Manifestation : des enfants et des jeunes vont marcher à Nice pour faire entendre leurs droits

Derniers Articles

Ce samedi 24 mai, les rues de Nice accueilleront la Marche pour l’Enfance et la Jeunesse. Un événement initié par et pour les plus jeunes, afin de revendiquer leur droit à la sécurité, au respect et à une vie digne. L’association Les Petits Invincibles coordonne cette mobilisation locale.

À 14 heures, place Masséna, la marche s’élancera au son d’une batucada et de chansons. En tête du cortège : des enfants et des jeunes, pancartes à la main. Ils prendront la parole au début et à la fin du rassemblement, devant le Palais de Justice. Leur message est clair : « construire une société plus inclusive et bientraitante. »

Cet événement s’inscrit dans le cadre de la Marche pour l’Enfance et la Jeunesse (MEJ), un mouvement national lancé à Paris en 2024. En 2025, Nice et Metz rejoignent l’initiative. Les organisateurs rappellent que la cause des enfants ne bénéficie pas encore d’une manifestation d’ampleur comparable à celles pour les droits des femmes ou pour le climat.

Les participants demandent aux adultes et aux institutions d’assumer leur rôle : écouter les enfants, leur faire une place, respecter leurs droits. « Les enfants et les jeunes n’ont pas véritablement d’espace de visibilisation et d’expression au grand jour », dénoncent les organisateurs.

Un état des lieux préoccupant dans les Alpes-Maritimes

Dans le département, la situation des enfants reste marquée par des lacunes importantes. Environ 2 500 enfants sont suivis par l’Aide sociale à l’enfance, mais les moyens manquent. Le nombre de signalements augmente, les foyers sont débordés, et certains enfants sont encore hébergés à l’hôtel sans encadrement adapté.

Le système judiciaire local est saturé. Le nombre de juges pour enfants est insuffisant, ce qui allonge les délais de traitement. Des décisions ne sont pas toujours appliquées.

Sur le plan de la santé mentale, les indicateurs sont aussi inquiétants. Un adolescent sur quatre présente des troubles anxieux ou dépressifs. Les urgences psychiatriques pour mineurs ont bondi de 40 % entre 2019 et 2022. Les familles peinent à obtenir un rendez-vous, les délais atteignent parfois un an.

Des enfants dorment également à la rue, faute de places dans les hébergements d’urgence. Le 115 est souvent débordé, et les loyers élevés compliquent l’accès au logement pour les familles.

Enfin, le harcèlement scolaire reste un problème sous-estimé. Entre 300 et 500 cas sont signalés chaque année dans les Alpes-Maritimes, mais le chiffre réel serait bien plus élevé.

Face à ces constats, les enfants appellent à des mesures concrètes : prévention à l’école, écoute des victimes, soutien aux familles, formation des professionnels, et une meilleure coordination entre les acteurs.

La marche du 24 mai veut ouvrir un espace d’expression aux premiers concernés. Pour que les droits des enfants soient enfin visibles. Dans la rue comme dans les institutions.

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages