2013 est bien là… Après avoir échappé à la fin du monde sauce Maya, on sait, d’avis unanime, que l’année sera difficile, voire pire, à tel point que l’on peut se demander si on ne pourrait pas passer directement à la case 2014 !
Entre abattement et accablement (les technologies permettent d’aller de plus en plus vite mais n’ont pas encore la possibilité d’influer sur le temps), on devra vivre les douze prochains mois tout en sachant que les maîtres mots seront incertitudes, inquiétudes et insatisfactions.
C’est pour cela, dans le seul but de rendre les souffrances plus supportables, qu’on se permet d’exprimer quelques voeux.
On sait que la vie publique est ponctuée de manifestations (Rencontres, conférences, présentations, inaugurations, fêtes etc). Il y a celles dites protocolaires, mais, plus récemment la progressive mise en place des stratégies de communication dans les affaires publiques a fait que les officiels (élus et personnes qui recouvrent des charges de toutes sortes) ont multiplié ces occasions qui représentent pour eux des échelons vers le succès dans une société qui s’apparente à un spectacle permanent.
De fait, les budgets de frais de représentation et de relations publiques gonflent, et bien souvent au détriment d’autres dépenses socialement bien plus utiles.
Par exemple, la tradition veut que toute cérémonie se termine avec un vin d’honneur, appelé également « verre de l’amitié ». Au fil du temps, cette bonne habitude a pris le pas sur la simple politesse et les buffets ont pris l’allure de véritables festins.
De quoi se demander, considérant l’intérêt moindre de la part de l’assistance à la partie officielle de la manifestation, si les participants et invités ne sont en partie pas là pour donner le meilleur d’eux-mêmes au moment justement de passer aux… choses moins sérieuses.
Et si on revenait aux fondamentaux ? Quel est le risque ? Que l’assistance, privée de son côté plus attractif, devienne tellement clairsemée pour en arriver à celles et ceux que Woody Allen appelait présents « on obligation » ?
Encore. Les études du BIT (Bureau international du Travail, agence des Nations Unies) démontrent scientifiquement qu’un discours prononcé en public devrait avoir une durée comprise entre 7 et 20 minutes maximum.
Pas moins de sept minutes pour pouvoir exprimer, de manière structurée, sa pensée autour d’un argument sans tomber dans les slogans qui parfois remplacent le contenu.
Pas plus de vingts minutes parce que, au delà de cette mesure de temps, la courbe d’attention commence à s’amoindrir pour en arriver à une incapacité à suivre et surtout à comprendre la signification de ce que vient d’être dit.
Prima est eloquentiae virtus perspicuitas (la première vertu de l’éloquence est de parler clairement), nous rappelle Quintilien dans « De vertu oratoria »
Y aura-t-il donc un infime espoir que nos élus et autres officiels puissent nous épargner le tourbillon des affabulations, le lyrisme des envolées, le moi/je logorrhéique en style petit télégraphe souvent morcelé et querelleur ?
Et s’il devait y avoir une morale : Sobriété et efficacité ne sont l’ennemi ni de l’une, ni de l’autre tout comme opinion et opposition.
Finalement, que l’année 2013, malgré les prévisions, fasse de son mieux pour nous apporter le meilleur !