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2 mai 2024

Le Festival Pantiero tient ses promesses à Cannes

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hgjg.jpg C’est un cadre particulièrement agréable qui accueille le public au Pantiero puisque les concerts se déroulent sur le Palais des Festivals, offrant une vue splendide lors du coucher de soleil. Evidemment, l’habitué des traditionnels festivals d’été est un peu décontenancé, perdu dans cette ambiance classe et tranquille, lui qui est habitué aux grands espaces, à la boue et aux fans ivres déglutissant leur bière sur ses pieds dans la joie et la bonne humeur. Le Pantiero est un festival à part. On est surtout là pour la musique. D’ailleurs, il ferme tous les soirs ses portes vers minuit, donc peu de débordements à signaler. Malgré tout on se laisse bercer par l’esprit de l’événement.

Les deux premières soirées (jeudi et vendredi) ont été plutôt tranquilles. Le jeudi, le rock mélancolique des Teenagers, le Folk original d’Herman Düne et le Rock typiquement britannique des Rakes ouvraient le festival en douceur. Le Vendredi était dédié au Hip-Hop « underground » avec les jazzeux Wax Tailor, le très bon et très festif DJ du groupe Jurassic 5, Cut Chemist, et les Dilated People, qui déroulent un rap old-school plutôt déstiné aux puristes.

Le samedi accueillait plus de monde avec en tête d’affiche le DJ dijonnais Vitalic et les allemands de Digitalism. Le duo éléctro parisien Teenage Bad Girl en ouverture expérimentait le principal défaut du Pantiero. En effet, chaque soir, le public met un temps fou à se mettre en route, et le 1er artiste à passer se retrouve en général devant un public statique qui hésite encore à remuer son corps, un peu troublé par le cadre qui l’entoure. Malgré cela, le jeune duo assure et livre un set ravageur, profitant de cette occasion pour faire une forte auto-promo à base de posters scandés et jetés dans la foule. On espère pour eux que cette opération promo aura été un succès tant ils méritent de le connaître.

Princess Superstar leur succède et semble avoir trouvé la bonne stratégie pour faire bouger ce public. A peine sur scène, la DJ/MC balance le son sans attendre et provoque la réaction attendue en quelques secondes grâce au tube « Perfect Exceeder » qui soulève la foule. Son enthousiasme sincère est communicatif et le public est gâté par son mix chaleureux et sexy à souhait. Au final peut être le meilleur moment de ces quatre jours. Les allemands de Digitalism, très attendus, prennaient ensuite place sur la scène du Pantiero. L’un au clavier et au chant, l’autre à la batterie, ils envoient leur son electro-rock puissant, aérien et rempli d’émotion, rappelant parfois le Daft Punk période Discovery. Enfin vient Vitalic, qui doit clore la soirée en beauté. Mais ce fut finalement la grosse déception de cette édition 2007. Pendant une heure, Vitalic va délivrer un mix froid à base de boum boum très vite lassant. Sans discuter le grand talent et l’expérience de cette pointure de l’éléctro française, sa sélection est d’une efficacité assez critiquable. L’absence de bon nombre de ses morceaux phares (malgré le tube My Friend Dario qui a réveillé la foule pendant deux minutes) est préjudiciable face à un public venu pour ça.

uytuyt.jpg Le dimanche, avec la présence de Justice, devait être le climax de cette édition 2007 du Pantiero. Dès l’entrée on s’aperçoit que le duo electro déplace les foules en masses. Les fans sont là et le font savoir. Le public de ce dimanche soir est plus « looké » que les autres soirs. Les jeunes gens rivalisent d’originalité dans leur habillement pour se faire remarquer. Ce sont surtout les fans de CSS et de Justice qui soignent le plus leur look. Buraka Som Sistema ouvrait le bal avec encore moins de public que Teenage Bad Girl la veille. Les canadiens de MSTRKFRT (ex- Death From Above 1979), spécialisés dans le remix electro, font ensuite le boulot avec leur son assez proche de celui de Justice qui fait office de très bonne entrée avant le repas. Les six brésiliennes de CSS vont entre temps délivrer leur chaleureux mélange de rock et d’electro, chanté en anglais et en portugais par une chanteuse totalement déjantée à la folie communicative, entourée pour l’occasion de ballons de toutes les couleurs. Puis vient le clou de la soirée, la scène se transforme alors en autel pour Justice. Leur traditionnel mur d’enceintes et leur table de mixage devancée d’une croix luminescente sont installés sur la scène. Tout le public du festival se tourne alors vers la croix, prêt à se remuer frenetiquement sur la christian-electro (comme ils l’appellent eux-même ironiquement…ou pas) de Justice. Leur set electro est un vrai spectacle pour les oreilles. Les deux compères ont l’art de réaliser leur mix comme un film. Et ils savent faire grimper le suspens en musique. On se laisse emporter par le voyage jusqu’à l’apothéose, l’hymne des clubs branchées à travers le monde, le morceau We Are Your Friends. A peine les premières notes du morceau arrivent aux oreilles du public, qu’il se met en transe. Le plus impressionnant est peut-être la nuée de portables en l’air, prêt à filmer ce moment privilégié pour les fans du groupe. Au final, comme d’habitude avec Justice, on se dit que c’était trop court, mais bon. Pour ceux qui avaient deja assistés à un live des deux parisiens, ce ne fut pas une très grande prestation, mais ne boudons pas notre plaisir. Les sceptiques restent sceptiques, et les fans étaient conquis d’avance.

Au final, avec 11000 entrées et un festival qui tient (pratiquement) toutes ses promesses, on ne peut que tirer un bilan positif de cette 6ème édition du Pantiero. Notons que la ville de Cannes semble montrer une belle volonté d’attirer un public réceptif aux nouvelles tendances musicales. Ce pourrait être un tournant pour cette ville en matière de festivités. Le rendez-vous est pris pour la 7ème édition du Pantiero en 2008.

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