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5 mai 2024

Pigeons : Je t’aime, moi non plus

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pigeons2.jpg Colombin, biset, ou tout simplement estropié, le pigeon des villes ne laisse personne indifférent. Tantôt adulé ou tout simplement aimé par ceux qui l’élèvent ou le nourrissent, il fait aussi l’objet des critiques les plus acerbes de ses détracteurs. « Un jour, je ne sais pas ce que je ferai à ces pigeons, lance José Manuel Crespo, locataire de la rue Beaumont. Je crois que je pourrai leur tordre le cou ».

Depuis, son arrivée dans le quartier de Riquier il y a deux mois, José Manuel Crespo fait les frais d’une voisine en mal d’amour. Une situation qui n’aurait pas posé problème si elle n’avait pas décidé de prendre une trentaine de tourterelles turques sous son aile. « Chaque matin, elle sort dans son petit jardin bétonné, explique le voisin désoeuvré, et verse l’équivalent d’une assiette sur le sol. A ce moment là, c’est l’invasion ». Résultat, le jeune espagnol ne peut plus étendre son linge sans qu’il soit plein de fientes. Et d’ajouter : « Je ne laisse plus non plus de plante sur mon balcon, les pigeons arrachent tout. »

Extermination

Des plaintes de ce genre, la Mairie en reçoit régulièrement. Sans compter les monuments souillés qu’elle doit nettoyer. Alors pour jouer les M. Propre , une équipe de six personnes sillonne les rues de la ville pour appâter les pigeons, explique Muriel Leroux responsable de la lutte anti-vectorielle à Nice. « Après, on envoie une société qui se charge de les capturer et de les euthanasier, » ajoute t-elle.

Même si pour la responsable, l’opération peut paraître cruelle, elle reste tout de même la plus efficace. Quant à ceux qui prônerait l’implantation de faucons pèlerins sur le modèle exploité à New York, Muriel Leroux répond : « Il faudrait des avenues plus larges, et plus grandes, et puis ça ne ferait que déplacer le problème sur d’autres quartiers ».

Pour le docteur Moussu, vétérinaire et président de la ligue pour la protection des oiseaux, « en exterminant ces oiseaux, la Mairie de Nice gaspille l’argent du contribuable et pose un problème d’ordre éthique. »

Convaincu de l’inefficacité des méthodes employées par la Mairie, il explique : « les pigeons ont comme une calculatrice dans la tête, ils savent combien peuvent vivre sur un territoire donné. Ils évaluent les critères de survie et lorsqu’ils sont trop nombreux, ils chassent leur congénères. Aussi, deux catégories de pigeons coexistent : les sédentaires et les voyageurs, les plus nombreux ». Alors quand un groupe de sédentaires est exterminé, en l’espace d’une journée, les nomades prennent leur place.

Au final, il reste le pigeonnier qui permet de contrôler les pontes (6 à 8 par an), les picots sur les monuments, ou encore la sensibilisation des nourrisseurs, pouvant entretenir des centaines d’oiseaux.

Pourtant, même si les risques de transmission de grippe aviaire sont quasi inexistants, la forte exposition à l’animal peut être dangereuse et peut nécessiter de lourds traitements dans les cas extrêmes. Alors en attendant la solution miracle, mieux vaut lâcher prise et prévenir les nourrisseurs qu’offrir de quoi manger aux pigeons est passible d’une amende allant jusqu’à 450 euros.

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