La communication de la direction de l’UMP locale de la candidature de la sénatrice Dominique Estrosi Sassone et du maire de Carros Charles Scibetta comme candidats dans le canton Nice III pour les élections départementale du 22 et 29 mars a provoqué des commentaires acides de la part de quelques rivaux qui n’ont pas manqué de souligner la caractère hétérogène de ce couple électoral.
La première a s’être exprimée est Marie-Christine Arnautu, qui a tout récemment assumé la charge de responsable départemental du FN et qui ne cache pas ses ambitions en terme de résultat électoral : « Outre le fait surprenant que Dominique Estrosi s’était engagée à ne plus briguer d’autre mandat, il est piquant de constater que le choix de son acolyte s’est porté sur quelqu’un qui fut membre du Parti Communiste pendant 30 ans. Un électeur averti en vaut deux et nul doute qu’ils sauront dire stop aux magouilles électorales en apportant massivement leurs suffrages au binôme FN/RBM du canton de Carros : Michel Thooris et Audrey Brondolin. »
Olivier Bettati ( Mon parti est Nice, conseiller général sortant) lui aussi ne perd pas l’occasion de critiquer Christian Estrosi au quelle l’oppose aussi une prétendue aide en sous-mai à Marc Daunis, sénateur maire de Valbonne qui l’a dépassé de trois voix lors de la dernière élection sénatoriale: : « Après avoir fait discrètement élire un sénateur socialiste en septembre Monsieur Estrosi a investi, dans le canton Nice 3, en binôme avec son ex-épouse, Dominique Estrosi-Sassone ,un élu qui fut jusqu’à très peu un membre du Parti Communiste. Cette attitude en dit long sur la force des convictions de Monsieur Estrosi« .
En fait, si on y regarde bien, il y a une logique en tous ça.
D’abord, l’UMP cherche dans cette élection un « carton plein » qui pourra peser à l’occasion des élections régionales : Qui sera le candidat UMP à la présidence d’un conseil régional jugé prenable face à un candidat de gauche qui pourrait être le niçois Patrick Allemand ?
Alors, si celui-ci est l’objectif, pourquoi renoncer à la possibilité de réunir le nouveau maire de Carros, fort d’une popularité récente et donc encore vive, et la puissante néo-sénatrice Dominique Estrosi -Sassone, conseillère sortante et bien implantée dans la partie niçoise de ce nouveau canton élargi ?
Charles Scibetta était homme de gauche comme l’accusent ses détracteurs ? Oui, et il l’a été certainement, peut-être même son coeur bat-il encore à gauche mais en tout cas son positionnement politique est, depuis son élection (pour laquelle il aurait reçu un coup de pouce des électeurs dits de droite), dans la majorité au Conseil Métropolitain dont il est, certainement pas par hasard, un des vice-présidents. D’ailleurs, lui même s’était déclaré il y a quelques temps, qu’en cas de candidature, il serait « indépendant inscrit dans la majorité départementale ».
Comme on dit dans ces cas, il y a des signes qui ne trompent pas…
A Dominique Estrosi-Sassone on reproche de se présenter comme candidate au Conseil Général (où elle siège déjà) après avoir démissionné, ou annoncé de le faire après son élection au Sénat, étant élue au Conseil Municipal de Nice
De plus, avec la perspective de devoir démissionner d’une des trois charges pour dépassement du nombre de mandats. Pourquoi se présenter pour, après avoir été élue, devoir démissionner ? Elle l’avait déjà fait au Conseil régional après avoir été tête de liste dans les Alpes-maritimes lors de la mandature qui va se terminer fin 2015 ?
Donc, une fois l’objectif de l’élection atteint, elle démissionnera donc d’une de ses fonctions électives, quasi certainement de cette même assemblée départementale (si nécessaire, une réclamation pour irrégularité fera gagner quelques mois de temps ).
Les gens n’apprécient pas, ou plus, ces petits jeux, certes conformes aux lois et aux règlements mais parfois un peu limite par rapport à l’éthique ?
Et bien tant pis…
Tant pis pour eux !
