Budget 2026 : les Chambres de commerce s’alarment d’une nouvelle baisse de leurs moyens

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Le bâtiment de la CCI dans un style ancien chic, éclairé en fin de journée.
Illustration DR CCI.

Les CCI dénoncent une réduction d’un tiers de leur budget dans le projet de loi de finances 2026. Elles alertent sur les conséquences économiques et sociales d’une telle mesure, qu’elles jugent contraire aux engagements de l’État.

Le projet de loi de finances (PLF) 2026 a provoqué une vive réaction du réseau des Chambres de commerce et d’industrie (CCI). Présenté à l’automne, le texte prévoit une réduction d’un tiers de leur budget. Une décision jugée « incompréhensible, à contresens, anti-économique, injuste et inacceptable », selon le président de CCI France, Alain Di Crescenzo.

Le 16 octobre 2025, à Levallois, les représentants du réseau ont rappelé que les CCI avaient déjà subi, depuis 2013, « une baisse des dotations de l’État de 66 %. » Une réduction que les entrepreneurs, commerçants et collaborateurs des CCI disent avoir « accepté et assumé. »

Cette nouvelle coupe budgétaire, ajoutent-elles, reviendrait à remettre en cause un engagement pris par l’État.

Le réseau estime qu’une telle décision aurait un impact social immédiat. « Elle entraînerait une suppression de plus de 3 000 emplois, touchant ainsi des collaborateurs qui n’ont pas démérité. Soit pour les seules CCI autant que l’ensemble des réductions de postes dans la fonction publique prévue dans le PLF 2026. Dans ce contexte, le PLF 2026 signifierait la fin du réseau des CCI », a averti Alain Di Crescenzo.

« À contresens pour notre économie »

Pour les CCI, cette baisse arrive à un moment critique. « À contresens pour notre économie », écrivent-elles, alors que « nos entreprises traversent des difficultés sans précédent avec un record de défaillances soit 66 000 en 2024 et une prévision encore plus alarmiste pour 2025 avec 68 000 entreprises concernées. »

Les chambres rappellent qu’elles ont renforcé leur action de proximité. En 2024, elles ont assuré « 1 134 000 accompagnements » auprès d’entreprises. Selon une étude de l’institut OpinionWay, réalisée en 2025, les CCI « créent a minima quatre fois plus de valeur que le montant qu’elles perçoivent de l’État. »

Ces données, avancées par le réseau, soulignent l’importance économique de leurs missions. Celles-ci vont de l’accompagnement des créateurs d’entreprise à la formation des jeunes, en passant par l’appui aux territoires. Les CCI rappellent qu’elles constituent « l’un des derniers acteurs d’accompagnement de proximité des entreprises et le premier formateur après l’Éducation nationale. »

Pour la période 2024-2026, les chambres sont déjà « mises à contribution de 100 millions d’euros », rappelle les représentants des CCI de France.

Leur disparition, préviennent-elles, affaiblirait un maillon essentiel du tissu économique local. Les chambres affirment qu’elles interviennent aujourd’hui dans un contexte où les entreprises, notamment les plus petites, sont particulièrement exposées à la hausse des coûts, aux difficultés de recrutement et à la baisse de la demande.

Un appel à revoir la trajectoire budgétaire

Alain Di Crescenzo appelle désormais l’exécutif à reconsidérer sa position. Il demande « au Gouvernement de renoncer à cette trajectoire budgétaire destructrice et de rétablir une vision stratégique, équitable et durable du rôle des CCI au profit de nos entreprises, de nos apprenants et de nos territoires. »

Pour le président de CCI France, la survie du réseau dépendra de la capacité de l’État à reconnaître sa contribution à l’économie. Les CCI se présentent comme un relais de terrain, en lien direct avec les réalités des entreprises et des territoires.

En conclusion, le réseau appelle à la mobilisation. Le communiqué se termine par un message adressé à ses partenaires : « chefs d’entreprise, entrepreneurs, commerçants, étudiants, territoires, vous pouvez compter sur nous. Nous restons mobilisés à 200 % à vos côtés. »

Le débat budgétaire doit se poursuivre au Parlement dans les semaines à venir. Les chambres espèrent que les élus entendront leur alerte et mesureront les conséquences d’un tel désengagement financier sur la vie économique locale.