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27 avril 2024

Adèle Safi Kagaradi témoigne de son expérience

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Mme Adèle Safi Kagaradi, Marraine des 7èmes Jeux de la Francophonie a rencontré hier l’ensemble des acteurs et actrices de la ville œuvrant dans le domaine de la prise en charge des violences faites aux femmes. La Marraine en a profité pour témoigné de son vécu.


036.jpgLa Congolaise Adèle Safi Kagaradi était à l’honneur hier. Venue saluer ceux qui comme elle se battent pour le respect des femmes, la marraine de ces Jeux de la Francophonie en a profité pour partager son quotidien dans un témoignage poignant.

« Des problèmes, il y en a partout mais chez nous c’est plus compliqué »

Les Alpes-Maritimes ont compté 13 victimes de violences de la part de leur conjoint en 2012, ce qui en fait le mauvais élève. Au Congo, les chiffres prennent d’autres hauteurs. Plus de 300 000 femmes ont été violées depuis 1996 d’après Mme Safi Kagaradi, sans compter les cas qui n’ont pas été divulgués. Dans son pays, elle a mis en place des maisons d’écoute. Les membres de ces maisons accueillent, écoutent, amènent même les victimes dans des centres de santé et des hôpitaux pour faire les examens d’usage. Son association joue le rôle de sensibilisatrice dans le milieu rural, « les territoires » comme on dit en République Démocratique du Congo (RDC). Adèle Safi Kagaradi et ses bénévoles vont de village en village pour orienter et ensuite accompagner moralement, médicalement et juridiquement les victime. D’ailleurs, elle n’emploie pas le mot « victime », elle préfère le terme « survivante ». Ses maisons d’écoute peuvent même accueillir les témoins des drames.
Le peuple de RDC est soumis à l’oppression rwandaise. La plupart des violes sont atroces. Il peut arriver que les femmes soient violées à l’aide d’outils et qu’il y ait bien d’autres horreurs commises pour « détruire la femme ». Certaines sont torturées et enterrées vivantes pour s’être opposées à une « guerre imposée ». Elle défend donc férocement le droit des femmes, et par conséquent « le droit à la vie ». La plupart des congolaises ne connaissent pas leurs droits.

« Notre malheur est que notre pays est riche »

« Aujourd’hui, nous sommes fragilisés mais nous sommes fort ». Adèle Safi Kagaradi veut qu’il ait une justice pour toutes les femmes qui ont péri. Mais pas seulement. Des enfants et des jeunes sont recrutés de force par les groupes armés et elle veut légitimement que ça s’arrête. « Je suis la voix des sans-voix qui suis venue pour [témoigner]. Il faut être dans cette « chaudière » pour comprendre ». En RDC, même dans les camps de réfugiés le viole existe, ce qui peut déchirer des familles. Selon Mme Safi Kagaradi, ce dont le peuple à le plus besoin est des kits hygiéniques, scolaires, de médicaments, de jouets et d’un véritable soutien de la part de la communauté internationale. « Nous vous demandons (aux femmes du monde) de dénoncer ce que l’on nous fait ».
Malgré les menaces sur sa vie et celle de sa famille, elle n’a pas de « raisons d’abandonner » et elles la rendent plus forte. Pour elle, la domination extérieure « a été planifiée ». En effet, la République Démocratique du Congo est riche en de nombreux minerais dont le coltan. Le fruit de ces gisement permet la production du tantale qui est utilisé dans la fabrication des éléments électroniques tels nos smartphones ou nos télévisions.
Toutefois, même si la vie est dure, elle n’a jamais envisagé de quitter le Congo avec ses enfants. « Je ne peux pas quitter mon pays, je l’aime ». Elle a toujours refusé l’asile politique afin de rester auprès de ses « sœurs ».

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