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6 mai 2024

La République, une histoire française

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La République vient de loin, elle est même une idée aussi ancienne que l’Europe car elle est née à Athènes il y a plus de 25 siècles. Elle est le modèle politique du monde romain avant que Jules César puis l’empereur Auguste ne concentrent tous les pouvoirs.


On la retrouve à Venise dès le Moyen Age puis aux Pays-Bas et même en Angleterre au XVIIème siècle avant qu’elle ne soit adoptée comme système de gouvernement par les Etats-Unis d’Amérique devenus indépendants.

A chaque fois, sous des formes très différentes et difficilement comparables, elle incarne le gouvernement de tous contre le pouvoir d’un seul ou d’une oligarchie.

La République française occupe une place à part et singulière dans cette longue histoire.

En France, la Révolution de 1789 transforme tout à coup le vieux royaume capétien en une nation souveraine. C’est la force du serment du Jeu de Paume. La monarchie ne survivra pas à l’irruption de cette nouvelle légitimité. La guerre, l’invasion étrangère, la fuite de la famille royale ne permettent plus la cohabitation du pouvoir royal et de la légitimité populaire. La République est donc proclamée au mois de septembre 1792 mais, malgré la victoire de Valmy et l’héroïsme des soldats de l’an II, il faudra près d’un siècle pour qu’elle parvienne à s’enraciner définitivement.

Les excès de la terreur, la dictature du comité de salut public, les guerres de Vendée vont détourner la Français de la Révolution et même de la République que Bonaparte renverse le 18 brumaire pour installer bientôt un Empire et se faire couronner sous le nom de Napoléon Ier.

Pendant plusieurs décennies, la France va donc hésiter, cherchant le régime idéal, multipliant les chartes et les constitutions, renversant les trônes et offrant des couronnes, étonnant le monde par ses audaces et ses convulsions.

La chute de l’Empire après Waterloo, l’échec des restaurations successives, la République éphémère de 1848 abolissant l’esclavage, l’éclat puis l’effondrement du Second Empire face à la nouvelle puissance de l’Allemagne sont autant d’épisodes de ce long cheminement politique de notre pays.

En 1870, Napoléon III prisonnier et l’Empire balayé, la République est proclamée en France pour la troisième fois. Les Français qui veulent la paix élisent une Assemblée conservatrice. A Paris, la Commune qui refuse la défaite se transforme en un pouvoir insurrectionnel.

Une fois encore, le destin de la France semble hésiter entre fureur révolutionnaire et réaction monarchiste. Il faut alors toute l’intelligence politique pour comprendre que la République ne parviendra à s’imposer définitivement qu’à la condition de garantir aux Français tout à la fois l’ordre et l’égalité des droits, la propriété et l’espoir méritocratique, la liberté d’expression et le respect de toutes le convictions.

Thiers résume ce programme devant l’Assemblée Nationale le 18 novembre 1872 par une formule restée célèbre : « La République sera conservatrice ou ne sera pas. ». La répression sanglante de la Commune en est le prix.

Après une défaite qui ampute la France de l’Alsace-Lorraine et une insurrection parisienne qui n’a laissé que du sang et des ruines, les républicains vont patiemment construire le régime. Ils votent les lois de 1875 qui consolident les institutions républicaines puis les lois sur la liberté de réunion, la liberté de la presse ou la gratuité de l’Ecole qui forment encore aujourd’hui le socle du régime.

C’est l’époque ou Léon Gambetta parcourt la France en tout sens pour gagner les Français à la République et où Jules Ferry assigne à l’Ecole sa mission républicaine.

La République est alors suffisamment forte pour résister à des crises politiques violentes et obtenir la séparation de l’Eglise et de l’Etat mais c’est d’abord et avant tout l’immense sacrifice de plus d’un millions d’hommes tombés pendant la Grande Guerre qui va définitivement sceller son destin à celui de la France.

Le traumatisme de 1940 fait à nouveau vaciller la République quant un homme, un jeune général, parvient à la maintenir vivante à Londres comme dans le cœur de la France résistante. Le général De Gaulle restaure la République qu’il parachève par le droit de vote des femmes dès 1944 avant de la refonder en 1958 alors que les guerres de décolonisation menaçaient de l’emporter à nouveau dans la tourmente.

Avec les institutions de la Vème République, le général a offert à la France une République régénérée que près de trois générations ont fait vivre jusqu’à aujourd’hui par delà les crises politiques et sociales.

C’est de cette longue histoire, vieille maintenant de plus de deux siècles, que les Français se veulent aujourd’hui non seulement les héritiers mais les continuateurs.

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