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Nice
6 octobre 2024

Nice renforce les contrôles dans ses transports en commun

Mise en place d’une brigade nuit, recrutements d’agents, la régie des transports en commun métropolitain se dote de moyens supplémentaires pour lutter contre la fraude sur l’ensemble de son réseau de bus et de tramway.

Soyez prêts à croiser plus de contrôleurs dans vos trajets quotidiens, et notamment le soir, jusqu’à tard dans la nuit et au petit matin. Lignes d’Azur recrute 17 agents supplémentaires qui rejoindront la Groupe Sûreté Contrôle Transport (GSCT) d’ici la fin de l’année 2023. L’effectif passera donc de 54 à 71 avec une politique de « tolérance zéro ».

Cette hausse a été réalisée dans le but de créer « une brigade de nuit » pour assurer une meilleure sécurité des usagers sur une amplitude horaire plus large. Ainsi, jusqu’à la fin du service de la dernière rame à 2h18 du matin, des équipes seront mobilisées.

« Auparavant, il y avait des contrôles, mais ils étaient moins soutenus que pendant les horaires de forte fréquentation », confie Christian Estrosi. Entre 18h et 20h, par exemple, environ 15 000 personnes empruntent les transports.

130 amendes par jour

À Nice, près de 130 amendes sont adressées chaque jour à ceux qui ne peuvent présenter un titre de transport valide. Le montant de cette fraude s’élève, chaque année à cinq millions d’euros pour Lignes d’Azur. « Celui qui paie doit avoir le sentiment qui n’est pas traité à égalité avec celui qui ne paie pas », affirme-t-il fermement.

Ne pas valider sa carte d’abonnement vous expose à 10 euros d’amende, ne pas valider son ticket ou le faire lorsque les contrôleurs rentrent, c’est 40 euros. Cependant, si vous ne présentez aucun titre de transport, vous encourrez un risque de recevoir une amende de 60 euros.

Payer directement sur place reste avantageux, car une majoration s’applique si vous payez plus tard, dans un délai de trente jours. Passé un mois, la majoration s’élève à 40 euros.

Objectif « zéro fraude »

L’objectif est d’atteindre « zéro délinquance et zéro fraude, d’ici quelques mois au sein de notre réseau de transports », lance le maire de Nice, président de la métropole NCA. La méthode : recruter plus d’agents qui vont être donc plus susceptibles d’interpeller les fraudeurs en cas d’alerte par le Centre de Supervision Urbain qui traite les images filmées par les caméras de vidéosurveillance.

Gaël Nofri, président de la Régie Lignes d’Azur, informe également que les portiques de la station de tramway Jean-Médecin seront remis en service en février. Ceux qui existent dans les autres stations souterraines avaient été réactivés le 1er juillet dernier. C’est un moyen de freiner aussi les fraudes, synonyme pour lui, de « plus de justice et d’équité ».

L’enjeu est en partie financier. Les économies réalisées servent, d’après ses propos, à réinvestir directement dans les différents projets entrepris par la métropole NCA pour étendre et améliorer ses lignes de transport.

Le maire mentionne notamment le bus à haut niveau de service (BHNS) arrivant prochainement sur Gambetta, le chantier de la ligne T4 qui doit commencer, celui de la ligne T5 dans la vallée du Paillon ou encore la ligne téléphérique entre le CADAM et Saint-Laurent-du-Var. « Moins vous avez de fraude, et plus vous avez de recettes, et plus vous pouvez avoir un calendrier restreint sur les investissements réalisés sur les futures lignes », ajoute-t-il.

Lutte contre les fraudes et l’insécurité, même combat

Mais, la lutte contre la fraude dans les transports, ce n’est pas qu’une question de finance, selon l’édile niçois, c’est totalement synonyme de lutte contre la violence. « L’insécurité, ça passe d’abord par la lutte contre les fraudes », déclare Christian Estrosi.

Selon Lignes d’Azur, la fraude concerne 10% à 20% des usagers des transports en commun niçois, et cette proportion est perçue par le maire comme « une menace » : « On peut craindre que parmi ces gens-là, il y en ait qui procèdent à un acte d’agression, ou de provocation ou qui sont des pickpockets. »

D’après un rapport du ministère de l’Intérieur, les violences dans les transports en commun au sein des Alpes-Maritimes ont augmenté de 26% entre 2021 et 2022. Le maire rejette ces chiffres, il reproche à ce rapport de globaliser l’ensemble des transports en commun, dont ceux de la SNCF, ce qui ne dresse pas un tableau de la situation unique de la Régie Lignes d’Azur.

Mais certains chiffres se montrent rassurants. Depuis le début de l’année 2023, la régie enregistre une hausse de 30% des abonnements. « Nous avons aujourd’hui un niveau de fraude qui est plutôt moins élevé, par rapport à une fréquentation qui est plus élevée », se félicite-t-il.

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