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12 mai 2024

Aménagement des quartiers Thiers-Notre Dame à Nice : Pas de démolition pour les immeubles de la rue Trachel

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Christian Estrosi est peut-être un spécialiste de la pirouette, comme le prétend Patrick Allemand , mais dans cette autre potentielle impasse il aura fait preuve d’une finesse d’ esprit « à la jésuite » pour sortir par le haut d’une situation qui devenait de plus en plus glissante et compliquée. Et, en terme de pirouette, cette fois-ci ce fut un grand écarté à la Noureev !


trachel_2.jpg Il semblerait que Christian Estrosi, en politicien d’expérience, a fait sienne une des maxime du stratège militaire chinois Sun-Tzu ( Vè siècle av. J.C) qui dans son oeuvre « L’art de la guerre » préconisait qu’aucune guerre ne devait être faite… Si on était pas raisonnablement certain de la gagner !

Et dans ce cas, le doute commençait à prévaloir sur la certitude. D’où la sage décision de désamorcer un conflit qui n’en méritait sans doute pas tant. En effet , sur le plan logique, cette démolition de deux immeubles pour les reconstruire en face à la place d’un jardin qui devait être déplacé en lieu et place des immeuble abattus, n’avait pas grand sens défiant même la logique. Et ce, malgré les motivations techniques qui donnaient une prétendue légitimité à cette décision.

Parce que, si ces immeubles ne présentent aucun signe de luxe, il est également impossible de les définir comme  » très dégradés » comme le le voudrait la loi pour justifier le recours à la démolition.

Et, surtout, dans le cas où, l’enquête socio-économique qui devait en être à la base, a été bien verbalisée mais sans avoir jamais été réalisée comme le témoignent les intéressés supportés par une juriste qui conseille le collectif des propriétaires qui s’est constitué pour s’opposer à cette mesure discriminatoire. Première question: pourquoi ce faux ?

Et ce, sans prendre en compte le complexe et couteux processus d’expropriations et de relogements que l’exécution de ce plan aurait comporté à la fin d’un contentieux qui s’annonçait long et plus que compliqué.

Les jeunes foyers « combattants » pour la défense de leurs droits n’auraient pas facilement déposé leurs armes (L’organisation, la mobilisation, la réaction, l’humour*) et , ne l’oublions pas, ont été rejoint dans leur « combat » par les Anciens Combattants des guerres (les vraies, cette fois-ci) qui, à leur tour, s’opposent à la destruction du monument d’un des leurs, Le Colonel Jeanpierre mort pour la France, dont le square, qui devait être sacrifié pour laisser place à un bâtiment, porte son nom ! Et avec las ‘anciens combattants’ on ne rigole pas!

La décision du Maire entraine avec elle des modifications mineures du projet qui reste plus que valable dans sa globalité. Mais là, nous sommes dans un cadre technique où les choses s’ajustent plus facilement, si on en a la volonté.

Ce qui est important et appréciable réside en la valorisation de la méthode : En se parlant, en prenant en compte les raisons des autres, en faisant de la pédagogie, en modifiant ses idées si nécessaire, en ne faisant pas de ses décisions des dogmes, il est démontré que l’on peut faire avancer les choses plus facilement, dans un climat de concertation et même de collaboration, en refusant la logique d’une confrontation qui, comme le disait encore Sun-Tze, « fait couler le sang ».

Et tant pis si le prix à payer pour ce résultat est de toucher quelques susceptibilités.

Christian Estrosi a présenté les résultats de la concertation sur l’aménagement des quartiers Vernier-Thiers-Notre Dame (consultation menée du 22 octobre au 21 décembre 2012 au Centre d’Animation Loisirs Notre-Dame).

En résulte donc que si le site d’impulsion Notre Dame soulevait une grande adhésion, avec notamment la piétonisation et la requalification de la rue de Suisse , le secteur de la Cour Bensa, le déplacement du jardin avait concentré toutes les attentions. La consultation a révélé toute l’importance qu’avait le square actuel du colonel Jeanpierre pour les habitants.

Suite à cette concertation, Christian Estrosi a proposé au Préfet d’étudier la possibilité d’adapter le projet tel qu’il avait été prédéfini, pour le seul secteur de la Cour Bensa, en préservant les deux immeubles du 42 et 42 bis rue Trachel. Par ailleurs, il a été proposé la conservation en l’état du square Colonel Jeanpierre. L’ensemble du reste de l’opération du PNRQAD ne serait pas modifié.

Christian Estrosi a ajouté: « Je suis aujourd’hui dans l’attente de l’avis du Préfet des Alpes-Maritimes afin de savoir si l’ANRU serait ou non susceptible d’accepter nos modifications. En cas contraire c’est la projet global PNRQAD qui serait remis en cause ».

Les Projets de Rénovation Urbaine (PRU) pilotés par la Métropole entendent poursuivre 4 principaux objectifs :

1 – diversifier et améliorer l’offre de l’habitat,

2 – désenclaver les quartiers prioritaires, requalifier les espaces publics et développer l’offre de services et d’équipements,

3 – réinvestir le tissu urbain existant pour lutter contre les phénomènes d’étalement urbain, traduit par nos documents d’urbanisme,

4 – faire progresser l’insertion sociale et économique des habitants de ces quartiers.

Une partie de ce projet concerne en fait trois secteurs du cœur de ville : Notre Dame, Thiers, et Vernier.

En quelques chiffres, ce périmètre représente :

17 500 habitants ;

des ménages majoritairement composés d’une personne ;

11 192 logements dont 88 % datant d’avant 1974 ;

57% de ménages non imposables et 26 % vivant avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté.

Une partie du territoire est classé dans la Zone Urbaine Sensible de Trachel, de part et d’autre de la Gare Thiers.

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