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27 avril 2024

La tension ne désemplit pas à l’Ariane

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arton1329.jpg Ce serait parti d’une broutille. D’un différent financier de l’ordre de quinze euros. Une barrette de shit, vendue par un Maghrébin à un Tchétchène. Jusque-là, rien de véritablement répréhensible. Oui, mais voilà, la drogue en question était de mauvaise qualité. Vexé par cet affront, le jeune homme a souhaité se venger.
Samedi dernier, quatre Maghrébins sont attaqués à l’arme blanche par un petit groupe de Tchétchènes. L’un des assaillis, sérieusement touché, en gardera des séquelles. La riposte ne se fait pas attendre. Le soir même, plusieurs véhicules appartenant à la communauté tchétchènes sont brûlés.
Après ces incendies volontaires, la tension retombe quelque peu. Les forces de police font le nécessaire pour. Les effectifs de fonctionnaires en faction sont augmentés et épaulés par la BAC. Les forces de l’ordre en profitent pour pratiquer des saisis chez les différents protagonistes. Armes blanches en tout genre y sont retrouvées.

Mais ce calme apparent reste éphémère, fragile. Lundi, un jeune tchétchène reçoit un coup de cutter en plein visage. Il n’en fallait pas plus pour déclencher de nouveaux affrontements. Le lendemain, la réponse ne tarde pas. Des jeunes encagoulés tirent, à proximité d’une école, sur un jeune en scooter. « En pleine rue, pendant la journée», témoigne un habitant. On frise le drame. Les images de guérilla urbaine de juin 2005, dans le cœur de Perpignan reviennent en mémoire. Les affrontements entre les communautés gitanes et maghrébines, dans le quartier Saint-Jacques, avaient couté la vie à deux personnes.
Aujourd’hui (mercredi) encore, la tension était bien visible.
Sur les coups de midi, une dispute éclate. Une mère de famille reproche à « un jeune noir » d’avoir giflé son fils. De nombreuses personnes affluent, la police est obligée d’intervenir.
Outre cette malheureuse histoire de stupéfiant, comment les deux communautés en sont arrivées à tant de violence ? Une jeune habitante du 150 boulevard de l’Ariane tente d’expliquer les heurts : « les tchétchènes aiment provoquer. Ils ne cessent de nous dévisager. Même quand on est avec nos frères, ils nous matent. Ils n’ont pas de respect ».
Pourtant, les deux communautés sont musulmanes et partagent certaines traditions. « Dans notre tour, pendant le Ramadan, on partageait des repas » reprend la jeune femme. « Certains ont fêté l’Aïd ensemble. Mais, en ce moment il n’y a plus de mélange ».
Pour Sonia, un agent municipale qui a grandi à l’Ariane, l’origine du conflit ne fait aucun doute : « depuis deux ans qu’ils sont arrivés en masse, les Tchétchènes provoquent. Il existait pas mal de tension avant cette semaine. En même temps quoi de plus normal quand l’OPAM place trente familles dans la même Tour ».
Pourtant, du côté de l’office public on réfute cette thèse. « On est impuissant. Déjà il n’y a pas assez de logements sociaux et en plus quand les jeunes dégradent l’habitat, on n’a aucun recours. On ne peut pas toucher au porte-monnaie, ni obliger à réparer les dégâts ». Mais le fonctionnaire soulève un autre problème : « on a placé une cinquantaine de familles réfugiées politiques, mais on ne compte même plus le nombre de squatteurs ». Avant de pointer du doigt, « la droite comme la gauche qui ont laissé pourrir la situation ».

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