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28 avril 2024

L’Edito du Psy : Un Ramadan sous tension au pays du Cèdre.

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jpg_bobine2008-57.jpgLes forces israéliennes attendront-elles seulement la fin du Ramadan -et l’Assemblée Générale des Nations Unies du 23 au 30 septembre- pour lancer une offensive terrestre contre le Hezbollah ? Les récentes dénégations de Javier Solana, en charge des questions de sécurité et de politique étrangère pour l’UE, sur les risques d’un conflit avec l’Etat hébreu peinent à convaincre face aux multiples éléments qui accréditent cette dangereuse hypothèse.

Hommes politiques libanais, diplomates étrangers en poste, responsables de la sécurité des Nations Unies au Liban, tous semblent informés des préparatifs militaires de Tsahal : un plan particulièrement détaillé paru ces jours-ci dans la presse évoque une offensive terrestre composée de 62 000 hommes et destinée à mettre fin aux agissements de la milice chiite dont plusieurs dizaines de milliers de roquettes sont dirigés contre le nord de l’Etat hébreu. Depuis son cuisant échec de l’été 2006, l’armée israélienne sait en effet qu’elle ne pourra éviter un engagement important de ses soldats sur le terrain. Elle a en conséquence doté ses chars de nouveaux armements anti-missiles, expliquent les spécialistes. Ces derniers signalent en outre la mise sur pied d’une brigade spécialement rôdée à la psychologie des combattants du Hezbollah. Ces plans prévoient par surcroît une vaste offensive terrestre remontant jusque dans les profondeurs de la Bekaa afin d’obliger la communauté internationale à mettre sur pied une force d’interposition à la frontière syrienne, ne serait- ce que pour contrôler les « 84 points de passages entre les deux pays » lesquels, selon un officiel de l’Onu, « ne servent pas forcément au trafic d’armes mais y contribuent probablement ».

Incrédule, le Libanais de la rue hausse les épaules en signe d’impuissance. Ces menaces sont toutefois prises très au sérieux par le Parti de Dieu : en témoignent les ordres d’intensification de préparation militaire doublés d’un recrutement massif de jeunes chiites dans le sud du pays dont certains contingents sont envoyés en Iran pour y subir un entraînement.

Au risque de multiplier davantage encore les dangers d’un dérapage, la situation intérieure politique libanaise ne profite en rien de l’accalmie offerte par la période de Ramadan. Trois mois après les élections législatives, le gouvernement libanais n’est toujours pas formé. Malgré un vote aux résultats peu contestables en faveur de la coalition du 14 mars, Saad Hariri n’a pu se résoudre à diriger un gouvernement issu de la seule majorité, recherchant sous le vocable trompeur de « l’unité nationale », une option largement imposée sur le terrain par la réalité politique des armes du Hezbollah. Négociations au point mort, innombrables surenchères de l’opposition alimentées par la Syrie qui y trouve, n’en déplaise au satisfecit aussi forcé que complaisant accordé par Bernard Kouchner à Damas, une capacité de nuisance pour se venger de la volonté d’indépendance de son petit voisin. Bachar El Assad joue à l’accoutumée sur plusieurs tableaux: les incendiaires en Iraq suscitant l’ire diplomatique de Bagdad, les bons offices avec l’Iran pour rehausser son crédit auprès des occidentaux, tout en se laissant courtiser par ces derniers pour adopter, contre des promesses de négociations sur le Golan, une « neutralité » bien hasardeuse envers le Hezbollah en cas de conflit de la milice avec Israël. La Syrie n’en incite pas moins ses alliés au Liban à reprendre ses attaques d’une rare violence contre le Tribunal Spécial alors que se profilent les premières convocations de responsables du Hezbollah et de Syriens à La Haye. Lors d’une de leur visite à Beyrouth, des responsables du TSL ont ainsi étudié avec les chefs locaux de l’Onu, la réédition du scénario catastrophe de mai 2008 lorsque les miliciens du Parti de Dieu avaient bloqué l’aéroport international de Beyrouth pendant plusieurs jours.

Sur fond d’incertitudes israélo-palestiniennes, d’échéances nucléaires iraniennes, de procès égyptiens contre les réseaux du Hezbollah et de mauvaise humeur saoudienne à l’encontre de l’intransigeance syrienne, l’imbroglio moyen-oriental paraît donc à son comble. Autant dire que l’initiative de paix annoncée de Barack Obama pour la 64ème session des Nations Unies semble bien aléatoire.

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