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2 mai 2024

Cloches et clochers: le Monastère de Saorge

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Comparé à d’autres monastères ou abbayes, celui de Saorge est plutôt récent. Ce village, un des verrous de la vallée de la Roya est une place forte des Savoie. Saorge contrôle la route du sel entre Nice et le Piémont. Le couvent des Franciscain est fondé en 1633.

La commune de Saorge, six ans plus tard, met à leur disposition la chapelle saint Bernard et leur cède un terrain pour y bâtir un couvent. La construction et l’aménagement de l’église s’achèvent à la fin du XVII° siècle.

Le cloître et l’église sont décorés entre 1760 et 1762 par Caldéroni un artiste réputé de cette période. Ce monastère est avec celui de Cimiez un parfait exemple de l’architecture Baroque dans notre région. Le cloître est une vie de saint François avec 25 fresques peintes au XVIII° siècle. L’église dédiée à Notre Dame des Miracles est du XVII° siècle.

On aura certainement remarqué les cadrans solaires de 1760 avec leurs signes zodiacaux. Le jardin avec son potager et son verger en étage est une autre curiosité de ce monastère. Les moines cultivaient à flanc de montagne, profitant d’une bonne exposition et d’un microclimat favorisé par un coude de la Roya. En 1794 les Français ayant envahi le Comté de Nice, soit disant pour y apporter la liberté, chassent les moines de Saorge. Ils ne reviennent qu’en 1824.

Entre temps les bâtiments furent affectés à l’hospice communal. Saorge redevient française en 1860 et subira donc les lois anticléricales de la III° république. Les Franciscains sont chassés et le monastère devient une colonie de vacances. Avec la seconde guerre mondiale les Italiens s’en servent de casernement et sont remplacés par les Allemands après la capitulation italienne.

Le monastère avait été classé en 1917, cinquante ans plus tard l’Etat le rachète, les Franciscains reviennent en 1969 et après une vingtaine d’années le quittent définitivement.

Le monastère de Saorge est aujourd’hui une résidence d’artistes, une sorte de villa Médicis où écrivains, poètes et musiciens viennent, dans ce cadre préservé des trépidations du monde, étudier, réfléchir, écrire et composer.

L’ancienne clôture monacale est d’ailleurs interdite aux visiteurs, préservant ainsi le calme et le recueillement des artistes pensionnaires. On n’oubliera pas le clocher roman de la madone Del Poggio, se dressant à l’extrémité de Saorge, vigie sur cette ancienne route du sel.

Thierry Jan

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