Festival de Cannes 2025 : une sélection en prise directe avec les tensions sociales

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Pour cette 78e édition, le Festival de Cannes affiche un cinéma ancré dans les grandes préoccupations sociétales. Féminisme, jeunesse en errance, violences d’État ou encore une recherche identitaire. Les films en compétition cette année semblent parler d’une seule et même chose :  notre époque, dans tout ce qu’elle a de brûlant.

Après un regard sur la sélection des films et leurs synopsis, une ligne se dessine. Notamment avec Sound of Falling, signé Mascha Schilinski. Le film explore les contradictions de l’identité féminine. Quatre filles de quatre décennies différentes grandissent ensemble dans une ferme et semblent être liées les unes aux autres, d’une part via leurs féminités et aussi par les problèmes liés à leurs genres, et sociétaire suivant la décennie qu’elles reflètent. De son côté, Hafsia Herzi adapte La Petite Dernière, roman d’autofiction de Fatima Daas, pour en tirer un portrait bouleversant d’une jeune femme musulmane confrontée à sa propre homosexualité et à un carcan religieux pesant. Tout deux explorent la féminité et leur complexité comprendre qui sont-elles et qui veulent-elles devenir ?

Une jeunesse en quête de sens

La jeunesse, est l’une des grandes figures du cinéma contemporain. À travers deux films très différents dans leur ton et leur approche. Tout deux montrent les doutes, les fractures et les espoirs d’une génération en quête de repères.

Partir un jour, réalisé par Amélie Bonnin, marque l’ouverture hors compétition avec une comédie, où le retour dans le village natal devient un prétexte à l’introspection. Le personnage principal, dans la trentaine revient pour un mariage et se heurte à la fois au décalage avec les siens et à la sensation d’un avenir figé. Le film énonce un problème générationnel. Celui des adultes en apparence qui peinent à se situer dans une société en mutation. 

Dans le même ton, Jeunes Mères des frères Dardenne s’inscrit dans la lignée du cinéma social. Le film suit cinq adolescentes issues de milieux précaires, placées dans un centre d’accueil spécialisé pour jeunes mères. Entre cours de parentalité, huis clos psychologique et tensions internes.

Ces deux œuvres traduisent une urgence. Celle de raconter une jeunesse qui ne se retrouve pas dans les discours dominants, qui doute, tâtonne, mais continue à chercher. Une jeunesse loin des clichés de rébellion ou d’insouciance. Mais avec un éveil d’esprit pour trouver des réponses à leurs questions 

Colère sociale et violences d’État

Autre fil rouge de cette sélection, les mouvements sociaux et la violence d’État. Dossier 137, réalisé par Dominik Moll, revient sur un fait divers glaçant inspiré des gilets jaunes un jeune homme grièvement blessé après avoir été blessé par les lanceurs des balles de défense, par un policier. Mais Dossier 137 ne se limite pas à l’événement sociétal. Il interroge en profondeur la mécanique institutionnelle. Le film dresse un tableau précis et glaçant des zones grises de la justice en matière de violences policières, du laisser-aller administratif et de la pression exercée sur les familles des victimes. En parallèle, il évoque le quotidien des enquêteurs, des gendarmes impliqués, des journalistes, sans tomber dans la caricature.

Un héritage cinématographique toujours vivant 

Le réalisateur Richard Linklater rend hommage à l’un des mythes fondateurs du cinéma moderne : le tournage d’À bout de souffle, œuvre culte de Jean-Luc Godard. Un geste de cinéaste amoureux du cinéma français, pour un réalisateur américain. 

Le film n’est pas défini ni comme un biopic, ni comme un simple hommage nostalgique. La Nouvelle Vague, un titre culte tant qu’il définit toute une ère innovante du cinéma français. Le film s’annonce comme une lettre d’amour au cinéma français. 

Des œuvres à découvrir durant la quinzaine du festival de Cannes.

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