« Conformément à l’article 34 de ses statuts, l’Union pour un Mouvement Populaire a procédé ce jour à la suspension de Jacques PEYRAT, candidat dissident aux élections municipales de NICE.
En conséquence, il ne peut se prévaloir du soutien de l’UMP, ni procéder à l’utilisation du sigle « UMP » à l’occasion de la campagne pour les élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars prochains. »
Patrick DEVEDJAN
Secrétaire général de l’UMP
Réactions
Jacques Peyrat, Sénateur Maire de Nice et candidat dissident UMP
« J’ai été informé par la presse de la décision de l’UMP de prononcer ma suspension de l’Union pour un Mouvement Populaire suite à l’investiture donnée à Nice à Christian ESTROSI pour les élections municipales.
Je déplore profondément cette décision. Je la trouve injuste, comme j’ai trouvé injuste le fait que la Commission Nationale d’Investiture se soit prononcée en ma défaveur.
Ailleurs, les sortants UMP qui présentent un bon bilan sont reconduits. Pour quelles raisons à Nice, cette règle ne s’applique-t-elle pas ?
Or, mon bilan est excellent et est garant de la poursuite des projets qui sont le socle de mon programme. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai expliqué la légitimité de ma candidature aux membres de la commission nationale d’investiture de l’UMP, parti dont je suis un parlementaire sérieux et assidu, dont l’engagement a toujours été déterminé dans le soutien au Gouvernement.
J’insiste sur l’idée de bilan car il ne faudrait pas croire que ce bilan soit anodin. La Ville dont j’ai assumée la gestion se trouvait en 1995 dans une situation économique et financière très délicate. Dès ma première élection cette année là, j’ai entrepris de rattraper les retards : rembourser les nombreux emprunts qui plaçaient notre ville en situation de quasi banqueroute, lui redonner des capacités d’investissement sans pour autant augmenter l’imposition des ménages ou des entreprises tels furent mes objectifs…
Avec le recul, je suis fier du travail accompli avec mes colistiers et des équipements réalisés que les Niçoises et les Niçois utilisent chaque jour. Le tramway en est le meilleur exemple.
Fier aussi d’avoir réussi, franchissant le Var, à regrouper 24 communes dans un destin commun grâce à la Communauté d’Agglomération Nice Côte d’Azur.
Aujourd’hui, je dis qu’il est un peu trop facile de vouloir recueillir un héritage en oubliant à qui on le doit.
J’ajoute que j’ai toujours agi avec la même fidélité aux valeurs et idéaux politiques de la Droite et de la République qui m’ont guidé toute ma vie.
Accédant à l’honneur d’être Maire de Nice sans investiture en 1995, j’ai rejoint le Rassemblement pour la République en 1996 par cohérence avec mon engagement politique. J’ai été élu à l’Assemblée Nationale en 1997 et au Sénat en 1998 puis réélu à la mairie de Nice toujours avec le même engagement pour le parti auquel j’avais adhéré. C’est aussi sous le sigle UMP que j’ai fait campagne avec détermination pour son président devenu depuis notre Président de la République.
J’ai toujours été loyal envers le RPR et l’UMP participant aux travaux parlementaires tant à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat avec une volonté sans faille de défendre les projets du Gouvernement et les propositions de loi présentées par mes collègues parlementaires conformément aux valeurs qui inspirent les choix politiques majeurs de l’Union pour un Mouvement Populaire.
Je pensais que le travail accompli serait au moins reconnu. Ce n’est pas le cas.
Je suis donc particulièrement déçu par cette décision de me suspendre d’une formation politique que j’ai toujours servie avec sérieux et loyauté.
Je laisse juge les électeurs de cet épisode politicien que je ne peux que regretter.
Désormais mon seul parti c’est Nice. Comme je l’ai dit la seule investiture qui vaille est celle des Niçoises et des Niçois qui auront à se prononcer les 9 et 16 mars prochains.»
Patrick Mottard, candidat dissident socialiste, exclu du PS
« S’agissant de la suspension de Jacques Peyrat, je n’ai pas vocation à commenter une décision de l’UMP. Pour autant je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec ma propre
situation : l’UMP suspend quand le PS exclut. Le Parti Socialiste est donc le dernier
parti de France à exclure. Le socialiste que je demeure en fait le constat amer. Pour le
reste, rien ne change. Il y a longtemps que l’on sait que nous aurons deux primaires :
une à gauche et une à droite. Et ce sont les électeurs qui trancheront. »
Patrick Allemand, (Communiqué de Presse), candidat du PS
« Les scènes de ménage au sein de l’UMP n’intéressent pas la gauche, mais malheureusement elles intéressent les niçois. Car ce sont eux qui trinquent. Ce qui est choquant dans cette affaire c’est que les niçois sont les principales victimes de la guerre fratricide que se mènent le maire et le président du Conseil général.
Le département est bloqué parce que Christian ESTROSI, 3 jours par semaine à Paris ou dans les iles et 4 jours en campagne, ne le gère plus.
La ville de Nice aussi, parce que la guerre au sein du Conseil Municipal entre pro-ESTROSI et pro-PEYRAT paralyse toute l’action municipale.
Il y en a assez de voir les niçois pris en otage par une querelle d’ambitions personnelles. Je les appelle à sanctionner l’irresponsabilité de l’UMP et à tourner la page. C’est aussi pour en finir avec ces pratiques que Nice mérite de « changer d’ère ». »
Rudy Salles, député des Alpes Maritimes, Nouveau Centre, allié à Christian Estrosi, candidat UMP
« L’UMP a décidé d’investir Christian Estrosi pour les prochaines municipales de Nice qui s’est engagé à incarner l’alternance et le rassemblement de la majorité. Tout naturellement ce parti ne peut laisser un candidat dissident se prévaloir de son soutien. C’est la raison pour laquelle cette suspension, tout naturellement a été prononcée dans un souci de clarté et de transparence à l’égard des électeurs Niçois ».
Jean-Christophe Picard, candidat PRG de la liste « Nice arc-en-ciel » (MoDem, PRG
et MEI)
« Cynisme intolérable
Nous notons que l’UMP n’a suspendu Jacques Peyrat ni pour avoir accumulé les
dérapages verbaux nauséabonds, ni pour avoir laissé la ville s’embourber dans
les « affaires », ni pour avoir déclaré avant l’élection présidentielle qu’il
voterait sans sourciller pour le candidat FN en cas de duel Le Pen/Royal au
second tour.
Non, l’UMP le suspend uniquement parce qu’il n’a pas voulu laisser sa place au
chouchou de Nicolas Sarkozy en échange d’un nouveau mandat de sénateur
et de la présidence de la commission des affaires étrangères du Sénat !
Ce cynisme est d’autant plus intolérable qu’il porte sur des mandats électifs. Il
est à redouter que ce type d’agissement jette un peu plus le discrédit
sur les partis.
Décidemment, notre liste « Nice arc-en-ciel » a bien raison de vouloir changer
les pratiques politiques ! »
Gael Nofri, Candidat divers-Droite IIème Canton de Nice et soutien de Jacques Peyrat
La suspension de Jacques PEYRAT de l’UMP n’est pas une surprise. En effet on parle ici d’un parti qui, bien que prétendant incarner l’ouverture, la diversité, la démocratie et le pluralisme, impose en réalité un véritable dictat. Bien sur les caciques parisiens de ce parti ne peuvent imaginer cinq minutes que leur bon-vouloir ne correspond pas tout à fait aux attentes de la population locale.
Jacques PEYRAT est pour Nice et les Niçois le meilleur candidat qui soit car il est le seul à avoir une vision concrète, durable et moderne de la ville et de son territoire. Son action nous l’a prouvé, je suis sur que son programme témoignera lui aussi de cette vision modernisatrice….
Pour toutes ces raisons, on ne peut pas imaginer que le retrait d’une étiquette est d’une importance quelconque sur le sort de l’action municipale. Candidat du rassemblement et candidat de la défense des intérêts de la Ville et des Azuréens, Jacques PEYRAT sera le candidat de la seule étiquette qui compte : Nice.
