Le problème est d’une ampleur sans précédent dans notre époque contemporaine grâce aux systèmes de mobilité et aux technologies de l’information qui permettent une amplification grandissante avec un impact psychologique important sur les populations (et surtout sur les catégories les plus faibles intellectuellement et plus fragiles sociologiquement).
Alors il faut demander aux hommes politiques et aux décideurs de toute catégorie confondue ( les opinion-makers) de faire preuve d’intelligence et de morale et de regarder ce problème « de haut et de loin » pour qu’il ne devienne pas sa caricature: un « gâteau électoral qui se découpe en tranches et s’appréhende comme tel ».
Les migrations existent depuis la naissance du monde et sont à l’origine des configurations successives des populations résidentes.
Pour l’histoire on veut juste rappeler que les Etats-Unis sont un pays qui est née par l’immigration .
L’Italie, dont on va bientôt célébrer le 150ème anniversaire de son Unité, a connu une émigration dans la période 1860-1970 (fin du solde négatif du flux d’émigration) de 30 millions de personnes avec un solde entre départs et retours de 11 millions. On estime à près de 70 millions les personnes d’origine italienne actuellement vivant dans le monde, à savoir plus que les citoyens de nationalité italienne qui sont 60 millions dont 3.5 millions résidant à l’étranger.Les Italiens résidant dans la circonscription consulaire 04-05-06 qui dépend du Consulat Général de Nice sont près de 28 000 dont près de 9 000 à Nice. On estime que 30% de la population niçoise est d’origine italienne.
Ici on veut faire référence aux actualités plus récentes pour les recadrer dans una analyse globale de manière à échapper aux émotions de l’actualité et à leur manipulations politico-électorales.
Présentes à toutes les époques de l’Histoire, les migrations connaissent aujourd’hui une croissance sans précedent. Facilitées par l’ouverture des frontières mais aussi les besoin de main-d’œuvre, elles se redéployent dans une nouvelle géographie. Stimulées par la mondialisation, le développement des réseaux, des communications et des transports, elles se globalisent.
En effet, alors que les migrants internationaux ne représentaient encore que 75 millions de personnes en 1965, on estime qu’ils sont désormais plus de 200 millions. Ensemble ils constitueraient déjà le cinquième pays (!!!) le plus peuplé de la planète même s’ils ne rassemblent encore que 3% de la population mondiale.
Mais leur nombre augmente chaque année de 3% alors que, pour sa part, la population mondiale ne progresse que de 1,2%
La frontière qu’une large part des migrants cherche à franchir est en réalité, plus que physique et administrative, démographique, économique et sociale. Ainsi, la répartition de la population et de la richesse dans le monde et leurs évolutions donnent déjà quelques premières tendances possibles des flux migratoires futurs.
Avec les changements climatiques, l’Afrique constitue la plus grande inconnue pour les migrations futures.
Ainsi la carte du monde se recompose peu à peu.
Ces statistiques (source WB 2008) doivent être définies comme « aléatoires » compte tenu de l’invisibilité statistique des migrations clandestines, de la fiabilité des données recueillies, de la grande disparité des nomenclatures utilisées.
Toutefois elle montrent que, dans ce cas, il n’y a pas une « exception française » et que seules des politiques coordonnées au niveau international permettront de mettre en place des politiques d’accompagnement crédibles et efficaces dans la mesure du possible.
L’ option DIY (Do-it-your-self/faire tout seul) serait manifestement démagogique et surtout trompeuse quant aux résultats envisagés.
–Des écarts propices aux migrations:
Globalement on estime que 40% de la population mondiale partage 5% du revenu mondial tandis que les 10% les plus riches en captent 54%.
Sachant que les écarts économiques et démographiques animent la plus grande part des flux migratoires, ces deux statistiques permettent de saisir les orientations globales, depuis les régions les moins développées et plus peuplées vers celles qui sont plus riches et démographiquement moins actives.
–La géographie des migrations souligne plus que jamais les fractures économiques mondiales.
Les migrants sont pour la plupart originaires des pays en développement.
La recherche d’une vie meilleure sur le plan social, économique et professionnel constitue le principal ressort des migrations.
Dans leur majorité (56%) ils sont installés dans les pays très développés (Indice du Développement Humain (IDH) > 0,9). Ainsi, alors que les migrants vivant dans les pays développés a progressé de 88 millions en 1990 à 93 millions en 2010, il est passé de 66 millions à 120 millions dans les pays très développés.
- Diminution et vieillissement de la population européenne
Parallèlement, si l’on rapporte les migrations aux populations dans les pays d’accueil, on peut aussi constater que les migrants contribuent de plus en plus souvent à y combler un déficit démographique.
On estime même que sans les migrants, la population européenne aurait diminuée de 4.4 millions de personnes entre 1995 et 2000.
Ainsi les migrations devraient rester le reflet des évolutions économiques et démographiques des prochaines décennies.
Parmi les plus déterminantes on retient le vieillissement en Europe où l’âge médian est supérieur de 20 ans à celui de l’Afrique subsaharienne. On relève en même temps la pénurie de main-d’oeuvre indispensable et non délocalisable (bâtiment, soins, services…) qui se précise dans la plupart des pays développés.
