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2 mai 2024

La France et la magistrature malade de sa justice ?

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Des centaines de tribunaux en grève, un bras de fer engagé entre le gouvernement et la magistrature et des déclarations à n’en plus finir. La France est-elle vraiment malade de sa justice ?


bothy.jpg C’est pour répondre à cette interrogation que Nice Premium a interrogé une avocate niçoise qui donne son avis sur le mouvement actuel qui ébranle de nombreux tribunaux dans le pays.

Après le Président de la République, les membres du gouvernement ou encore les magistrats, c’est pour avoir l’avis d’une profession intimement liée à la magistrature que Me Valérie Bothy a répondu à nos questions.

Nice Premium : Me Bothy, quel est votre regard sur le marasme actuel dans le monde de la magistrature ?

Me Valérie Bothy : Je ne pense pas que l’on puisse à proprement parler de marasme ….il n’est pas contestable que le ministère de la justice manque de moyens ce qui nous vaut la trente septième place en terme de budget sur les 43 pays européens. Pour autant cela n’explique pas tout.

Au Tribunal de Grande Instance de nice nous avons moins de 15 travailleurs sociaux pour suivre 2000 personnes au service de la probation des peines autant dire que c’est mission impossible
Peut-être serait il opportun d’en tenir compte dans les sanctions qui sont prononcées ?????

Les textes sont à mon sens largement inadaptés à la délinquance actuelle et à la réalité des moyens mis à notre disposition
Mais je ne perds pas de vu le fait que beaucoup de mes confrères souhaitent quitter la profession pour intégrer la magistrature … c’est vrai que 12 semaines de vacances par an ça fait rêver… Rires

NP : Quel regard portez-vous en qualité d’avocate sur la suspension des audiences ?

Me VB : Comme nous les magistrats n’ont guère d’autres moyens pour se faire entendre. Il s’agit d’un mouvement d’humeur qui de toutes les façons ne règlera pas les problèmes de fond. Je comprends leur réaction. Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la solution consiste à mettre à mal les institutions. Notre pays souffre déjà trop de cela. Les institutions doivent être respectées et respectables ….

Je crains que l’opinion publique assimile cela à du corporatisme alors qu’il n’en est rien ….
Nous ne pouvons pas demander à des magistrats de se laisser condamner à priori par nos institutions politiques même si lorsqu’il s’agit d’un de nos clients potentiels cela suscite beaucoup moins d’émoi je pense notamment à l’affaire Yvan Colonna ….

NP : Pensez-vous que ce bras de fer puisse avoir une fin heureuse pour l’ensemble des parties ?

Me VB : Sincèrement non !
Plus que des moyens il faudrait changer les priorités
On peut le regretter ou s’en féliciter.

NP : Enfin, quel est votre sentiment sur la position du gouvernement et du Président de la République, Nicolas Sarkozy, dans cette « affaire » et comment plaideriez-vous leur défense ?

Me VB : A mon sens il s’agit de propos démagogiques destinés à rassurer un électorat. C’est bien trop souvent le cas concernant nos politiques tous horizons confondus.

S’agissant de plaider leur défense, la question ne se pose pas gardons-nous de faire comme eux et de les condamner avant même qu’ils soient jugés ….

Comme les magistrats, le Président ne bénéficie-t-il pas d’une immunité ?

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