Le Théâtre National de Nice accueillait ce mardi, un événement majeur dans la lutte contre l’harcèlement scolaire. Organisée avec la ville de Nice et l’Académie de Nice, cette soirée de sensibilisation marque une nouvelle étape dans l’engagement en faveur du bien-être des élèves. En présence de Jean-Luc Gagliolo, adjoint au maire délégué à l’Éducation, à la Culture à l’école et à la Lutte contre l’illettrisme de Nice, ainsi que de Natacha Chicot, rectrice de l’Académie de Nice.
Cette soirée s’inscrit dans le cadre de la convention signée le 27 mars 2024 entre la ville de Nice et le rectorat. Un partenariat qui repose sur trois leviers principaux : une formation massive des personnels, déjà plus de 1 000 personnes formées, la mise en place d’un circuit de signalement partagé pour une prise en charge rapide et transparente des situations, et la mobilisation de toute la communauté éducative, les parents y compris.
« Harceler, c’est laisser une cicatrice à vie. Ce que l’enfant vit, l’adulte le porte ensuite. Nous devons agir dès aujourd’hui », a rappelé Jean-Luc Gagliolo. La municipalité entend ainsi protéger ses jeunes de toutes les formes de violence et de délinquance.
Des actions innovantes sur le terrain et un échos national
Nice fait figure de précurseur. Dès 2021, elle recevait la Marianne d’or pour ses actions contre le harcèlement. En 2023, un pôle spécifique a été créé, réunissant 15 structures, coordonnant les actions dans les écoles. Ce dispositif est aujourd’hui un modèle, l’État sollicite régulièrement les équipes niçoises pour des conseils.
La rectrice Natacha Chicot, en poste depuis novembre 2023, a donné un nouvel élan à cette dynamique, « ensemble contre le harcèlement n’est pas un slogan. C’est une réalité à construire chaque jour », lance t-elle.
Parmi les initiatives phares : le passeport citoyen. C’est le première du genre il aborde les thématiques du harcèlement et du cyber-harcèlement dès l’école primaire. Près de 200 parents ont été formés pour devenir ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement, et 200 élèves sont impliqués dans des projets de sensibilisation.
Le dispositif va au-delà de la prévention en classe. Des activités encadrées sont proposées durant la pause méridienne, une période propice aux tensions entre élèves. Par ailleurs, 40 agents de surveillance de la voie publique (ASVP) ont été formés pour intervenir en milieu scolaire.
Enfin, une « boîte à penser », permet aux élèves de s’exprimer anonymement sur les violences subies ou observées dans leur établissement.
Une ambition partagée
Cette soirée contre l’harcèlement était aussi l’occasion de valoriser les travaux réalisés par des élèves de l’école Jules Verne, du collège Nucéra et du lycée du Parc Impérial. Des témoignages d’une jeunesse engagée et consciente, ainsi que celle des professeurs « À Nice, la lutte contre le harcèlement scolaire n’est pas qu’une politique publique : c’est une alliance éducative, construite jour après jour avec les familles, les enseignants, les élèves et l’ensemble des citoyens », déclare Valérie Dujardin coordonnatrice au Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance.
Un spectacle interactif pour déclencher le dialogue
Point d’orgue de la soirée, une pièce de théâtre participative jouée par la compagnie « Un poisson en avril ». Devant un public de près de 300 personnes, les comédiens ont interprété des scènes d’harcèlement poussées à l’extrême. Avec le rôle d’une mère et de sa fille qui tente d’expliquer qu’elle se fait harceler lors de ses séances de sport à la piscine. Puis inviter les parents ainsi que les élèves à intervenir pour transformer l’issue de la situation. Un objectif : provoquer une prise de conscience collective et ouvrir le débat. Laisser son enfant s’exprimer sur ce qu’il ressent et prendre le temps de dialoguer avec ce dernier sur ses sentiments, son ressenti et ses émotions.