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4 mai 2024

Jean-Christophe Picard : « Personne ne pourra l’emporter tout seul ! « 

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Nice-Premiere : Pouvez vous dire à nos lecteurs : « Je suis officiellement candidat aux municipales de 2008 » ?

Jean-Christophe Picard : « Je suis officiellement candidat aux municipales de 2008 ». Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas contrariant !

N-P : Le Sénateur Maire s’est déclaré candidat à sa réélection. Candidature que vous avez jugée peu crédible. Pouvez nous nous expliquer l’absence de crédibilité de l’annonce de Jacques Peyrat ?

J-C P : Outre qu’il aura 77 ans en 2008, il est, aujourd’hui, indiscutablement plombé par les « affaires » et sévèrement critiqué par son propre camp. Cette déclaration est une fuite en avant qui ne trompe personne. Au contraire, après la mise au placard de Gilbert STELLARDO, la fuite de Jean MASSÉNA, les démissions forcées de Dominique MONLEAU et Daniel le DEUNFF et ses nombreuses brouilles avec ses colistiers, il n’est pas du tout sûr qu’il parviendra à conserver assez de monde pour tenir jusqu’au terme de son mandat… d’autant plus que celui-ci a été repoussé d’un an ! Le règne de Jacques PEYRAT arrive donc inexorablement à sa fin.

N-P : D’après vous qui sera candidat en 2008 ?

J-C P : Honnêtement, c’est difficile à dire car les résultats des élections législatives de 2007 (qui seront eux-mêmes conditionnés par ceux de la présidentielle) risquent de modifier la donne. La seule candidature dont je sois sûr, c’est la mienne !

N-P : Patrick Mottard dans nos colonnes a estimé être en mesure de l’emporter. Partagez vous ce sentiment ? Comment la gauche peut l’emporter ?

J-C P : Personne ne pourra l’emporter tout seul ! Il convient de rappeler qu’il s’agit d’un scrutin plurinominal. À Nice, il faudra 68 personnes derrière le premier. Or, la plupart des formations politiques font la même erreur : elles focalisent sur la tête de liste et ne font pas attention aux autres… Pourtant, la gestion d’une ville de 350 000 habitants n’est pas un exercice solitaire. Le maire devra pouvoir s’appuyer sur des adjoints dévoués, compétents et disponibles. Bref, c’est moins le nom de la tête de liste que la qualité de son équipe qui importe. Notre liste « Ensemble Autrement », qui regroupe notamment le Parti Radical de Gauche et le Mouvement Écologiste Indépendant, est la seule à avoir compris cela. Nous l’avons lancé, depuis juin 2004, justement parce que nous savons qu’il faut du temps pour former les futurs élus…

municipalesbann-5.jpg N-P : La campagne pour 2008 semble être lancée. N’est-ce pas trop tôt ? N’est-ce pas un reflet de la politique politicienne ? Responsabilité des médias ou des politiques ?

J-C P : Non, ce n’est pas top tôt. Si nous avons été les premiers à lancer une liste, c’est parce que nous considérions que l’état préoccupant dans lequel se trouvait notre ville nous imposait de commencer à travailler sans tarder. De plus, former les futurs élus et rétablir la confiance avec les citoyens demandent du temps.

N-P : Quels souvenirs gardez-vous de l’élection et de la campagne de 2001 ? Qu’est-ce qui a changé depuis ?

J-C P : J’ai été un de ceux qui ont mouillé leur chemise − et ils ne sont pas si nombreux ! − pour essayer de provoquer une alternance à Nice. Même si je n’ai pas souhaité figurer sur la liste Nice Plurielle, j’ai participé à la rédaction de son programme et aux indispensables distributions de tracts.

J’ai été évidemment très triste du résultat car nous aurions pu gagner. Je me rappelle des invraisemblables erreurs qui ont été faites…

Je me rappelle que le PS 06, après avoir exclu de la liste, en fanfare, un de ses conseillers généraux (impliqué dans une sombre affaire de fax diffamatoire), a été obligé de le réintégrer sur injonction du PS national… Nous n’avons pas dû faire beaucoup de voix sur ce coup !

Je me rappelle que nous étions plusieurs à avoir essayé, en vain, d’imposer un jeune et brillant français issu de l’immigration, qui habitait l’Ariane, en place éligible. Quel symbole cela aurait été ! Au final, il n’a même pas été mis sur la liste…

Je me rappelle tous ceux qui ont déployé des efforts considérables pour figurer sur la liste… et que l’on n’a plus vu une fois qu’ils avaient obtenu la place tant convoitée !

Surtout, je me rappelle – et je l’avais dénoncé, à l’époque, sur tous les tons ! − que la liste n’était pas assez ouverte (vers les autres formations politiques, le monde associatif et certaines personnalités politiques) et représentative (au niveau des professions exercées par les candidats).

Tout cela est d’autant plus dommage que la tête de liste s’était vraiment investie, le programme était bon… et les espoirs placés en nous, immenses !

Depuis, je suis globalement déçu par l’action des quatorze élus de Nice Plurielle. Chacun peut constater (en assistant au conseil municipal, en regardant Canal 40 ou en lisant la presse) qu’ils n’ont pas tous pris la mesure de leur mandat !

Nous avons également pris acte, lors des élections régionales de mars 2004 dans les Alpes-Maritimes, que le PS, associé au PCF et aux Verts, continuent de prétendre représenter toute la gauche et toute l’écologie. Il faut se rappeler qu’à l’époque, les deux seuls candidats dit « d’ouverture » avaient été placés… aux deux dernières places : tout un symbole !

Nous avons fini par comprendre que le PS, englué dans ses logiques de courant et ses querelles de personne, ne pourrait jamais présenter la liste de large rassemblement dont nous rêvons tous. Par contre, nous pensons que celui-ci pourrait venir d’une liste comme la nôtre où les candidats ne seront pas choisis selon leur étiquette mais en fonction de leur valeur personnelle.

peyrat-2.jpg N-P : Jacques Peyrat occupe la mairie depuis 10 ans. Que retenez vous de ces 10 ans ? Vous faites partie de ses opposants, malgré tout il y a dans chaque homme du bon. Pouvez-nous nous dire ce que vous retenez de positif de ces 10 ans de Jacques Peyrat ou nous citer une bonne décision qu’il a prise ?

J-C P : Je ne fais pas partie de ceux qui critiquent tout le temps. D’ailleurs, sur le site d’« Ensemble Autrement », nous signalons aussi les bonnes nouvelles. Je trouve notamment que Jacques PEYRAT a bien géré la dette de la ville. Pour être tout à fait franc, je ne suis pas sûr, pour autant, qu’il l’ait fait exprès ! Le fait que tous ses méga-projets (à l’exception du tramway) aient capoté doit, sans doute, y être pour quelque chose…

Pour le reste, je déplore son obsession pour les projets pharaoniques qui l’a conduit à sacrifier le quotidien des habitants. En outre, l’absence de transparence et de concertation a provoqué l’explosion des « affaires » et la multiplication des recours et des blocages administratifs.

N-P : Projetons nous dans deux ans. Sur quoi se gagnera cette élection ? Avez-vous déjà réfléchi à l’élément clé de votre programme ? Quelle serait la première décision que vous prendriez ?

J-C P : À mon sens, l’élection se gagnera sur la capacité des candidats à répondre au message du 21 avril 2002, c’est-à-dire à proposer une autre façon de faire de la Politique. C’est d’ailleurs l’élément clé de notre programme…

Nous posons, comme préalable, le respect d’une éthique politique, c’est-à-dire l’adoption, par les élus, du comportement qui leur permet de remplir au mieux leur rôle : non-cumul des mandats et limitation de leur renouvellement, refus de la professionnalisation des élus, rejet des consignes de vote, assiduité aux assemblées et aux commissions, etc.

Nous proposons, ensuite, une méthode qui s’appuie sur une citoyenneté active. Cela implique, en premier lieu, la transparence de l’action publique : tous les documents importants (délibérations, arrêtés, budgets, comptes administratifs, comptes-rendus des débats du conseil municipal, etc.) doivent être facilement accessibles par les citoyens, notamment par le biais du site web de la Ville. Cela nécessite, en second lieu, une véritable démocratie participative grâce à des conseils de quartiers ouverts à tous les habitants (et pas seulement à ceux qui ont la carte du parti en place !) et des procédures de concertation de type « débat public » (c’est-à-dire pilotées par une commission indépendante).

Une des premières choses à faire sera de choisir parmi les conseillers municipaux les plus compétents pour aller siéger au conseil communautaire de la Communauté d’agglomération Nice Côte d’Azur, qui n’a, pour l’instant, aucun élu d’opposition en son sein. À mon avis, rien que là-bas, il y aura de quoi faire…

N-P : Faut-il deux ans pour préparer une élection ? A quel stade êtes-vous : tractations pour former une liste, préparation d’un budget de campagne… ?

J-C P : Les bonnes campagnes commencent… le lendemain de l’élection !

Pour notre part, nous n’avons pas souhaité perdre notre temps à essayer d’obtenir des accords avec des gros appareils comme le PS, complètement accaparé par ses congrès et ses courants…

Nous nous sommes donc mis immédiatement au travail, comme peut en témoigner notre site web (https://nice2007.chez.tiscali.fr) qui contient notre charte constitutive, les grandes lignes de notre projet (qui sera bien évidemment affiné) et toutes nos contributions. Outre nos réunions de travail, nous organisons, chaque année, une réunion d’étape publique pour présenter le bilan de l’année écoulée et tracer les perspectives pour l’avenir (la prochaine aura lieu le mercredi 18 janvier 2006, à 20 h, à l’hôtel Splendid). Nous avons déjà distribué des milliers de tracts, envoyé 7 newsletters, fait circuler 4 pétitions…. Surtout, nous avons participé à tous les débats et enquêtes publics ; d’ailleurs, nos remarques et nos propositions ont souvent été reprises par les commissaires-enquêteurs ou les présidents de commission de débat public. Ainsi, avant même d’être élus, nous parvenons à défendre les intérêts des citoyens. Et ce n’est pas fini puisque nous avons prévu d’intensifier notre campagne à partir de janvier 2006…

N-P : Blogs, sites webs… Est-ce que la communication sur la toile sera un élément décisif notamment pour discuter et échanger avec les électeurs ?

J-C P : Internet nous permet de diffuser facilement et gratuitement nos idées… mais cela n’en fait pas, pour autant, un élément décisif. Il permet surtout de communiquer avec les relais d’opinion (comme les responsables associatifs) et les « électeurs rationnels » (c’est-à-dire ceux qui se renseignent et comparent les différentes propositions). Mais, pour toucher la grande majorité des citoyens, il faudra continuer à aller les rencontrer sur le terrain !

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