Les uns (Nissa Rebela) ne veulent pas de quartier « halal » ni d’autre lieu de culte musulman, les autres ( Al Baraka) demandent de s’y installer de façon permanente en achetant la salle… de prières ! La Mairie visiblement ne sait pas très bien quoi faire et donc elle tergiverse…. Chacun revendique son droit en le niant aux autres. Comment donc sortir de cette impasse qui risque d’envenimer les rapports entre gens qui habitent la même ville ? Mais en vérité, chacun de nous ne vient-il de quelque part ? Une réflexion s’impose…
La tentative de reconfessionnalisation de notre société, laïque et pluraliste, où chacun a le droit d’avoir une confession religieuse, la liberté de la choisir et de la pratiquer de façon appropriée (en ce qui concerne les conditions de son exercice dans le respect des lois républicaines), ne pourrait avoir que des conséquences néfastes pour tous.
Tous les fondamentalismes en progrès, devenus dans certains cas l’élément culturel dominant, bloquent les expressions culturelles, la créativité et musèle toute humanité !
Ils génèrent la xénophobie, l’intolérance à l’égard de l’autre, l’ambiguïté dans les rapports, le despotisme et parfois le recours à la violence pour s’affirmer, alors que les rapports avec l’Islam (religion) ont besoin d’actions politiques, culturelles et œcuméniques.
Les États de droit respectent la dignité de tous leurs ressortissants qui est la condition essentielle pour instaurer l’égalité, la liberté et la solidarité. Mais ce premier combat doit s’accompagner d’une action sur les cultures.
Une culture de citoyenneté, de maturité politique, de réciprocité et de dialogue doit se substituer au tribalisme égoïste, au fondamentalisme exclusif et à la violence comme moyen que toute fin justifie.
L’unité est une construction commune et non pas l’emprise des uns sur les autres. Il faut savoir réfléchir, avec les exigences de la foi et de la raison, sur les problèmes contemporains de rencontre des religions, des cultures et des Églises. Il faut savoir mettre les questions en perspective, parfois même en inversant ces mêmes perspectives.
En effet, nous sommes volontiers centrés sur nous-mêmes, peu disposés à aller au-devant de l’autre. Une telle attitude empêche la rencontre véritable et l’enrichissement mutuel et quoi qu’il en soit, nous avons beaucoup à nous apporter les uns et les autres.
Nous vivons dans une époque où tout est possible: nous rencontrer ou nous opposer, bâtir et aimer, détruire et haïr. Il faut chercher une communion en gardant chacun et chacune ses racines.
L’œcuménisme peut être la réponse à tout cela: un service à l’humanité en opposition à toute forme de tribalisme.
Disait l’Apôtre Paul, celui qui porta à Rome et au monde, » l’ « Orientale Lumen », le message du Christ, qu’il faut être » totus tuus ». Ce qui est le vrai signe du dialogue de chacun vers les autres dans le monde entier.
