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18 avril 2024

Philippe Auguin ignore Wagner, illumine Schönberg et dépoussière Beethoven à l’Opéra de Nice

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Brillantissime direction musicale de l’Orchestre philharmonique de Nice dans un programme pourtant chargé : malgré l’impasse sur Wagner, Philippe Auguin a donné une époustouflante interprétation de « La nuit transfigurée » d’Arnold Schönberg et offert au public niçois qui l’a ovationné, une superbe version « remasterisée » de la Cinquième Symphonie de Beethoven.


auguinok.jpg A l’entracte, une mélomane des premiers cercles de l’Opéra de Nice, en accord avec mes impressions, me lance : « vous n’allez tout de même pas écrire cela ? ». Mais si, chère madame. Philippe Auguin est bien niçois. Son indéniable talent est à la mesure de son caractère : il a ses têtes. Il s’en est -brillamment- illustré samedi dernier à l’Opéra de Nice où, aux commandes d’un Orchestre philharmonique qui lui est affectivement acquis, il interprétait le « Vorspiel » des « Maîtres Chanteurs de Nüremberg » de Richard Wagner, « La nuit transfigurée » d’Arnold Schönberg et la célèbre Cinquième Symphonie de Ludwig van Beethoven.

Visiblement, le maestro avait décidé de tenir le premier morceau pour un zakouski que le public devait vite ingurgiter : direction distante, interprétation fade, leitmotivs souvent gommés, phrasées poussives qui alternent avec des passages pompiers avant finalement de se réveiller vers la fin de l’Ouverture. Un jeu d’autant plus étonnant qu’on se souvient d’un inoubliable Parsifal sous la baguette de celui qui, depuis, a été nommé Directeur musical de la Philharmonie (https://www.nicepremium.fr/article/parsifal-a-l-opera-de-nice-comment-ne-pas-applaudir-.5261.html ).

Passons au plat de résistance avec lequel le maestro s’est largement fait pardonner en honorant le public niçois d’une -très- brillante interprétation de la « Verklärte Nacht » op.4 d’Arnold Schönberg : une direction totalement investie, aussi méticuleuse -la partition est connue pour sa complexité- qu’exigeante dans la restitution de l’immense sensibilité de cette œuvre pour orchestre à cordes. Il a fallu quelques instants de silence à l’audience pour sortir de cet apaisement suggéré par l’adagio final et ovationner le chef.

Loin de nous l’offrir comme une sucrerie un peu saturante pour le palais tellement cette pièce a été jouée des milliers de fois, l’interprétation de la Cinquième Symphonie de L.V. Beethoven a réservé une heureuse surprise en dessert : en phase totale avec un orchestre philharmonique sous son charme, le maestro de la soirée l’a littéralement dépoussiérée, redonnant à ce morceau issu d’une période les plus fécondes dans la production du compositeur, de la couleur vive dans les intonations et des accents dans les rythmes qui ne sont sans doute pas étrangers aux enseignements reçus d’Herbert Von Karajan et de Sir Georg Solti, les deux maîtres de Philippe Auguin.

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