ce fait, beaucoup d’étrangers qui trouvaient facilement du travail en attendant leur régularisation n’en trouvent plus car les employeurs craignent des amendes.. 5 ans , tel est le temps qu’ils doivent attendre pour pouvoir présenter une demande… comment vivre en attendant… ? Certains sont en France depuis 7, 8 , 10 ans , ils paient des impôts…

On dit que les immigrés coûtent chers, alors que c’est faux !

Ils reçoivent de l’Etat 47,9 milliards d’euros et ceux-ci reversent 60,3 milliards d’euros (étude réalisé par les chercheurs de l’université de Lille), 90% des autoroutes sont construites et entretenues par des travailleurs immigrés, 42% des travailleurs des entreprises de nettoyage sont immigrés…

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