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2 mai 2024

Jeux Paralympiques à Nice : « Les gens voient d’abord le handicap, pas le sportif »

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jpg_maisatti.jpgIls sont tous formels. Sportifs, entraîneurs, politiques, une fois n’est pas coutume, devant la même question, tous répondaient la même chose. Non, en France, les Jeux Paralympiques ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Oui, les choses doivent changer. Mais comment ?

Pour Jo Maïsetti, l’entraîneur de Clavel Kayitare, il n’y a qu’une solution. « Les Jeux Paralympiques sont un premier pas. Mais il faut aller plus loin, rassembler tous les sportifs, mêler nos athlètes au monde des valides. » Jo Maïsetti est connu dans le monde du sport pour avoir entraîné le relais 4X100 mètres qui a remporté une médaille de bronze aux JO de Séoul. Clavel Kayitare est le premier sportif handicapé dont il s’occupe, et il assure « qu’il n’y a absolument aucune différence. J’ai moi-même été surpris, mais ces athlètes de haut niveau sont absolument identiques à tous mes autres sportifs. »

« Les voir s’entraîner, ça fait relativiser… »

Jo rêve de Jeux qui rassembleraient tous les sportifs. Et après tout, c’est là leur vocation première. « Mais je reconnais que le bât blesse au niveau des infrastructures. Pourtant, si les fédérations faisaient un effort, elles auraient tout à y gagner. Je pense notamment à l’athlétisme, qui serait ravie de récupérer des licenciés en handisport… »

jpg_Capturer-2.jpgUne idée partagée par Manuela Montebrun, la championne française de lancer de marteau. « On a de la chance en athlétisme. Des épreuves handisports sont toujours mises en place lors des championnats. Ça nous permet de nous côtoyer et c’est très positif. Les voir s’entraîner me fait toujours relativiser. Ils ont un courage supérieur au notre, et ça aide à remettre les pieds sur terre quand on décolle. »
Manuela reconnaît des rapprochements entre les deux mondes. « Cette année, les Paralympiques reçoivent les mêmes prix que nous. C’est un grand pas, une reconnaissance. Mais il reste des efforts à faire, notamment au niveau des catégories. Aux Jeux Paralympiques, il y a par exemple quinze 100 mètres différents, donc c’est vrai que si on résume en terme de statistiques, c’est plus facile de gagner. »

« Regardez, un handicapé qui fait du sport ! »

Mais pour Keita Nantenin et Aladji Ba, spécialistes du 100 mètres, habitués des podiums et mal voyants, tout n’est pas aussi simple. « Avant tout, il faut que les médias, les spectateurs, les politiques, et même les sportifs, nous considèrent autrement que comme des handicapés », explique patiemment Keita. « Les gens voient d’abord le handicap. Regardez, un handicapé qui fait du sport, c’est bien ! Ce n’est pas ça… »

jpg_ala.jpgAladji Ba regrette les réactions des médias. « Les petits médias pensent à nous, mais les nationaux nous oublient. Soit ils n’en ont pas conscience, soit ils fonctionnent à l’audimat. Et c’est vraiment dommage, parce que c’est un cercle vicieux. Si on ne parle pas de nous, l’audimat ne suivra pas. » Keita confirme : « il faut se lever à 3h du matin pour suivre un résumé sportif de 3 min. Dans ces conditions, c’est difficile de changer les mentalités. » Aladji conclut : « Il faut nous laisser une chance, avant de décider si le handisport vaut, ou non, le coup… »

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