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2 mai 2024

Politique: La défaite de l’extrême droite en Autriche, le dernier avertissement à toute l’Europe.

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A quelques voix près, le candidat indépendant soutenu par les Verts Alexander Van der Bellen a battu celui de l’extrême droite Norbert Hofer. Le pays est à présent plus polarisé que jamais et le système politique qui a régi l’Autriche depuis la guerre a volé en éclats.

En Autriche, la politique n’a rien de spectaculaire. Pendant des lustres, le pays a été gouverné par l’un ou l’autre – ou les deux – partis de centre-droit et de centre-gauche.

Le président de la République n’a pas de véritables pouvoirs. Mais l’éventualité qu’un candidat d’extrême droite ait pu être élu a attiré l’attention de l’Europe sur un pays qui en est le reflet à plusieurs égards.

Le second tour de l’élection présidentielle , les électeurs avaient le choix entre le parti d’extrême droite ÖVP et les Verts. Les candidats issus du premier tour, Norbert Hofer et Alexander Van der Bellen, ne pouvaient être plus éloignés politiquement.

Mais la victoire de justesse de Van der Bellen ne doit pas masquer la réalité : selon les résultats officiels, la moitié du pays a tout de même voté pour le candidat d’extrême droite. La plupart des observateurs considèrent que l’immigration est une des principales raisons de la montée du FPÖ ; mais la récente crise des réfugiés n’a fait qu’accélérer un phénomène – l’avancée de l’extrême droite – en cours depuis des années qui reflète la perte d’attrait des deux partis principaux.

Contrairement à l’Allemagne, l’Autriche n’a jamais fait son introspection post-nazisme. Le pays n’est pas immunisé contre une résurgence des partis d’extrême droite, voire néo-nazis, comme la coalition entre l’ÖVP et le FPÖ qui a gouverné entre 2000 et 2006 l’a démontré. Avec pour adversaires des partis à bout de souffle, le FPÖ, sous la houlette de son charismatique leader Heinz-Christian Strache, est passé de scores à un chiffre à près de 30 % dans les sondages, puis à 49,7 % lors des élections de dimanche.

Norbert Hofer incarne le visage respectable du parti. Ses positions sur l’immigration et l’UE ne sont pas aussi extrêmes que celles portées par son parti par le passé.

Mais pour la moitié des électeurs, voter pour un candidat d’extrême droite n’est plus un tabou. En fait, une des raisons principales pour voter pour un des deux candidats était de faire barrage à l’autre.

Van der Bellen a tiré parti de cette tendance, mais le pays reste polarisé entre deux visions du monde : une ouverte et pro-européenne ; l’autre nationaliste, qui promet des frontières fermées et qui rejette l’UE.

Entre les deux tours, Van der Bellen a récolté les votes libéraux et sociaux-démocrates, tandis que les électeurs chrétiens-démocrates se sont divisés en deux , selon une analyse publiée .

L’Autriche frôle le plein emploi et ne connaît pas de problèmes majeurs. Raison de plus pour prendre le vote au sérieux.

L’Autriche ne s’est pas réveillée xénophobe d’un jour à l’autre. Le pays n’est pas raciste à 50 %. Les événements récents ont contribué à ce que l’extrême droite atteigne des scores records ; mais la crise des réfugiés ne doit pas servir d’excuse pour continuer comme si de rien n’était.

Le message selon lequel les électeurs sont de plus en plus lassés des partis traditionnels et tentés par les discours populistes, extrémistes, simplistes et xénophobes, devraient être entendus en Europe. Et vite.

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