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3 mai 2024

Facebook : le réseau social tisse sa toile

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Faites-vous partie des 500 millions d’adeptes de Facebook ? Aujourd’hui, ne pas être référencé sur le réseau social signifie ne pas être dans le coup comme on dit. L’histoire remonte à l’année 2004 : Mark Zuckerberg, un étudiant ingénieux de l’Université d’Harvard en Californie a créé le fameux réseau social. Destiné à l’origine uniquement aux étudiants de l’université, Facebook est désormais accessible au monde entier depuis quatre ans. En plus d’être un phénomène de mode, il permet de créer du lien, « il offre un remède bon marché aux défaillances narcissiques », explique Jean-Luc Vannier, Psychanalyste et Chargé de cours à l’Université de Nice. « Fragilisés, isolés, en manque de reconnaissance, ces derniers puisent dans Facebook une passerelle, tissent un lien, pensent donner une épaisseur à leur existence ». Facebook, c’est exister par le regard de l’autre, c’est également aimé la recherche de nouveaux contacts, le saut dans l’inconnu et le hasard des rencontres. Jean-Luc Vannier affirme qu’il s’agit « d’une manifestation du désir ». À cela s’ajoute l’effet de l’immédiateté « qui correspond parfaitement au rythme suggéré par l’hyperconsommation ». Quelques clics suffisent à mettre en relation deux individus. « Un pur fantasme infantile de toute puissance ».

Quand « le Moi n’est pas maître dans propre sa maison »

Selon Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, l’individu ne serait pas maître de lui. Il serait doté de pulsions inconscientes qui agiraient malgré lui. On peut évoquer la dépendance comme étant une pulsion. Le principe de dépendance consiste à ne pas pouvoir se passer de quelque chose. Pour Jean-Luc Vannier, « se désinvestir, sortir du réel pour le virtuel, procède déjà d’une forme de dépendance ». Sur Facebook, l’être humain est exclusivement confronté au virtuel. Le site communautaire détient la capacité de couper l’individu de la vie sociale : « surtout si il se met à estimer que Facebook est devenu la vie sociale en tant que telle ». Et lorsqu’il doit revenir dans la réalité, l’individu se sent abasourdi. « L’individu qui se réfugie, si l’on ose dire corps et âme, dans la virtualité, signe une souffrance personnelle et/ou familiale, dont les origines ainsi que les articulations enfouies méritent d’être élucidées par une prise en charge ».

Il faut également ajouter que le réseau social a fait émerger des récentes catégories de pathologies cliniques, celles des liens et de l’attachement, ce qui préoccupe Jean-Luc Vannier. Si Facebook participe à la création de nouvelles maladies psychologiques, il empêche également la rencontre inopinée avec un autre individu. Cette rencontre qui permet de nourrir sa propre identité. « Dans Facebook, cette rencontre me semble à tout le moins aseptisée », perçoit Jean-Luc Vannier. Pour se détacher de Facebook, il conseille « un réapprentissage patient et long du réel. En douceur pour éviter les décompensations, pour vaincre les résistances et contourner les bénéfices secondaires ».

Facebook a aujourd’hui pris une ampleur phénoménale. À l’aide d’une simple application, l’usager a la possibilité de localiser ses amis. C’est à se demander si l’individu peut conserver son intimité. « Gardons l’espoir qu’on ne parviendra jamais à connaître ce que vous pensez et désirer dans l’intimité de votre cerveau », commente Jean-Luc Vannier. Mercredi prochain, « The social network » (Le réseau social) sort dans les salles obscures. Ce film retrace l’histoire de la success story. Une success story loin d’être achevée.

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