Ferzan Ozpetek, metteur en scène italo-turc, a été révélé par le film ‘Hammam’ en 1997, puis par ‘Tableau de Famille’ en 2001, deux beaux films qui abordaient déjà le thème de l’homosexualité et de la famille.
Cette fois-ci il nous plonge dans une histoire remarquablement construite et dialoguée où chaque membre de cette grande tribu a souffert, d’une façon ou d’une autre, tiraillé entre envies personnelles et devoirs familiaux dans un conteste strictement conservateur et traditionnel tel celui de l’Italie du Sud (le film est réalisé dans la magnifique ville de Lecce, reine du baroque italien, qui donne le désir de s’y rendre).
Ferzan Ozpetek qui prétend avoir raconté une histoire familiale concernant deux des ses frères fait que les spectateurs rient ou plutôt sourient aux tribulations de la famille Cantone mais, sous une patine comique, la société italienne conservatrice est plutôt croquée même si elle l’est de manière intelligente et divertissante.
Le film ‘Le premier qui l’a dit’ a été sélectionné pour la 6Oe édition du Festival de Berlin 2010 et pour le Tribeca Film Festival organisé par Robert De Niro à New York.
Pourquoi voir ce film dans lequel Ferzan Ozpetekr donne l’impression d’avoir trouvé un équilibre entre ses thèmes préférés et son style ?
Pour voir une ‘comédie à l’italienne’ simple et légère qui fixe les lieux communs et noue les histoires avec rythme, avec un ton léger et ‘jouant’ à créer une alchimie entre les interprètes (significatives à cette égard est la construction du rapport entre Tommaso et Alba, tous les deux à la fois lointains et complices dans la recherche d’un équilibre pour leur vie).
Le tout dans une narration avec chaleur humaine, subtile humeur qui reflète bien la mentalité de la société provinciale du Sud d’Italie ancrée dans les traditions et grâce à un choix d’acteurs de premier plan et bien assortis.
