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8 mai 2024

Il y a un certain paradoxe dans le financement public de la chaîne locale Azur TV

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A l’occasion du Conseil municipal de vendredi dernier, la délibération concernant le financement de la chaîne locale Azur TV a fait l’objet d’une intervention critique de la part du conseiller Guillaume Aral (FN) qui a fait état de plusieurs réserves et interrogations.


De quoi on parle ?

La Ville de Nice s’engage à verser jusqu’en 2021 2 700 000 euros. C’est l’objet de la délibération mais, on sait, que de surcroît la Métropole , de son côté, ajoutera 1 million d’euros.

Quant à la pertinence de ce financement, des questions s’imposent d’elles-mêmes.

On veut bien faire semblant de croire que Azur TV garantira « l’honnêteté, l’indépendance, le pluralisme de l’Information ainsi que l’expression pluraliste des courants de pensée ou d’opinion », même si Guillaume Aral , lui affirme : « si le contribuable niçois fait partie des électeurs du Front National, il aura aussi remarqué qu’aucun élu FN niçois n’a été invité sur le plateau en dehors des périodes électorales. Au contraire, le maire et ses adjoints sont omniprésents, face à des journalistes très complaisants ».

« La reconnaissance du ventre certainement » ajoutera le conseiller municipal.

Société par Action Simplifiée, Azur TV a donc un but lucratif. Le capital est de 5 000 euros , certainement insuffisant par rapport à la typologie de l’investissement.

Comme on dit dans ces cas, si les promoteurs ne croient pas eux-même dans l’initiative, pourquoi les autres devraient y croire ?

Le business plan (projections) pour 2016, 2017 et 2018 montrent une activité en progression et plutôt en bonne santé.

Mais, si on y regarde de près…

Lisons les chiffres clés (en milliers d’euros) :

Recettes : 300, 350, 400 dans les trois ans pris en compte

Subventions: 850, 900, 930

Résultat/bénéfices: 78, 87, 133,5

Il ne faut pas être Pic de la Mirandole pour comprendre la situation et en tirer quelques conclusions :

  • le rapport subventions/recettes est en moyenne de environ 2,5/1, ce qui parait très disproportionné. En fait, seul 25 % des revenus dépendent de l’activité, le restant étant de source publique. Pour une société capitalistique…

  • les résultat positifs dépendent exclusivement des subventions; sans celles-ci , la société serait dans l’obligation de demander aux actionnaires d’éponger les pertes avec des apports substantiels ou , en cas de manquement, de cesser l’activité.

  • si les résultats prévus se confirment, la société prendra de la valeur et ses actionnaires en tireront des avantages soit en termes de dividendes, soit en valorisation de leur modeste investissement initial.

Bref, le cas peut se résumer ainsi : les collectivités mettent l’argent et les actionnaires, pratiquement sans aucun risque, en tirent profit.

Qui dit mieux ? Il faudrait breveter une formule qui ne sera pas pour autant facile à « diffuser » par manque de candidats-pigeons !.

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