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14 mai 2024

Le « Décret Plages » adapté localement ?

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C’est en tout cas le souhait de nombreux propriétaires de plages comme René Colomban, président de la Fédération Nationale des Plage-Restaurants (FNPR) et du Blue Beach, à Nice. Il combat maintenant depuis des années afin d’amender le « Décret Plages » de 2006, difficilement applicable aux particularités de la Côte d’Azur et du littoral méditerranéen.


D’abord rappelons les termes de ce fameux décret qui agite tant les plagistes depuis 2006. Il limite un peu plus la part du littoral pouvant être concédé, devenant donc des plages privées dans la majeure parties des cas. Avant la limitation imposait 30 % des sites naturels et 70 % des plages artificielles, cette nouvelle restriction ramenait ces pourcentages à 20 et 50. Et plus seulement en linéaire, mais aussi en surface, par commune et par plage. Une juxtaposition des critères, quatre en tout, pour calculer les 20%.

«Qu’est-ce qu’on fait pour savoir qui part? On tire à la courte paille ?»

René Colomban détaille la possible application de ce décret sur le terrain :

« A Nice cela reviendrait à dire à chaque exploitant qu’il va perdre 15 mètres de plage et 80 matelas. Mais c’est aussi une cinquantaine d’emplois qui devront être supprimés. À Cannes ce serait 3 ou 4 plages qui seraient appelées à disparaître mais pas des paillotes, de véritables institutions qui se sont installées, des lieux de vie reconnus! Qu’est-ce qu’on fait pour savoir qui part? On tire à la courte paille ? »

C’est un sujet qui revient avec insistance depuis quelques saisons sur la Côte d’Azur, comment appliquer stricto sensu le « Décret Plages » alors qu’il engendrerait «la perte de 2000 emplois directs rien qu’entre Menton et le Cap d’Agde, sans compter les démolitions de structures et les licenciements de personnels! » selon René Colomban.

Plutôt que de faire un décret qui pourrait s’adapter localement ou qui laisserait la compétence de l’organisation des plages aux métropoles, plus alertes des spécificités locales par exemple, il a plutôt été attribué quelques rares dérogations afin de palier aux incompatibilités du texte. Une situation qui est difficilement vivable pour les professionnels des plages françaises, particulièrement sur le littoral méditerranéen.

«Ici, c’est pas possible»

«Les plages sont très grandes sur le littoral atlantique, avec plus de superficie, elle sont aussi moins touristiques et accueille donc moins de personnes, cela ne leur change pas beaucoup leur organisation, ici c’est pas possible» renchérit René Colomban.
«On a simplement demandé de changer le « et » en « ou » pour les 4 critères qui calculent l’espace occupé, comme cela on occuperait vraiment les 20% car par endroit on est à 10, 15%..»

Afin de sensibiliser la population et la clientèle à ce problème qui peut les affecter directement, des opérations seront lancées dans l’été, « on va pas bloquer les plages ne vous inquiétez pas » lance sur un ton amusé René, « au fond, ce décret on est pas contre. Simplement, il s’est fait sans concertation et en dépit du bon sens, ce que l’on nous demande aujourd’hui est insensé! »

De nombreux établissements en danger lors du renouvellement de leur concession

C’est à ce moment où les nouvelles législations s’appliquent et il arrive dans de nombreux restaurants et plages privées de la Côte d’Azur, d’où les remous à ce sujet. L’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) s’est également rallié aux rangs de la FNPR afin de défendre leurs corps de métiers, intrinsèquement liés.

«On nous demande également de démonter nos installations à la fin de chaque saison mais imaginez vous, si on ferme trois mois dans l’année, on met un mois à démonter, il faut amener dix semi-remorques, trouver un endroit pour stocker et pareil pour le remontage c’est le même cirque. Je ne vous parle même pas de l’empreinte carbone qui résulterait de telles opérations. Non, il faut le faire à chaque concession mais pas à chaque saison soyons sérieux..»

Les demandes d’amendements et de corrections de ce décret sont toujours en attente, espérons que l’actualité les amènent plus rapidement à être étudiées afin que cette situation cesse. Laisser les choses en l’état au risque d’être hors-la-loi ou relancer une délégation de service public malgré le risque de caducité que font peser les modifications envisagées, un choix cornélien..

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