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1 mai 2024

LGV dans les Alpes-Maritimes, « un train de retard »

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Nice Premium : Pouvez-vous rappeler ce qu’est la LGV ?

Jean Icart : Ce sont les initiales de Lignes à Grande Vitesse. Il est prévu qu’elles doivent accueillir des trains à grande vitesse qui peuvent atteindre des vitesses de l’ordre de 300 km/h et de réduire ainsi les durées de trajet pour les longues distances.

NP : À partir de quand sera-t-elle en fonctionnement ?

JI : On ne peut pas le dire. Cela dépend des études. Il y a tellement d’imbrications politiques, économiques et vu la crise actuelle il n’y a plus de finances. Le tracé retenu est le plus cher. Celui des métropoles coûte 4 milliards d’euros de plus qu’un tracé direct. Je crois savoir qu’ils ont d’énormes difficultés techniques avec le passage Marseille et Toulon déjà au niveau des études. Il est difficile de donner des prévisions. Cela sera sans doute au mieux pour dans une vingtaine d’années.

NP : Quand la LGV desservira la région PACA ?

JI : Actuellement, elle dessert l’Ouest de la région PACA puisque le TGV arrive déjà à Aix-en-Provence et à Marseille. Donc la région PACA est desservie à l’Ouest. La région Est, la région niçoise, frontalière avec l’Italie, elle, n’est pas desservie. C’est bien le problème qui se pose à nous : nous avons besoin de ce TGV pour relier Nice à Paris dans une durée de trajet inférieure à 4 heures pour permettre d’alléger l’aéroport de Nice. Il se rapproche de la saturation. Un tiers des vols et des créneaux horaires de l’aéroport de Nice permettent de se rendre à Paris. Il aurait été indispensable que nous ayons une ligne de train à grande vitesse pour Paris qui permette de libérer des créneaux horaires au profit de liaisons aériennes internationales.

NP : Pourquoi desservira-t-elle la région PACA après toutes les autres ?

JI : On constate que les autres lignes LGV, en projet, s’enclenchent. Ce n’est pas la cas ici, alors qu’on a un besoin très important et très urgent de cette liaison. Cela piétine. Le Préfet de région a eu le courage de dire la réalité des faits. Il s’est dit très pessimiste sur le devenir de cette ligne, ce qui m’a fait réagir. Les chiffres l’expriment, on a un besoin très important d’une ligne à grande vitesse. Sur le plan politique, nous n’avons pas pesé face à Marseille et à Aix. Le tracé retenu le montre bien : c’est le moins favorable pour nous des tracés qui a été retenu.

En l’état, je préconise que l’on inverse le sens des travaux et que l’on commence à partir de Nice en direction de l’Ouest. Actuellement, ils réfléchissent et envisagent d’engager cette opération à partir de Marseille, en direction de l’Est. Je dis qu’il faut prendre le problème dans l’autre sens. À partir de Nice, en direction de l’Ouest. Cela permettrait de libérer le plus rapidement possible la voie ferrée existante. La voie ferrée qui a 150 ans, sur laquelle il y a les transports grandes lignes, les TER (Trains Express Régionaux), le fret, est saturée. Il faut qu’on libère cette voie ferrée au profit des transports passagers de proximité pour aménager un véritable RER Côte d’Azur. Mais pour cela, il faut que les transports passagers grandes lignes et la LGV, les trains à grande vitesse, passent sur une autre voie. Commencer la LGV à Nice serait une approche beaucoup plus pragmatique et adaptée à notre situation. Cela ne nuirait pas pour autant à Marseille et Aix-en-Provence qui sont déjà irriguées par le TGV.
Enfin pour le financement, je relève que RFF a fait appel à des financements privés (TGV Tours-Bordeaux, contournement Nîmes Montpellier ). Pourquoi pas chez nous ?

NP : Avez-vous déjà proposé ces modifications ?

JI : Oui. Je les ai proposées au Préfet de région, aux autorités de la Préfecture de région. J’en ai également parlé à RFF (Réseau Ferré de France), à la SNCF, etc.

NP : Quelles ont été les réactions des personnes à qui vous avez parlé de ces modifications ?

JI : Elles m’ont dit pourquoi pas. Vous avez raison. Pourquoi ne pas commencer par Nice ? D’ailleurs, c’était imaginé par le rapport Cousquer. Maintenant qu’il y a des retards conséquents au niveau du passage Marseille/Toulon, il faut rebondir là-dessus pour justement commencer par Nice. C’est un nouvel angle d’attaque que j’ai engagé pour essayer malgré tout d’avancer. Sinon, peut-être va-t-il passer par l’Italie si on ne sait pas faire par Marseille. C’est aussi une autre complexité, transfrontalière avec l’implication italienne, monégasque, et c’est ressortir un nouveau dossier.

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