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19 avril 2024

Est-ce intelligent de vouloir connaître son QI ?

Chaque individu s’idéalise. Et cette idéalisation se résume en une seule question certes réductrice mais très présente dans nos sociétés occidentales : suis-je beau et intelligent ?



Le « beau » se décèle avec comme seul ustensile un miroir pour constater la perfection ou l’imperfection de l’image renvoyée à autrui. Pour l’intelligence c’est plus délicat. Comme la taille ou le poids, l’intelligence se mesure, avec un test : le fameux test de QI. Il est devenu une mode. C’est une série de questions de logiques, de mémoires, de réflexions.

Les sites Internet se multiplient. Les émissions télévisées obtiennent une forte audience. « Les individus aiment se connaître et on voit une abondance de ces tests : à la télé mais aussi dans la presse. Les tests que nous, psychologues, pratiquons sont beaucoup plus fiables car ils sont étalonnés et plus élaborés notamment en fonction de l’âge », précise Nicolas Pachoutinsky, psychologue à Nice. Les psychologues ont accès à des tests spécifiques et pour cela ils doivent s’adresser à un organisme spécialisé en présentant leur diplôme : montrer pattes blanches pour garantir le cadre « professionnel » de ces tests.

Les examens de QI, même si désormais ils se « démocratisent », sont avant tout des outils de spécialistes. « Nous les utilisons essentiellement dans le cadre scolaire. Lorsqu’un élève connaît des difficultés, les tests QI permettent d’en expliquer les raisons : simple désintéressement à l’univers scolaire ou réelles difficultés » explique Nicolas Pachoutinsky.

Des tests sont également pratiqués pour entrer dans des établissements scolaires spécialisés. Employés pour cet usage, les tests apparaissent ainsi très éloignés de l’outil « gadget » du net et de la télévision. « Certains viennent dans mon cabinet pour connaître leur niveau intellectuel. Cela s’apparente à du narcissisme. Un QI élevé et ils se valorisent, dans le cas contraire, ils éviteront d’en faire référence », raconte amusé le psychologue Niçois.

Autre présence luxuriante de ces tests : dans les librairies. En effet de plus en plus de recruteurs soumettent des tests psychologiques (QI ou mnémotechnique) à leurs candidats. Les éditeurs opportunistes proposent une multitude de livres qui permettent de s’entraîner. Les tests n’ont alors aucune valeur car un candidat « con » bien entraîné aura ainsi un QI plus élevé qu’un « intelligent » non entraîné.

A moins que l’intelligence soit d’avoir pensé à s’entraîner… Le « con » n’est peut-être pas celui qu’on croit. Les tests QI s’apparentent ainsi à un remake du « dîner de cons »…

Vincent Trinquat

Auteur/autrice

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