Tensions à Saint-Laurent-du-Var autour de l’accueil des gens du voyage

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La ville de Saint-Laurent-du-Var et la Métropole Nice Côte d’Azur dénoncent un non-respect des engagements liés à l’installation d’une aire temporaire de grand passage pour les gens du voyage. Le maire en appelle au préfet.

Depuis quelques jours, la commune de Saint-Laurent-du-Var fait face à une situation jugée problématique par ses élus. Une aire temporaire de grand passage a été installée sur décision du préfet des Alpes-Maritimes. Elle devait accueillir, jusqu’au 4 août, un maximum de 120 familles, soit 120 résidences mobiles. Cette limite avait été définie par un arrêté préfectoral daté du 17 juin 2025.

Mais, selon un communiqué diffusé samedi 28 juin par la municipalité et la Métropole, la situation a rapidement échappé au cadre prévu. D’après les autorités locales, 198 caravanes et 74 véhicules supplémentaires se sont installés dès les premières heures. Une quinzaine de caravanes se seraient même implantées en dehors des terrains réquisitionnés, sur des parcelles agricoles en exploitation.

Un agriculteur n’aurait pas pu accéder à ses champs pour récolter ses courgettes et surveiller ses citronniers. La ville et la Métropole y voient un manquement clair aux engagements pris.

« Ces comportements traduisent un mépris évident des engagements pris et des termes de la réquisition préfectorale », peut-on lire dans le communiqué.

La commune en appelle à l’État

Avant cette installation, une phase de médiation avait été menée par l’association Soliha. Présente sur place, elle devait accompagner les différentes parties pour que la cohabitation se déroule dans de bonnes conditions. Mais les élus locaux estiment que les engagements issus de cette médiation n’ont pas été respectés.

La Métropole précise qu’elle a mobilisé d’importants moyens pour rendre le terrain accessible : nettoyage de déchets, aménagements pour l’eau et l’électricité, sécurisation des abords. Une maison menaçant ruine et un abri pour animaux avaient également été pris en compte.

Ces efforts, selon la municipalité, ont été rendus vains par un afflux massif de caravanes, des installations jugées sauvages, et des conflits d’usage avec les riverains et les exploitants agricoles.

Par ailleurs, les élus dénoncent une mauvaise accessibilité routière du site. L’arrivée anticipée des premiers groupes, avant l’heure prévue, aurait provoqué des embouteillages importants en fin de journée.

Pour la ville et la Métropole NCA, cette situation donne raison aux critiques formulées en amont devant le Tribunal administratif de Nice. Lors de ce recours, elles avaient mis en avant l’inadaptation du terrain choisi, en raison de sa configuration et de sa proximité avec des habitations et des cultures.

« Nous sommes des gens qui prônent la paix »

Sur place, le ton est tout autre. Le pasteur représentant la communauté évangéliste des gens du voyage a déclaré à France 3 Côte d’Azur :

« Tout se passe bien. (…) On va tout faire pour que ça se passe bien pendant les 15 jours qu’on est ici. Nous sommes des gens qui prônent la paix. »

Un comptage officiel était prévu ce lundi 30 juin. En attendant, la commune de Saint-Laurent-du-Var appelle les services de l’État à faire respecter les limites fixées par l’arrêté préfectoral et à prendre les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre. La question des indemnisations pour les exploitants agricoles est également posée.

Le préfet n’a pas encore réagi publiquement à ces demandes. Le dossier reste suivi de près, à un moment où la question de l’accueil des gens du voyage demeure un sujet sensible sur le territoire.

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