Récupération de Donnèe
17.8 C
Nice
30 avril 2024

Le rapport Deloitte sur les tendances de l’hôtellerie presentées à Skema

Derniers Articles

Comme chaque année, Deloitte propose une rétrospective statistique des tendances de l’hôtellerie, l’occasion de revenir sur une année 2010 marquée par un début de reprise, mais aussi de se projeter dans les grandes tendances qui prévaudront en 2011.


skema_sophia.jpg 2010, un début de reprise

Après la crise de 2009, tout le monde espérait que 2010 soit l’année de la reprise. Cet espoir s’est en partie réalisé mais de façons différenciées selon les catégories et les espaces géographiques.
Conformément aux prévisions de Deloitte de l’année passée, c’est du côté de l’hôtellerie haut de gamme que sont venus les premiers signes de reprise.

L’hôtellerie 3 à 5 étoiles, grâce à un positionnement plus international, a ainsi repris le chemin de la croissance. Fin 2010, le chiffre d’affaires hébergement de ces catégories a progressé de 5% à 9% par rapport à 2009.

Ce sont les établissements les plus haut de gamme – 4 étoiles supérieur et 5 étoiles – qui ont le plus profité de la reprise internationale. Ils ont bénéficié d’une véritable augmentation du nombre des nuitées et de prix moyens en hausse.

A l’inverse, le chiffre d’affaires hébergement de l’hôtellerie économique et 2 étoiles a stagné en 2010. La fréquentation des hôtels a continué de reculer et, seule la croissance des prix moyens a permis de maintenir le chiffre d’affaires hébergement.

Sans surprise, c’est à Paris et sur la Côte d’Azur que la croissance a été la plus forte. Destination internationale par excellence, Paris a bénéficié de l’attrait des clientèles étrangères pour la capitale française ainsi que de son tissu économique très ouvert à l’international. Il convient de souligner que la chute d’activité en 2009 avait été plus sévère sur Paris, comme c’est souvent le cas lors des crises internationales, expliquant aussi ce rebond significatif.

La Province a affiché une reprise plus modeste. C’est surtout l’hôtellerie 3 étoiles qui a bénéficié de l’amélioration de la conjoncture économique.

2006 – 2010 : une reprise qui ne gomme pas l’impact de la crise

Le début de reprise enregistré en 2010 n’a pas permis de compenser le retard pris avec la crise. L’observation des tendances sur les 5 dernières années l’illustre, avec un constat qui s’inverse : l’hôtellerie économique à 3 étoiles a connu une croissance du chiffre d’affaires hébergement (RevPAR) alors que les établissements haut de gamme ont légèrement reculé.
Le phénomène est encore plus sensible si l’on retire l’inflation des performances. En valeur constante, le RevPAR des catégories 4 et 5 étoiles a chuté de près de 10%. Les établissements 4 étoiles les plus standards ainsi que l’hôtellerie haut de gamme de Province ont été les plus touchés. Sensibles à la conjoncture et moins susceptibles de compenser la perte de clientèle par de nouveaux segments, ces hôtels ont subi la crise de plein fouet et ont mis davantage de temps à retrouver le chemin de la croissance.

Hôtellerie haut de gamme : des cycles à fortes amplitudes

C’est un lieu-commun : l’industrie hôtellerie est soumise à des cycles, particulièrement prononcés sur le marché haut de gamme. Ce phénomène vient relativiser la portée de la chute d’activité pour l’hôtellerie haut de gamme ces dernières années. En effet, si l’on élargit la période d’observation à la précédente crise majeure (depuis 2003), les chiffres apparaissent en nette progression : +28% pour l’hôtellerie 4 et 5 étoiles à Paris ; +16% en Province sur les mêmes catégories.

Les établissements les plus haut de gamme sont ceux qui présentent la plus forte croissance du chiffre d’affaires hébergement sur 2003-2010 : les Palaces ont vu croître leur RevPAR de près de 45% contre seulement 13% pour les établissements 4 étoiles standards.

Deux tendances de fond : la reconversion du patrimoine et le financement des projets

On comprend mieux pourquoi dans ce contexte, deux sujets sont d’actualité :

1.La reconversion de patrimoines en hôtels. Il s’agit souvent de sujets complexes mais qui sont porteurs de valeurs. Beaucoup de grandes villes souhaitent se doter d’un hôtel de prestige et les projets dans ce sens sont nombreux : Marseille, Lyon, Nantes, etc.
Toutefois, les porteurs de projets qui se lancent dans la reconversion d’un bâtiment pour en faire un hôtel savent combien cela est complexe. En contrepartie, la création de valeur peut s’avérer importante, se traduisant en termes d’image (pour la destination, pour l’opérateur), de prix de vente de la chambre et de fidélisation des clientèles.

2.Le financement des hôtels : l’évolution de la législation en matière de régulation et de gouvernance – Bâle 3 ou Solvency 2 – devrait directement impacter les financements ou les opérations de M&A du secteur hôtelier. Parallèlement, une nouvelle norme comptable (IAS 17) actuellement à l’étude pourrait avoir un impact majeur sur les états financiers des opérateurs « Asset Light ».

Il est légitime de se demander si l’ensemble de ces nouvelles régulations seront suffisantes pour accompagner et participer à un nouveau cycle de croissance sain et vertueux.

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages