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4 mai 2024

« Economie sociale et solidaire et économie traditionnelle : ensemble pour le développement économique

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L’ESS c’est aujourd’hui plus de 10 % de l’emploi français (13 % en PACA). Mais les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont souvent perçues comme de petites structures à l’impact discutable.


Pourtant, en se regroupant ou en mutualisant leurs services, elles deviennent des forces économiques qui n’ont rien à envier aux entreprises classiques.

Côté entreprises, la prise de conscience des enjeux environnementaux, la pression des clients et des actionnaires, la quête de sens et d’éthique dans les affaires, amènent les dirigeants a se rapprocher d’acteurs de l’ESS.

Par ailleurs de plus en plus d’entrepreneurs de l’économie traditionnelle souhaitent créer et pérenniser des activités économiques tout en ayant un fort impact social, développant ainsi une nouvelle citoyenneté économique.

Enfin l’économie solidaire et les entrepreneurs sociaux souhaitent aujourd’hui se familiariser avec les process de l’entreprise classique, afin de professionnaliser leur gestion et s’ouvrir de nouveaux gisements de croissance pour étendre leur utilité sociale.

L’Economie sociale et solidaire et l’économie traditionnelle souffrent d’une méconnaissance de part et d’autre.

Nous avons demandé à Jérôme Vandamme (chef du cabinet du président de UPE06 ) et Denis Philippe, président de la Chambre Régionale de l’ESS PACA* d’aller plus loin dans la réflexion et d’échanger entre-eux..

Jérôme Vandamme: Comment faire un levier transversal,aussi bien en terme de développement économique, que dans les différentes politiques d’une collectivité ?

Denis Philippe : ESS est perçue comme une économie « sous perfusion » chez nombre d’élus ou d’acteurs de l’économie classique. Elle a été souvent réduite à sa dimension de « réparation sociale », principalement orienté vers l’offre de services à la personne et la réponse directe aux besoins sociaux des populations bénéficiaires.

Jérôme Vandamme : L’ESS est, de fait, le plus souvent définie en opposition à la « vraie » économie – l’économie classique – qui, en substance, serait la seule véritablement légitime …

Denis Philippe: La loi cadre sur l’Économie sociale et solidaire adoptée en juillet 2014 a notamment permis de définir le périmétre de l’Économie sociale et solidaire et de lui donner une définition légale.

Jérôme Vandamme: L’ESS est aujourd’hui en phase de mutation.

Denis Philippe: Une des difficultés majeure à laquelle doit faire face l’Economie Sociale et Solidaire aujourd’hui afin de se développer et de se structurer, aussi bien au niveau des acteurs qui constituent l’ESS qu’auprès des institutions politiques, réside dans la vision du rôle qu’elle doit jouer dans la société.

Contrairement à une vision restrictive qui la limitait dans un rôle strictement palliatif ou transitoire, elle s’affirme de plus en plus comme une économie alternative avec des objectifs propres, des spécificités, et un rôle dans les rapports socio-économiques structurant la société.

Jérôme Vandamme: Comment initier un véritable changement d’échelle de l’ESS

Denis Philippe:Suite à la crise économique de 2007, une nouvelle vague d’initiatives ont été entreprises afin de créer des emplois pour les personnes victimes du chômage de masse, à travers le microcrédit ou les coopératives d’activités et d’emploi.

C’est aux États-Unis dans les années 1990 que l’entrepreneuriat social est apparu pour la première fois. Les pionniers dans sa conception et sa mise en oeuvre étaient issus des milieux aisés de la société américaine tels que la Harvard Business School, les entreprises à but lucratif et les fondations.

Leur but premier était de soutenir les acteurs qui étaient engagés au quotidien pour lutter contre une multitude de problèmes sociaux. Au sens large, l’entrepreneuriat social désigne « des activités économiques marchandes mises au service d’un but social » . Il fait appel aux méthodes de l’économie classique du capital risque mais se concentre davantage sur le retour social sur investissement.

Ainsi, tout en étant orientés vers la logique de marché, les profits qui se dégagent des recettes commerciales sont réalloués vers le développement de projets sociaux.

Jérôme Vandamme: : Quelles définitions de l’innovation sociale ?*

Denis Philippe L’innovation sociale construit des réponses à des besoins non couverts par les acteurs publics et le marché, elle invente des nouvelles formes d’organisation au sein des entreprises et des territoires pour répondre aux nombreuses problématiques de notre époque : la mobilité, l’aménagement et l’attractivité des territoires, l’emploi, le vieillissement.

Jérôme Vandamme: L’ESS est une magnifique opportunité d’allier efficacité économique, projet social et projet de territoire…

Denis Philippe: N’opposons pas ESS et économie traditionnelle, cultivons nos complémentarités et organisations des alliances stratégiques.

C’est à ces conditions que l’économie pourra devenir ce que Charles Gide espérait qu’elle devint dès 1900 quand il définissait l’économie sociale comme « les rapports que les hommes forment entre eux en vue de s’assurer une vie plus facile, un lendemain plus certain, une justice plus bienveillante et plus haute que celle qui porte pour tout emblème les balances du marchand. C’est finalement l’effort pour perfectionner l’art de vivre en société » .

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