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10 mai 2024

La « Reprise des négociations » de Bénabar

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« Maritie et Gilbert Carpentier sont heureux de vous présenter, attention l’émission va commencer … ». Non, non, mesdames, messieurs, je ne suis pas entrain de visionner une cassette vidéo, mais bien d’écouter une chanson sur les ondes d’une radio régionale. Qui chante ?

Les dernières notes se font sentir : le retour festif vers les années seventies a duré 3 minutes 48 seconde exactement. L’animateur nous annonce alors que c’est le dernier single de Bénabar, extrait de son album intitulé « Reprise des négociations » sorti le 21 octobre 2005.

photo1-3.jpg « Tiens un nouveau ? Elle est sympa et vivante sa musique ! » Dis-je. Christelle, ma conductrice (Et oui, je fais du co-voiturage, cherté de la vie oblige !), s’étonne : « Tu ne connais pas Bénabar ? C’est celui qui chante « Je suis de celles », une très belle chanson qui ne parle pas que des femmes mais également de l’exclusion en général, des gens qu’on rejette parce qu’on ne les comprend pas. » Et elle commence à fredonner. « Ah ! Oui, je la connais, mais je ne savais pas que c’était lui qui chantait. » Mensonge. Décidant de combler mon ignorance musicale française, je file acheter son troisième opus solo. Et oui, déjà 3 ! En effet j’ai du retard ! D’autant plus que son deuxième album « Risques du métier » a été récompensé aux Victoires de la Musique en 2004 comme album de variété de l’année avec plus de 500 000 exemplaires vendus sans compter les quelques 350 concerts au cours de ces trois dernières années. Bon assez parlé chiffre ! Le CD est dans ma chaîne hifi et moi, je me laisse transporter dans l’univers bénabarien.

Miam ! Commençons par « Le dîner », où plutôt devrais-je dire : « Non au dîner entre amis ». Pizza, télé, couette, toi et moi. Une soirée en tête à tête avec « un chef d’œuvre du 7ème art », vous savez ce « drame très engagé sur la police de St Tropez » où De Funès se bat avec les extraterrestres. N’est ce pas un meilleur programme !

A côté, entre « 4 murs et un toit », un couple se projette dans un avenir commun.

Plus loin, un homme offre « Bruxelles » à sa bien aimé. Comme il est original et poétique ce chanteur ! Moi aussi, j’aimerais bien que mon amoureux me fasse en cadeau une ville : Et pourquoi pas Nice ? Les cris de mon petit frère me ramènent à la réalité. Tiens ! « La Berceuse » de ce jeune père de famille tombe bien pour accompagner bébé au pays des rêves. Après Corneille et Obispo, c’est au tour de Bénabar de dédier une chanson inédite à son enfant. « Mais on dirait que ça marche » ! Le petit ange a fermé les yeux, il est si sage, « c’est merveilleux » Merci Ben ! Ca mérite « une photo souvenir qu’on stocke ». Ah, les photos parlons-en ! « Photos de groupe, des amis qu’on punaise », « de vacances », « d’un anniversaire ». « Encadrées » ou « rangées dans un tiroir celles qu’on veut plus voir ». Elles nous rappellent les senteurs du temps passé telles « Les épices du souk du Caire ».

De l’amusement, on passe à « une déprime qui frime le spleen ». « Ce n’est qu’une triste compagne, une peste qui murmure : « N’oublie pas que tout s’éloigne et ne

Photo de Christophe Rihet
Photo de Christophe Rihet
restent que les pleurs » ». Aujourd’hui, hélas, nous vivons dans un monde où les plus forts ferment leur porte aux plus faibles, où les voisins s’ignorent, où chacun vit sans se soucier des autres : Solitude, mensonge, pauvreté, exclusion sociale. « Mais faut pas pleurer, ça va s’arranger » « Qu’est ce que tu voulais que je lui dise ? » A moins qu’un « Méchant de James Bond » vienne « menacer la planète et soumettre le monde » ! Et peut-être que cet héros « au rire sardonique » ne serait ni licencié, ni divorcé, ni privé de la garde de ses enfants. C’est une idée en effet.

Mais pourquoi rigole-t-il ? Un « Fou rire » à un enterrement, c’est peu banal et mal poli et pourtant, il a osé rigolé en pleine cérémonie d’enterrement. « C’était sûrement nerveux, en tout cas c’était pas l’moment » Pleurer, « c’était quand même un peu plus correct » car le « cher disparu » n’était « plus là comme avant pour rire ».

Dans l’avant dernier tableau intitulé « Tu peux compter sur moi », on pourrait croire que Bénabar fait un hymne à l’amitié mais en fait il ironise sur l’individualisme grandissant de notre société : « Si t’as besoin de moi, peu importe le problème, pour te tendre la main si les autres portes se referment. La mienne est ouverte sans question, sans condition, faut juste s’entendre sur la date j’ai des obligations ». Et oui, mon cher ami, les obligations personnelles passent en premier aujourd’hui !

La « Reprise des négociations » se termine en beauté avec une note de nostalgie écrite dans « Le cahier de solfège ».

Photo de Christophe Rihet
Photo de Christophe Rihet
La page se tourne, je quitte le nouvel album de Bénabar. Le voyage aura duré 45 minutes et 56 secondes. Douze films d’histoires anodines dans lesquelles chacun se retrouve un peu.

Je viens de vous décrire avec mes modestes mots quelques images des pellicules de ce troisième album, mais une musique ne se lit pas me direz-vous, elle s’écoute ! Alors je vous invite grandement à « swinguer », « slower » sur la pop planète Bénabar ! Naturel et sincère, ce chanteur populaire sera parmi nous le 17 mars 2006 où il se produira à La Palestre au Cannet. Faites vite car il paraît que l’essentiel de sa tournée se déroule à guichets fermés !
En attendant, apprenez bien ses chansons car le public « bénabarien » a tendance à l’accompagner aux chœurs. Ambiance conviviale garantie !

Pour savoir les autres dates de la tournée de Bénabar, consulter son site officiel : www.benabar.com

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