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12 mai 2024

la sexologie en cinq questions

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Sexe et argent. Argent et sexe. La société moderne évolue autour de ces deux mots. Comment être heureux en amour et riche ? C’est l’objectif de chaque être humain. Pour les soucis d’argent nous nous rendons chez notre banquier. Pour nos problèmes sexuels, il faudrait se rendre chez un sexologue. Mais pas n’importe lequel. C’est ce que nous explique Grégoire Rotticci.


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Vincent Trinquat : Tout d’abord Grégoire Rotticci expliquez-nous exactement ce qu’est un sexologue? Comment le devient-on ? Peut-on faire confiance à tous les sexologues ?

Grégoire Rotticci : Un sexologue est un professionnel dont la fonction et la formation permettent
de donner des informations dans le domaine de la sexualité et de l’intimité de
couple. Le sexologue ne se limite pas à informer, il est aussi formé à prendre
en charge la souffrance résultant de difficultés ou de dysfonctionnements dans
le domaine de la sexualité et de la traiter par des moyens médicaux et non
médicaux (sexothérapie) Actuellement le titre de sexologue n’est pas protégé
par la loi et n’importe quelle personne peu scrupuleuse peut s’improviser
sexologue ou sexothérapeute et exercer en toute impunité. C’est pour cela que
j’invite les gens à la prudence et à la vigilance et s’ils éprouvent le besoin
de consulter un professionnel de la sexualité, le mieux serait de se renseigner
auprès du syndicat national des médecins sexologues ou du syndicat national des
sexologues et sexothérapeutes afin d’obtenir la liste des professionnels
titularisés. Jusqu’à il y a peu de temps les différentes formations de
sexologues étaient privées ; actuellement un DU de sexologie est enseigné
depuis peu à l’université.

VT : Avez-vous constaté une hausse de la fréquentation de votre cabinet ? Sans trahir les secrets médicaux, pouvez-nous nous dire qui vient dans votre cabinet et pourquoi?

GR : J’exerce en tant que sexologue depuis de nombreuses années et je n’ai pas
remarqué de hausse de fréquentation de mon cabinet, comme si malgré les
apparences la sexualité était encore un tabou. Les personnes qui consultent
peuvent être jeunes ou âgées, seules ou accompagnées, en grande difficulté ou
simplement un peu angoissé. Les troubles du désir, du plaisir et de la fonction
érectile ou éjaculatoire sont les difficultés sexuelles les plus rencontrées.

sexologue.jpg VT : Les pratiques libertines semblent progresser. Les clubs libertins connaissent un succès grandissant. Quel est votre avis de spécialiste sur ces pratiques et comment expliquer sa nette progression ?

GR : Effectivement les pratiques libertines et les clubs libertins sont en
progression et cela s’explique d’une part par la diffusion de plus en plus
importantes des films à caractère pornographique notamment sur les chaînes de
télévisions privées et d’autre part à cause d’un vide existentiel croissant
dans notre société déracinée générant un phénomène de compensation et de
consommation en tout genre. En quarante années le modèle de la sexualité a
beaucoup évolué et la société occidentale est passée de l’interdit à jouir à
l’obligation à jouir toujours plus et encore plus. Ce nouveau modèle est
évidemment aussi générateur d’angoisse que l’ancien modèle même si cela ne se perçoit pas de prime abord.

VT : Dans le même registre, les sex-shop accueillent de plus en plus de monde et de plus en plus de femmes. Est-ce un simple signe de la libération de la femme ou est-ce que les femmes recherchent dans les sex shop et dans l’achat de sex toys ce qu’elles ne trouvent plus chez les hommes ?

GR : Comme je le disais précédement ! notre société occidentale a intégré un nouveau modèle relationnel et sexuel où la femme en est la principale
bénéficiaire. Je m’explique, les années soixante et soixante dix ont amené une
dynamique et un mouvement de libération de la femme à plusieurs niveaux
notamment sur le plan sexuel alors que l’homme lui en général ne s’est pas
libéré, au contraire il a été plus ou moins déstabilisé par ce vent de
liberté qui a soufflé sur la féminité. Je ne crois pas que toutes les femmes
recherchent dans les sex toys ce qu’elles ne trouvent plus chez les hommes ;
ces « outils » sexuels servent majoritairement dans la masturbation solitaire
et dans les autres cas c’est un petit plus pour jouir encore un peu plus !

eroticalogo-2.jpg VT : Pour finir un mot sur le Salon Erotica. Que représente-t-il pour vous ? Plutôt un divertissement pour adulte ou un reflet des problèmes sexuels de la société ?

GR : Le salon érotica qui a fait je crois 30000 entrées et la preuve évidente que
le sexe et l’érotisme attirent de plus en plus de monde et que le sexe continue
à mener le monde comme le dit le dicton ! Entre divertissement et curiosité le
salon érotica s’inscrit avant tout dans une dynamique où sexualité rime avec
liberté. Cette nouvelle « sexe attitude » est la résultante de l’érosion et de
l’effondrement progressif du surmoi judéo-chrétien qui entraînent peu à peu
l’émergence de la grâce et de la liberté animal de l’homme et de la femme.

Grégoire ROTTICCI ANTIBES tél : 04 93 33 59 85

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