L’Allemagne est aujourd’hui saluée, de ce côté du Rhin, comme un modèle de réussite : même s’il a subi de plein fouet la crise de 2008, le pays a bientôt renoué avec une croissance soutenue et bénéficie d’une balance commerciale très excédentaire et d’un taux de chômage contenu.
Un recent ouvrage°, qui offre sur notre voisin une perspective fouillée et sur le long terme – depuis la création de la RFA en 1949 –, analyse notamment la décennie 2000, qui fut celle d’une divergence entre la France et l’Allemagne, à la suite des réformes de M. Schröder puis de Mme Merkel.
Alors, l’Allemagne constitue-t-elle pour autant un modèle ? Au-delà des différences structurelles qui interdisent d’appliquer des “recettes” toutes faites, une vision balancée ces deux pays s’impose .
Ainsi, l’Allemagne a aussi des faiblesses réelles (sa pyramide des âges, des difficultés à intégrer les étrangers, et parfois la tentation d’un repli sur soi qui séduit une partie de la population), tandis que la France dispose d’atouts majeurs (sa vigueur démographique, sa défense, sa stature internationale).
Ne faut-il penser que la différence actuelle entre l’Allemagne et la France vient du fait de la profonde réflexion allemande en terme de stratégie à moyen terme ?
Et que vers 2050 , la population française rejoinant la population allemande, n’y aura-t-il pas le risque principal d’avoir un partenaire allemand affaibli et soutenu principalement par le solde migratoire ?
