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15 mai 2024

Une étiquette qui fait déborder le conseil municipal de Nice

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conseil-municipal-nice.jpg C’est une étiquette qui a fait basculer le cours du dernier conseil municipal de la Ville de Nice qui s’est déroulé, vendredi matin, à l’Hôtel de Ville.

Au-delà de l’étiquette politique qui partage les élus de la majorité niçoise et celles et ceux de son opposition en deux camps distincts, c’est une autre étiquette collée sur le micro d’un conseiller municipal et vantant le retrait du désormais « trop fameux » CPE qui est à l’origine d’un Conseil Municipal quelque peu « exceptionnel » qui devait, comme souvent, accoucher de nombreuses délibérations et de quelques banderilles plantées de ci, de là par l’un ou l’autre des élus de chaque camp. Ce petit message adhésif aura eu le don de faire basculer une simple séance de travail en affrontements verbaux comme physiques.

Etiquette, quand tu nous tiens ?

Sale histoire d’étiquette donc qui aura, une fois de plus, pénalisé la ville, censée être au centre de l’attention de toutes et tous les élus municipaux confondus. Au lieu de cela, vendredi, le menu de ce Conseil Municipal proposait des comportements indignes d’une Mairie, une séance se terminant sans les élu(e)s d’opposition et proposant un fossé encore un peu plus creusé entre les fameuses « étiquettes », politiques cette fois.

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Bilan maigrichon qui transforme une journée de travail en une journée de crise. Encore et toujours ce CPE qui en toile de fond propose un champ de bataille parfait, une valse des étiquettes qui s’accusent mutuellement de trop précariser la jeunesse, d’un côté, et de trop la faire manifester, de l’autre. Et si on commençait par la respecter, cette jeunesse. Ce ne sont ni une période d’essai de deux ans, ni même des violences dans des manifestations qui apporteront une solution concrète à cette quête de bien-être des jeunes, comme des moins jeunes d’ailleurs.

Le clivage politique aura une nouvelle fois montré la plus détestable de ses facettes à Nice comme il le montre presque chaque jour sur le plan national des dernières semaines. Etre de gauche ou de Droite empêcherait-il d’avoir une quelconque sympathie ou intérêt pour son adversaire politique ?

Pour avoir plus de précisions sur les évènements survenus au cours du dernier conseil municipal, Nice Première a interrogé Me Frédérique Grégoire, conseillère municipale PS et Avocate à Nice.

gregoire-2.jpg Nice Première : Frédérique Grégoire, que s’est-il passé ce matin lors du Conseil Municipal ?

Frédérique Grégoire : Tout a commencé quand mon Collègue, Paul CUTURELLO avait accroché à son micro une affichette mentionnant : “RETRAIT DU CPE”.

Jacques PEYRAT lui a, dès le début de la séance, demandé de détacher cette affichette.

Lorsque Paul CUTURELLO a demandé la parole à propos d’une des premières délibérations, le Maire lui a notifié son refus de lui laisser la parole, tant que cette affichette demeurait sur son micro.

Paul a refusé de céder à cette curieuse injonction. Jacques PEYRAT s’est alors emporté et a suspendu la séance.

C’est à cet instant que les étudiants qui avaient pris place dans la salle du Conseil Municipal ont commencé à manifester leur désapprobation. Tous les membres du groupe NICE PLURIELLE ont immédiatement décidé de poser les mêmes affichettes sur leur micro.

Il y avait une forte agitation, les étudiants et les lycéens donnaient de la voix, les membres de la majorité également.

Le maire est alors descendu dans les travées, a arraché toutes les affichettes et a crié “puisque c’est comme ça, je fais évacuer la salle”.

La police municipale est donc intervenue avec force, les étudiants criaient des slogans prônant la non-violence et refusaient de sortir, ils ont été tirés à l’extérieur de la salle du Conseil par les policiers municipaux, aidés en cela par quelques adjoints qui venaient de réaliser pour la première fois en 10 ans, qu’ils étaient également Officiers de Police Judiciaire…

Il y a eu une bousculade assez impressionnante et certains étudiants ont reçu des coups.

Les membres de NICE PLURIELLE se sont interposés pour permettre aux étudiants de sortir dans le calme et ces jeunes ont continué à manifester leur mécontentement dans « la salle des pas perdus » sous les invectives des membres de la majorité. Un certain nombre d’élus de la majorité a profité de cette occasion pour faire entendre, pour la première fois, le son de leur voix…

Nous avons rappelé aux manifestants notre totale solidarité et notre volonté, dans ces conditions, de quitter définitivement la séance du Conseil Municipal.

Pour calmer la situation qui devenait véritablement explosive et éviter qu’ils ne soient évacués par la force des locaux de la Mairie, nous avons proposé de les raccompagner dans la rue où la manifestation s’est poursuivie, les membres du public étant rejoints par un très grand nombre d’étudiants.

Bien sûr, Jacques PEYRAT avait repris la séance, nous l’avons informé de notre volonté de ne pas assister à la suite du Conseil Municipal dans ce contexte particulièrement houleux.

Comme à son habitude, le Maire de Nice a essayé de nous faire la morale nous reprochant, (c’est un comble !) de faire de la politique politicienne !

NP : Comment avez-vous vécu ces évènements ?

FG : Je suis fière de voir la jeunesse de notre pays se mobiliser pour défendre ses droits et en même temps ceux de tous les citoyens.

Je ne comprends pas la réaction du Maire de la 5e ville de FRANCE. Alors même que le Maire d’une ville, élu de proximité par excellence, devrait être proche de ses citoyens et tout mettre en oeuvre pour les entendre et à nouer le dialogue, nous avons assisté à une démonstration de force que rien ne justifiait.

La réaction du MAIRE ne m’a cependant pas surprise. Comment imaginer qu’un dialogue puisse s’instaurer avec un ancien élu du Front National ?

La méthode qu’il a utilisée et la réaction de sa majorité montre qu’il n’a rien oublié de ses amitiés passées.

NP : Quel est votre sentiment suite à la déclaration de Jacques Chirac ?

FG : Je suis très inquiète car je sens le mouvement étudiant se durcir.

NP : Et pour finir, que pensez-vous qu’il va faire, et à votre avis, devrait faire ?

FG : Le retrait du CPE constitue un préalable et une urgence absolue car sa promulgation serait à l’évidence dangereuse pour la cohésion nationale.

Il n’y a pas de honte à retirer une mauvaise loi. François MITTERAND avait su le faire en son temps avec le retrait de loi Savary sur l’école libre.

Mais il faut pour cela, du courage politique…

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