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30 avril 2024

« Enquête à Estrosi City » : Pavé dans la mare ou caillou au Paillon ?

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La raison de ce livre nous la laissons expliquer par son auteur, le journaliste Philippe Carlin :  » Ce livre est un témoignage sur les coulisses de la comédie du pouvoir, sur les arcanes de la haute et de la basse politique, une histoire de femmes et de demi-mondaines, d’hommes d’action et de faits poudrés, de serviteurs honnêtes et de spadassins sans foi, de vraies acteurs impliqués et de marionnettes de chiffon.


estrosi_nb-2.jpg Les anecdotes y sont un fil d’Ariane dans le labyrinthe d’un pouvoir sombre comme la suie et pourpre comme le visage de la honte. C’est une chronique de la trahison ordinaire. Celle des politiques entre eux et envers les électeurs. Celle qui contamine ceux qui s’abandonnent à l’illusion de la puissance et aux futiles promesses d’un pouvoir éphémère » (page. 8).

La question suivante est : Pourquoi et pour qui Philippe Carlin a écrit ce livre, démontrant un courage personnel et une liberté de pensée si peu probable dans une catégorie professionnelle qu’un film a récemment défini, non sans raison, « les chiens de garde du pouvoir »…

« Je n’ai aucune revanche à prendre vis-à-vis de Christian Estrosi. Je ne raconte que la vérité et je n’ai aucun objectif sinon l’envie de dire ce que je sais et ce que je pense et que beaucoup ignorent. C’est un choix de liberté ». Nous lui laissons la pleine responsabilité de ses déclarations, le temps et les circonstances les valideront ou pas.

Il faut dire que le contenu du livre est beaucoup moins percutant que son titre et son préambule : Bien sur, certains épisodes dénoncés par Philippe Carlin ne peuvent (si avérés) que se prêter à la critique, voir à la réprobation… mais pas beaucoup plus !

Estrosi City ? En démocratie, le pouvoir est celui des électeurs et des bulletins de vote. Et quand on est élu, on a la légitimité du suffrage universel avec tout ce qui va avec, critiques comprises !

Bien entendu, nous ne sommes pas dupes, il y a la politique et le pouvoir ou le pouvoir de la politique.

Mais de quoi parle-t-on ?

De la politique en son sens plus large, celui de civilité ou Politikos, qui indique le cadre général d’une société organisée et développée.

Ou encore de la politique, au sens de Politeia, qui concerne donc la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d’une communauté, d’une société ou d’un groupe social.

Ou enfin, dans une acception beaucoup plus restreinte, de la politique, au sens de Politikè, ou l’art politique se réfère à la pratique du pouvoir, tout comme à la gestion de ce même pouvoir.

Laissons au anthropologues le soin de débattre à ce sujet.

Finalement, quoi de neuf sous le soleil ? Les États surgissent et déclinent mais le pouvoir, lui, ne change jamais !

Mais personne n’est tombé du ciel et chacun comprend comment l’histoire n’est qu’un « éternel recommencement » comme disait le philosophe Gianbattista Vico. Il suffirait de lire « Imperium » dans lequel, Robert Harris (ancien columnist et political editor dans la presse anglaise avant de devenir écrivain à succès) , « donne » la plume à M. Tullius Tyron (qui fut Secrétaire et assistant de M. Tullius Cicéron pendant 36 ans) et lui fait décrire le parcours politique de celui-ci jusqu’à son élection au consulat de Rome (63 a.c)

Pour mémoire, Cicéron était politiquement un « homo novus » (n’ayant pas de consul parmi ces ancêtres) et donc considéré distant de la tradition politique romaine axée sur le pouvoir des « pâtres », les familles nobiliaires qui exerçaient le pouvoir sénatorial. Changeant de contexte et de noms, on y retrouverait une actualité extraordinaire au défaut d’être surprenante !

Ou encore le pamphlet de Quintus Tullius Cicéron, frère cadet, « De petitione consulatus », un recueil de lettres et conseils de Quintus Tullius Cicéron, frère cadet de Marcus Tullius, adressé à son frère à l’occasion de la campagne électorale de celui-ci pour le Consulat.

Encore une fois, quelle actualité !!!

Quant à la connivence entre le détenteur du pouvoir et ses fidèles collaborateurs (fidèles et loyaux par définition et obligation), là aussi on peut se référer à la lecture d’une lettre de reconnaissance de Cicéron à Tyron : « Innumerabilia tua sunt in me officia, forensia, urbana, provincialia, in re privata, in publica, in studiis, in litteris nostris. (Innombrables sont les services qui tu m’as rendu …)

Et, qu’on l’aime ou pas, peut-on en vouloir à Christian Estrosi s’il a fait sienne cette expression que Cicéron dit à soi-même:
‘Urbem, urbem cole et in ista luce vive!’ (A Rome, reste à Rome et vit dans cette lumière !)

M. Tuliius Tyron, secrétaire de Cicéron, fut aussi l’inventeur de la sténographie ce qui permit d’enregistrer intégralement et fidèlement les discours publiques des orateurs (Dictionnary of Greek and Roman Biography and Mithology- W.L. Smith 1851)

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