Le groupe Aéroports de Paris s’en va, avant même d’être arrivé ! La déclaration très diplomatique de la direction de la société, publiée hier, ne cache pas le véritable sens des mots:
« Nous avons examiné le dossier et après examen du dossier et compte tenu du contexte local et de nos critères de croissance externe nous n’avons pas jugé bon de poursuivre l’examen de ce dossier et nous ne déposerons donc pas d’offre sur l’aéroport de Nice », a déclaré Edward Arkwright, le directeur général adjoint chargé des finances du Groupe Aéroports de Paris.
Les « prises de position publiques d’un certain nombre de dirigeants liées à l’activité aéroportuaire à Nice » ont fait comprendre que cette possible solution n’était pas du goût des élus et des électeurs économiques locaux qui préfèrent garder une influence sur cet outil dont l’impact sur l’économie locale est important : des postes de pouvoir sont à pourvoir .
Et comment oublier que l’aéroport est un des employeurs les plus importants du département ?
Le président (LR) de la région PACA , président de la métropole et maire de Nice Christian Estrosi qui s’était opposé farouchement à cette privatisation, a annoncé à plusieurs reprises son opposition à une candidature d’ADP, soupçonnant la société gestionnaire parisienne de vouloir s’emparer de l’aéroport de Nice pour l’empêcher d’avoir des lignes directes avec des destinations internationales et privilégier le hub de Charles De Gaulle.
Il est aussi probable que le Ministère de l’Economie qui est en charge du dossier ait soufflé cette option dans l’oreille de la société afin de ne pas créer trop d’entrave au délicat processus qui est en cours : trop de polémiques pourraient avoir comme conséquence de retarder.
Exit, un concurrent de taille, on verra parmi les autres candidats annoncés qui aura le portefeuille le plus garnir et aura su tisser sa toile avec les clans locaux.
