Une pièce en trois actes qui passe de la Comédie au vaudeville. Adrien , un bourgeois aisé de 45 ans , originaire du midi , s’ennuie profondément et décide de reprendre la médecine qu’il a étudiée autrefois mais jamais pratiquée.
Il n’est pas inimaginable que Jules Romain s’en soit inspiré pour son fameux Knock , ce médecin débarqué dans une petite ville et qui déclare toute la population malade . Une fois la situation posée , les préoccupations des autres protagonistes sont toutes autres .Une épouse légitime, Madeleine, en manque d’amour qui n’est pas insensible aux avances de l’ami de la famille, Gaston .
L’apprenti médecin,irrésistible, misogyne ce qu’il faut, qui a recruté du personnel pour son activité, tombe amoureux d’une ancienne couturière , d’où le titre « Une petite main qui se place » .Tout est perturbé dans la maisonnée de la cuisinière au détective déguisé en valet de chambre .
Guitry se régale dans son domaine préféré , le couple , la fidélité au cours d’une floraison de jeux de mots ,de quiproquos et de contre emplois de vocabulaire que mettent en valeur une brochette de comédiennes et comédiens qui prennent à bras le corps et avec quelle énergie cette histoire pleine de verve et d’inattendus .
Ecrite 20 ans après sa première pièce , l’auteur est au coeur des années folles . Des interprètes qui jouent très naturel sont servis par un décor , des costumes et de la musique très Charleston . Guitry tricote une happy end dont la philosophie générale pourrait être : « Je ne suis pas l’ennemi du mariage mais des mauvais mariages qui font du mal à l’amour . » car la tendresse et les sentiments ne sont pas exempts de cette oeuvre subtile , désuète et moderne à la fois .
Avec Angélina Laine , Léa Libron, Anthéa Sogno , la Directrice du Théâtre des Muses qui nous gratifie chaque année d’un Guitry ,l’un de ses auteurs préférés,Thibault Aragon, Olivier Broussard , Christian Guérin et Albert Braquetti dans une mise en scène de Peter Bateson qui l’a créé au Théâtre Athéna à Nice .
Roland Haugade
