Le congrès qui a transformé l’UMP en « Les Républicains » montre bien qu’il ne suffit pas de repeindre une façade pour cacher ses fissures. Tous « républicains » certes, mais derrière le monarque, tel est le message que Nicolas Sarkozy a voulu faire passer dans son intervention.
Le fait d’avoir prononcé le mot « république » ou « républicains » plus d’une centaine de fois, n’a pas effacé le mauvais goût d’un parti qui risque de devenir une coquille vide, fonctionnel à la stratégie personnelle de l’ancien président de la France qui veut à tout prix en être le prochain.
Les critiques virulentes aux socialistes, et indirectement à son successeur, sont apparues banales et hors sujet lors d’un congrès qui se voulait refondateur mais qui n’a pas été plus que séance de maquillage : changer de nom et en rester au fonctionnement classique, lui qui commande et les autres suivent ou qui sont écartés!
La composition du bureau politique (115 membres représentants toutes les sensibilités du parti) a pris l’allure d’un Comité Central du PCC de l’ancienne Union Soviétique.
D’ailleurs, les huées à du public à l’encontre de François Fillon et d’Alain Juppé, fautifs d’avoir demandé des primaires en 2016 * au lieu du seul couronnement du Président du parti pour la présidentielle de 2017, font bien comprendre dans quelle direction souffle le vent.
Les élus niçois ont pris la parole (on attendait 20 000 personnes, mais les présents n’ont été que 10 000) au cours de la matinée.
Eric Ciotti d’abord s’exhibe dans son numéro préféré, celui de l’autorité (qui est aussi le titre du livre qu’il est en train de promouvoir,) noble mot qui cache sa conception l’autoritarisme. On sait bien que le président du Conseil Départemental est obnubilé par l’ambition de devenir Ministre de l’Intérieur (ou de Police dans une version monarchiste) dans le cas d’alternance au pouvoir: donc, ceci explique bien cela !
Candidat à la présidence de la Région PACA aux prochaines élections régionales, Christian Estrosi a évoqué son combat avec la jeune héritière de la dynastie politique Le Pen avant de se lancer dans des réminiscences gaullistes pas vraiment d’actualité.
Nicolas Sarkozy a terminé son discours en pleine auto-célébration : »Ce n’est pas un rêve, ce n’est pas une utopie, c’est juste notre ambition :voici pourquoi nous sommes « les Républicains ».
Christian Estrosi avait annoncé vouloir être un « soutien vigilant » de « son » Président du parti : force est de constater que le substantif a jusqu’à ce moment totalement effacé le conjonctif !
