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4 mai 2024

Les coulisses des urgences de Saint-Roch.

facade-st-roch.jpg Lumineuse façade XIX, cour intérieure cosy, plantes tropicales et silence monacal… Le premier étage de l’hôpital Saint-Roch affiche un décor fait de quiétude. Quelques rares malades viennent nourrir les poissons rouges dans le joli bassin au centre. Une nouvelle cafétéria propose des friandises aux visiteurs.
Le revers de la médaille est au sous-sol. L’annexe de l’hôpital, de construction récente, a été entièrement dédiée au SAMU dès 1994. Pas question de s’attarder sur le décor. La vaste place est témoin de l’incessant flux de véhicules du SAMU, des pompiers et des brancards, allant et venant au rythme des accidentés.

En juin, les urgences de Saint-Roch ont reçu près de 20 000 appels, elles en ont traité environ 16 000 et sont intervenus à 589 reprises. Cet été, pas de surcharge particulière, grâce, notamment, à la création d’une équipe mobile de gérontologie. Son rôle – désengorger les urgences, en envoyant à domicile des personnes âgées du personnel soignant et une assistante sociale. Autre façon de désencombrer les urgences, la création d’une « Maison Médicale » qui accueille les patients après la fermeture des cabinets de médecine générale. « Nice est une ville particulière. Les étés ont toujours été chauds. Même en 2003, on a souffert mais on s’est adaptés rapidement », insiste Viviane Pons-Bertaina, cadre supérieur de santé et ancienne infirmière. De fait, l’été 2006 s’est déroulé sans embûche.

couloirs-urgences.jpg En dix ans, Saint-Roch a accompli un travail de Titan. «En 1995, à Noël, en 96 et 97, on avait de nombreuses plaintes concernant la qualité de l’accueil, l’engorgement… Aujourd’hui, plus rien ! », affirme Monsieur le Maire de Nice, en visite de bienséance, lundi, aux Urgences. « On peut toujours faire mieux », nuance le directeur général du CHU de Nice, Jean-Jacques Romatet. Jacques Peyrat était venu « tirer un bilan », saluer le courage des urgentistes et booster les troupes, malgré un été, de toute évidence, positif. « Il ne faut pas s’endormir sur un ronronnement tranquille et heureux à une heure du durcissement de la situation », avertissait-il la direction.

Le service des urgences a été restructuré en 2000 pour améliorer la qualité de ses soins aux usagers. Patatras ! Un incendie ravage, deux mois en arrière, la moitié de l’édifice. Depuis, le personnel s’est résilié à une entrée unique et un manque permanent de place. « C’est problématique », confie Viviane Pons-Bertaina. « Mais on s’est serrés… ».

Le service est divisé en trois pôles : médecine, chirurgie et déchoquage, agrémentés d’un espace spécifique pour les détenus et d’une cellule dédiée aux patients atteints de pathologies psychiques. Les locaux sont comme en attente de déménagement au Pasteur II, le nouvel hôpital de 655 lits. Peu de place, pas de climatisation, un manque de personnel et, en prime, une légère odeur d’urine dans les couloirs. cour-urgences-1.jpg L’équipe médicale s’efforce, de son mieux, à traiter en urgence les 260 entrées journalières. Le temps d’attente est de 2 à 4 heures pour une dizaine de personnel soignant disponible. « Il s’agit d’un temps d’attente incompressible, entre la prise en charge, les analyses, le scanner», assure la directrice de l’établissement, Mme Santori-Le Vaillant. « Mais, c’est plus un problème de desiderata. Pour nos recrutements, on dépense sans compter ».

Les Urgences se heurtent, fatalement, à une pénurie de personnel. « C’est un métier difficile. L’envie y est mais, c’est très éprouvant. Beaucoup de jeunes recrues abandonnent. C’est pourquoi, il faut faire reconnaître les urgences comme une vraie spécialité, comme en Angleterre», s’insurge Patrick Baque, maître de conférences au CHU de Nice.
Plus les urgentistes se font rares, plus l’inquiétude d’un nouveau carnage caniculaire se profile à l’horizon de 2007. Monsieur le Maire est formel : « Je suis persuadé que nous sommes rentrés dans un cycle de changement climatique dont on ne connaît pas les conséquences exactes. J’ai peur que dans le futur il fasse de plus en plus chaud pour une durée de plus en plus longue ». Voilà qui devrait donner envie aux futurs médecins de devenir urgentiste…

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