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6 mai 2024

Le sport offre un bel après-midi aux déficients mentaux

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Au Musée national du Sport et dans les coulisses de l’Allianz Riviera, hier après-midi, 57 personnes souffrant d’un handicap mental ont pu faire le tour des infrastructures. Une initiative conduite par la ville de Nice, en lien avec l’ADAPEI-AM, l’association départementale qui regroupe ces souffrants. Au programme : des animations, de la culture générale et une idole de l’OGC Nice.


Les 57 chanceux du jour sont répartis en plusieurs groupes, en compagnie de la quinzaine d’accompagnateurs à leurs côtés. Dans la partie « Olympisme », Flora Gervais, une des deux guides, montre des médailles aux visiteurs. Elle leur fait toucher, leur donne et les incite à regarder les inscriptions. Certains sont surpris par leur poids, sans que cela n’empêche un déficient mental de conserver une breloque autour du cou une fois les autres rendues. « Hé, champion ! Il faut me la rendre » lui lance tendrement Flora. Chargée de la médiation culturelle au Musée, elle pousse chacun à participer pendant la visite. « Il faut trouver des parades pour qu’ils comprennent, et le tactile est très efficace » explique-t-elle, et cela afin de « leur faire découvrir des sports qu’ils ne connaissent pas ».

Le visiteur se mue donc en acteur. Illustration avec un groupe regroupé en cercle dans la pièce voisine. Un handicapé mental gravit un des cols du Tour de France grâce à un vélo qui fait office de simulateur. Et aussitôt la selle du deux-roues délaissée – « c’est trop dur » entend-on-, la place est à nouveau occupée. La pratique, maître-mot de la journée. La collègue de Flora chuchote dans l’oreille d’un supporteur de l’équipe de football d’Espagne, comme le montre son maillot. Quelques instants après, il se met à mimer un nageur, et les amis doivent deviner le sport pratiqué, du golf au tennis en passant par la course à pied. Les deux guides félicitent en enchaînant les « Bien joué ! » ou encourage si quelqu’un est trop timide pour se mettre en scène. « Allez, on le fait ensemble » déclare-t-elle avec un sourire constamment présent.

L’Allianz Riviera, ses coulisses et ses « surprises »

Les accompagnateurs participent volontiers aux jeux, comme un duel à l’escrime ou une partie de baby-foot géant, sans oublier de ramener les retardataires à l’heure de se rendre au stade du club de l’OGC Nice. Adjointe au Maire de Nice déléguée à la lutte contre les discriminations, Maty Diouf fait part de son émotion en observant ces déficients mentaux. Elle ressent « beaucoup d’émerveillement. On apprend tout d’eux, ils ne trichent pas » confie-t-elle en serrant la main amicale qu’un garçon lui offre. Cette visite est « l’opportunité pour eux de découvrir et de s’approprier ces lieux, surtout que la majorité a une passion pour le sport » détaille Maty Diouf.

Si le choix du Musée national du Sport paraît de facto logique, que dire de celui de l’Allianz Riviera ? Les privilégiés pénètrent par l’entrée officielle des joueurs lors des matchs, découvrent la salle de conférence de presse où on leur expose son rôle ou les structures de l’enceinte sportive. Pas un bruit, pas un mot, tous sont attentifs. A moins qu’ils n’attendaient tous de se diriger vers les vestiaires : à peine l’annonce faite, un handicapé se lève d’un bond, impatient : « oh oui, allez ! ».

Et après une photo collective devant la porte des lieux, ils regardent les maillots, la salle d’échauffement ou les fauteuils sur lesquels les Digard, Hassen et autres Amavi s’assoient. Adjoint du Maire délégué aux événements sportifs, José Cobos prend le temps de discuter avec tout le monde. L’une des figures emblématiques du club conserve une côte de popularité intacte, des hourras le saluent. Lui aussi constate et ressent de l’émotion. « C’est un honneur pour moi d’être parmi vous » leur lance-t-il avant que les applaudissements ne pleuvent.

Pour finir cette journée, les 57 participants vont pouvoir ramener un poster de l’équipe locale de la saison précédente dédicacé par José Cobos et Christophe Meslin, ancien aiglon venu pour l’occasion. C’est tout sourire qu’ils repartent tous, après une dernière photo avec leurs idoles niçoises.

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