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4 mai 2024

Rencontre avec les Pitchounettes, l’équipe féminine de rugby de Nice

MELEE.jpg Quand les filles s’en mêlent, le rugby retrouve son âme. Pour les Pitchounettes, il est impensable de ne jouer que deux mi-temps. Si elles sont venues au rugby, c’est un peu pour le plaisir du jeu, mais beaucoup pour la convivialité, la chaleur, le partage et la fête. Cette fameuse troisième mi-temps dont elles cultivent l’art avec amour. Cet esprit rugby dont a beaucoup parlé, durant la Coupe du Monde. Esprit qui se meurt, un peu partout, surtout chez l’élite masculine. « Il y a de nouveaux enjeux, les joueurs ne se connaissent plus et ils oublient le lien essentiel que crée la troisième mi-temps. Chez les filles, j’ai retrouvé les vrais valeurs du rugby telles qu’on me les avait apprises », déclare Christophe Mallea, ancien joueur du Nuc et dirigeant de l’équipe féminine.

Un premier entraînement, « pour voir », et elles ont transformé l’essai en passion. Etudiantes, commerciales, profs, fonctionnaires, vendeuses, policières, elles ont entre 17 et 30 ans. Elles sont arrivées au stade par le bouche à oreille, en surfant sur le site de l’équipe, ou en discutant avec des copines. Les filles ne cachent pas que leur jeu est moins agressif. Mais si leurs contacts sont plus retenus, elles mettent tout leur cœur dans la mêlée. Ce que la blonde et fine Angeline Dudelou préfère au rugby, c’est la solidarité, mais aussi le combat : « Il faut aimer s’envoyer. Si on a peur de se faire mal on ne joue pas au rugby ».

JEU.jpgLes Pitchounettes n’ont pas de kiné, pas de préparateur physique, seulement un entraîneur, et le matériel de base. Mais Christophe Mallea ne se plaint pas : « nous, au moins, on peut payer tous nos déplacements. On a un budget de 26 000 euros, et quelques petits sponsors. Mais, c’est vrai qu’au club, on est un peu la dernière roue de la charrette ». Sandrine Fontaine, la capitaine de l’équipe, renchérit : « Nous, nous n’avons pas à nous plaindre. Mais dans beaucoup de villes, les filles créent une équipe indépendante, se détachent du club, parce que sinon elles ne voient jamais la couleur de l’argent qu’elle rapporte ». Dans le Top 14 masculin, seule Montpellier a une équipe féminine. Le Stade Français, pourtant précurseur dans le rugby, n’a pas développé de section féminine. Il existe des équipes en périphérie des grandes villes de rugby comme en région parisienne ou à Toulouges à côté de Perpignan. Finalement, le peu d’intérêt des médias pour le rugby féminin, et l’absence de solidarité avec les équipes masculines, sont les seules choses que déplorent vraiment les Pitchounettes. « Nous n’avons pas d’interaction avec les garçons. Ce n’est pas le même esprit. Ils viennent, ils jouent et ils repartent. C’est dommage ! », explique Sandrine.

L’équipe s’est construite en 1992, en faisant jouer dans ses rangs les femmes des joueurs. Depuis, elle s’est agrandie, renouvelée. Les Pitchounettes ont été finaliste de première division en 2000, et championne de deuxième division en 2004. Cette année, l’équipe souffre de nombreux départs de joueuses anciennes. Elles n’ont pas de numéro 10, pour faire la charnière. Et le niveau de l’équipe n’est pas du tout homogène, entre les anciennes et les nouvelles, les sportives et celles qui le sont moins. Pourtant les Pitchounettes ont ouverts la saison 2007/2008 sur un joli score : 24-O contre l’Entente Provençale. Elles se sont inclinées devant Le Creusot, le 4 novembre, mais Christophe Mallea salue « leur engagement, et leur bel esprit, tout au long de ce match ».

Sandrine Fontaine et Christophe Mallea
Sandrine Fontaine et Christophe Mallea
Malgré la sous-médiatisation du rugby féminin, les Pitchounettes ont leur public. Et, elles aussi, ont profité de l’effet coupe du monde. Elles sont trop nombreuses, et ont du créé une équipe à 7, en fédérale 3, pour donner du temps de jeu aux petites nouvelles. L’objectif des Pitchounettes : jouer. Rien de plus, rien de moins. Il leur faudra du temps et de l’expérience pour avoir de plus hautes ambitions dans la compétition. Mais en attendant, elles jouent, et tant qu’elles y prennent plaisir, ça leur suffit.

Nouvel objectif pour les rugbywomen niçoises : développer une équipe cadette (14/18 ans). Mesdemoiselles, avis aux amatrices !

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