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30 avril 2024

Marc Concas : Comment faire de la politique autrement ?

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Marc Concas était un de fer de lance du Parti Socialiste local. A son tableau de chasse, il a même épinglé un certain Eric Ciotti à la cantonale de 2008, l’obligeant à une pirouette politicienne pour devenir conseiller général et, dans la foulée président du Conseil Général.


marcconcas.jpg Puis, il a demandé au Parti Socialiste d’organiser des primaires pour élire le candidat à la mairie de Nice (élection de mars dernier).

Le refus de la part de la direction nationale – influencée à ses dires par celle départementale- et quelques coup tordus, l’ont poussé à prendre la porte et s’inscrire dans la démarche citoyenne d’une participation politique hors partis traditionnels.

Aujourd’hui conseiller municipal, tout en gardant son siège au Conseil général, il veut faire de la politique autrement.

Comment ? Il nous l’explique lui-même dans l’interview ci-dessous.

Nice Premium : Élu local au niveau municipal et départemental, quel regard portez vous sur la politique générale de Nice et sa région ?

Marc Concas: Un regard extrêmement critique tant au conseil municipal de Nice qu’au conseil général des Alpes Maritimes. Messieurs Estrosi et Ciotti pratiquent tous deux la politique spectacle, la communication à outrance et un activisme politique qui n’est pas au service de l’intérêt général mais à celui de leur carrière politique. Pendant ce temps, les finances des collectivités dont ils assurent la gestion sont dans le rouge.

NP: Homme de gauche, vous avez quitté à l’occasion des élections municipales de ce printemps le Parti Socialiste pour rejoindre un mouvement politique atypique et vous avez été élu sur une liste civique indépendante où vous retrouvez des hommes et des femmes de droite. Une option personnelle ou une nouvelle vision de la représentation politique ?

Marc Concas : La démarche que j’ai entreprise lors des élections municipales et qui consiste à réunir des personnalités de droite, de gauche, du centre et de la société civile est la démarche d’avenir.

La France souffre de ses querelles perpétuelles et de ses affrontements constants, à coup de petites phrases, de déclarations intempestives, de coups de gueules, un spectacle très éloigné des préoccupations de nos concitoyens. Je suis persuadé que l’on peut faire à l’échelle du pays, ce que nous avons réussi à faire à Nice, avec des hommes et des femmes de bonne volonté.

NP : Opposant au Maire de Nice et au Président du Conseil général, tous les deux de droite, comment vivez vous la situation d’opposant ? Comment, à votre avis, doit se comporter une opposition sachant qu’elle est et sera de toute manière minoritaire ?

Marc Concas: L’opposition doit par nature être constructive. Il faut résolument s’opposer aux projets qui vont à l’encontre des intérêts de nos concitoyens mais aussi soutenir les projets qui vont dans le sens de l’intérêt général.

On peut être dans l’opposition et porter une voix forte pour faire reculer la majorité lorsque celle-ci va dans la mauvaise direction. Quelques exemples emblématiques : l’arrêt du projet d’extension du Port de Nice, le classement de la façade de la Gare du Sud, l’arrêt du tramway sur la Promenade des Anglais… Un élu d’opposition doit savoir être réactif dans l’urgence. C’est ce qui m’a conduit à animer le collectif pour une autre ligne 2 du tramway qui lutte résolument contre le tunnel souterrain, et ce dès l’annonce de la DUP du Préfet que j’ai attaquée devant le Tribunal Administratif. Nous plaiderons devant la Cour Administrative d’Appel de MARSEILLE le 7 novembre 2014… Je n’oublie pas enfin que je suis le conseiller général du canton (Vieux Nice et Port) qui a le plus bénéficié de travaux d’embellissement de toute la ville de Nice. C’est la preuve qu’un élu d’opposition est un élu utile à sa collectivité et à son quartier.

NP : Quel sont pour vous les situations négatives les plus graves de la gestion de la droite locale au niveau de Nice et de la Métropole ?

Marc Concas: L’endettement des collectivités est le volet le plus préoccupant car il est un frein au développement de notre territoire. Pour ce qui est des échecs cuisants de la droite locale, je retiendrai les exemples les plus frappants : l’incapacité à imposer une ligne à grande vitesse, l’OIN de la plaine du Var qui n’est pour l’instant qu’une opération de communication et qui met cette partie du département en compétition avec Sophia Antipolis, une Métropole qui coupe en deux le département des Alpes Maritimes avec lequel va s’opérer une concurrence farouche lors de la discussion de la réforme territoriale, les promesses non tenues de gratuité de l’autoroute de contournement de NICE, le dossier de la prison de Nice qui s’enlise…

NP : Quels sont vos rapports avec votre ancien parti politique ? Regrettez-vous votre choix de faire de la politique autrement ? Quel est l’avenir de la gauche dans ce territoire ancré à droite ?

Marc Concas: Je n’ai plus de contact avec le parti socialiste mais j’y ai encore beaucoup d’amis. Chaque jour qui passe me confirme que mon choix était le bon. Le PS et l’UMP souffrent de leurs carcans idéologiques réducteurs car ils interdisent tout dialogue et se contentent d’exclure les militants et les élus qui refusent de rentrer dans le rang.

La gauche a pourtant un bel avenir dans ce territoire car tout est à reconstruire, avec une nouvelle génération de militants et d’élus, moins sectaires, ouverts au dialogue, et surtout plus soucieux de l’intérêt général que de leur propre carrière politique. Le chantier est immense. Aussi immense que le chantier qui devrait nous conduire vers la 6eme République.

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